Delve into the heart of creation with this six-time Tony Award-winning drama about two years in the life of New York abstract expressionist artist Mark Rothko. It’s 1958 and Rothko has been commissioned to paint four murals for an upscale New York City restaurant. In the company of his young assistant Ken, Rothko agonizes over whether this project is an affront to his artistic integrity. Red is a captivating look inside the creative process and the ever-evolving role of art in society.
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Un Dimanche au Segal
Le dimanche 25 novembre à 11 h au Centre Segal
Conférence - Seeing RED : Rothko and Theatricality
Les membres du public auront l’occasion de participer à une discussion intime autour de Mark Rothko et la théâtralité, tel que présenté dans la pièce RED de John Logan. Du café et des rafraîchissements seront servis avant la représentation.
Lundi à McGill
Le lundi 3 décembre à 19 h au Pavillon des Arts de l’Université McGill (853 rue Sherbrooke Ouest, salle 160).
Conférence : Art in Colour—Painting and Theatre
Dans le cadre de cet atelier participatif, Anne Grace et Paul Yachnin mèneront une discussion approfondie et hors des sentiers battus sur la manière dont les artistes et les auteurs utilisent la couleur afin d’éveiller les sens. La discussion portera également sur l’effet de l’art sur la pensée critique. L’emphase sera mise sur l’œuvre de Rothko et la pièce RED, mais s’étendra à d’autres artistes et poètes. Inscription requise.
À propos d’Anne Grace et de Paul Yachnin
Anciennement au Musée des beaux-arts du Canada, Anne Grace est conservatrice de l’art moderne au Musée des beaux-arts de Montréal. Elle fut conservatrice associée pour l’exposition Van Dongen et pour plusieurs autres présentations au MBAM. Elle a contribué à de multiples publications, incluant Art québecois et canadien (MBAM 2011), Otto Dix (Neue Galerie, New York, et MBAM, 2010), Québec, Une dynamique créative (Éditions de La Martinère, 2010), Drawing on Clay dans Van Dongen (Nouveau Musée National de Monaco et MBAM, 2008), et European Art at Dartmouth (2009).
Paul Yachnin est professeur titulaire de la chaire Tomlinson d’études shakespeariennes et directeur de l’IVPAI à l’Université McGill. Il a dirigé le projet Making Publics (MaPs) de 2005 à 2010, et est l’ancien président de la Shakespeare Association of America. On retrouve parmi ses publication Stage-Wrights, The Culture of Playgoing in Early Modern England (avec Anthony Dawson), et Making Publics in Early Modern Europe. Ses idées sur la vie sociale de l’art furent présentées lors la série IDEAS de la CBC Radio : « The Origins of the Modern Public ».
Billet: 24$ et +
A Segal Centre Production
par Ariane Cloutier
Comme deuxième pièce de sa programmation régulière, le Centre Segal propose Red, de John Logan, pièce originalement produite à Londres en 2009 et lauréate de six prix Tony lors de sa reprise à Broadway en 2010. Il s’agit d’une pièce vibrante, dont le texte habilement ficelé rapporte des réflexions fictives, mais basées sur certains extraits d’entrevues et de conversations avec l’artiste Mark Rothko sur sa vision de l’art et la place de l’artiste dans la société.
Dans l’atelier hermétique de Rothko se construit la relation du maître avec son assistant Ken, tous deux travaillant sur une commande de grande importance. Ce dernier, jeune peintre en devenir, représente la nouvelle génération, par rapport à Rothko, qui, bien que présenté au faîte de sa gloire, appartient déjà à la génération précédente. Par la musique classique qui enrobe ses moments de réflexion, on identifie Rothko à une forme passée tandis que le jeune assistant Ken, associé au jazz, semble porteur de la nouvelle vague. On saisit dans le sous-texte la peur de Rothko d’être dépassé, chaque génération d’artistes devant, selon lui, « manger » la suivante pour s’en affranchir. Il établit sa réflexion sur la pérennité de l’art : une succession des mouvements artistiques, dont les meilleurs artistes marqueront l’histoire, en comparaison avec des artistes, par exemple Andy Warhol, trop ancrés dans « l’époque actuelle » et qui, selon lui, sont voués à l’oubli.
Une scénographie vivante, par Eo Sharp, comprenant des toiles géantes et quelques panneaux mobiles, met en scène l’atelier de façon réaliste. Celui-ci semble habité de la vision de l’art de Rothko; à l’instar de ses peintures, il change de forme et évolue, mais dans un ordre et une rigidité contrôlée. Un tourne-disque rétro propose aux comédiens de contrôler la musique en jeu, selon l’humeur de leur personnage. L’éclairage est en partie intégré sur scène, grâce à des projecteurs sur pied que les protagonistes peuvent repositionner au besoin. C’est ainsi que Rothko décrit son atelier : un environnement placé où tout est contrôlé pour mettre en valeur les œuvres. Les peintres scéniques Jeremy Gordaneer et Nadia Lombardo, trop souvent dans l’ombre, ont enfin l’occasion de mettre leur talent à profit par les grandes toiles en progression qui habille l’atelier. La mise en scène de Martha Henri comprend quelques moments de peinture en direct, ajoutant une dose massive de réalisme dramatique à la pièce, et qui auraient pu être encore plus récurrents. Le jeu des deux comédiens, Randy Hughson et Jesse Aaron Dwyre, est soutenu, et ce, tout au long de cette pièce exigeante par la densité de son texte et le dynamisme de la mise en scène.
Une pièce magnifiquement équilibrée entre la pensée rationnelle et émotive, transfigurant un moment anecdotique dans l’histoire de l’art en réflexion profonde. À voir absolument, pour les artistes et simples admirateurs d’art.
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