A riveting musical tale of sin, love and redemption set in city that never sleeps. The biggest gamblers are in town and Nathan Detroit needs cash to continue his infamous floating craps game. On the other end of the moral compass, Sarah Brown and the Save-a-Soul Mission are determined to rid the city of its sinners. Hounded by cops and a nagging girlfriend desperate for marriage, Detroit is determined to get what he wants in this Pulitzer Prize and Tony Award-winning classic American musical.
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CJAD Sunday-@-The Segal!
Sunday September 30th, 2012. Admission is FREE.
The talk takes place at 11:00am in the Segal Theatre.
Patrick Hansen
Associate Professor, Director - Opera McGill
Billet: 29$ et +
A Segal Centre Production
par Ariane Cloutier
Le rideau de Guys and Dolls se lève sur les rues colorées et vibrantes de New York, ornées des néons associés au divertissement décadent du début du siècle dernier : hôtels, restaurants et surtout, cabarets. Alors que comédiens défilent, les lieux s’animent d’une effervescence urbaine. Les riches décors et costumes de Michael Eagan nous emmènent dans un univers proche de la bande dessinée.
Les personnages nous sont rapidement présentés : petits trafiquants, baignant dans les jeux de hasard et le pari, et bandits au grand cœur. Les joueurs de dès, pourchassés par la police, sont contraints d’organiser leurs parties clandestines avec la plus grande discrétion, dans des lieux tenus secrets jusqu’à la dernière minute et de plus en plus difficiles à trouver. On s’attache d’abord au personnage de Nathan Detroit (joué avec justesse par Frank Moore), un gangster sympathique flanqué de deux comiques acolytes, Nicely-Nicely Jonhson (Mike Paterson) et Benny Southstreet (Marcel Jeannin). Une histoire d’amour stagnante se dévoile rapidement entre Detroit et la séduisante Adelaide (Susan Henley), danseuse de cabaret. Cette dernière est fiancée depuis quatorze ans, et elle a fini par développer des symptômes psychosomatiques liés à la longue attente du mariage. Le personnage principal de l’histoire, Sky Masterson (Scott Wentworth), un joueur endurci qui a la réputation de tenir les paris les plus fous, fait son entrée plus tard dans le premier acte. Sa délicate idylle avec Sarah Brown (Tracy Michailidis), la jeune prêcheuse de la mission « Save-a-soul », semble symboliser l’opposition du bien et du mal, mais aussi l’ouverture à la différence.
La mise en scène complexe, dans laquelle s’enchaînent jeu, chansons et chorégraphies, est dirigée d’une main de maître par Diana Leblanc. Bien que l’on dénote une certaine inégalité en matière de chant — les comédiennes semblant plus chevronnées en ce domaine que leurs pendants masculins —, la direction musicale de Nick Burgess assure malgré tout la constance des interprétations. Tracy Michailidis livre une performance de soprano lumineuse qui sied parfaitement à son rôle de jeune fille au service de la foi, et Susan Henley est aussi magnifique que touchante dans ses prestations sensuelles de femme mature de cabaret. Les chorégraphies de Jim White sont travaillées jusque dans les moindres détails, et apportent à la pièce rythme et dynamisme.
Inspirée de deux histoires courtes écrites par Damon Runon dans les années 1930 et 1940, Guys and Dolls a été conçue en 1950 par Cy Feuer et Ernest Martin et est rapidement devenue un grand classique de Broadway. Lauréate de nombreux prix depuis ses débuts, l’œuvre, que certains décrivent comme la meilleure comédie musicale de Broadway, est certainement emblématique du genre. On retrouve intacte dans l’adaptation présentée au Centre Segal l’atmosphère grandiose des comédies musicales de Broadway ; certaines des chorégraphies sont même reprises de manière assez fidèle à l’originale. Le décalage de mœurs est plutôt cocasse par moments ; la ligne entre droiture et débauche semblait plus nette à l’époque où la pièce a été créée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Cette dernière se termine d’ailleurs de façon assez abrupte et amusante sur l’importance de marier son homme et sur quelques trucs pour y parvenir. Guys and Dolls nous permet de contempler avec délice à travers une fenêtre sur le passé, et offre aux spectateurs nostalgiques la joie de retrouver une ambiance typique des belles années de Broadway.