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Du 16 au 30 mars 2014
The SeagullGlengarry Glen Ross
Written by David Mamet
Directed by Paul Flicker
Starring RH Thomson, Graham Cuthbertson, Tristan D. Lalla, Daniel Lillford, Michel Perron, Mike Paterson and Brett Watson

Lies, bribery and intimidation. Four Chicago real estate agents are prepared to do just about anything to stay at the top of their game in this masterpiece of American drama. With scintillating dialogue that will have you on the edge of your seat, Pulitzer Prize winner David Mamet’s brilliant dark comedy asks: just how far will you go to close the deal?


Set & Costume Design by Michael Eagan
Lighting Design by Luc Prairie
Sound Design by Dmitri Marine
Stage Manager – Todd Bricker
Assistant Stage Manager – Luciana Burcheri

Ticket starting at 24$

A Segal Centre Production


Théâtre Segal
5170 Cote St. Catherine Rd
Billetterie - Box Office: 514-739-7944

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 Critique
Critique

par Geneviève Germain


Crédit photo : Andrée Lanthier

Après avoir mis en scène deux classiques du théâtre cette saison, soit Othello de William Shakepeare et The Seagull d’Anton Chekhov, le Centre Segal s’attaque à un répertoire résolument plus moderne en présentant Glengarry Glen Ross. Son auteur, David Mamet, est reconnu pour son écriture incisive et à ses dialogues directs et crus. Sa plume est si distincte qu’elle a été surnommée le « Mamet speak ». Les répliques, truffées de blasphèmes, s’entrecoupent et se relancent dans une folle cadence. Il n’est pas étonnant que cette pièce de 1983 ait décroché plusieurs prix, dont le convoité Pulitzer, et qu’elle ait été portée au grand écran en 1992, par James Foley (l’instigateur du présent House of Cards de Netflix) et des acteurs extraordinaires, dont Al Pacino, Jack Lemmon, Alec Baldwin, Ed Harris et Kevin Spacey.

L’histoire se déroule en plein cœur du milieu immobilier de Chicago, au début des années 1980, alors que toutes les possibilités de clore des transactions reposent sur la ruse des vendeurs et sur de bonnes pistes d’investisseurs potentiels («leads»).  C’est un milieu bien connu de l’auteur, puisqu’il y a travaillé durant une vingtaine d’années. Cela explique sûrement pourquoi on retrouve dans la pièce autant de termes techniques propres aux secteurs des ventes et de l’immobilier. Malheureusement, il est difficile par moments d’outrepasser toutes ces technicités pour bien apprécier les réparties acerbes et les traits singuliers de chacun des personnages de Mamet. Il faut vraiment connaître l’histoire
d’avance et s’attendre au langage si particulier de l’auteur pour pouvoir pleinement apprécier l’expérience.


Crédit photo : Andrée Lanthier

La pièce dépeint un milieu purement masculin où la compétition est de mise et la virilité se calcule aux gouttes de sueur et aux contrats décrochés. Dans le premier acte, les vendeurs se rencontrent deux à deux dans un restaurant chinois et discutent des nouvelles exigences de leur bureau : les meilleurs vendeurs gagneront des prix, les autres se verront montrer la porte. Certains complotent pour mettre la main sur les fameuses pistes d’investisseurs afin d’obtenir de meilleures ventes. Dans le deuxième acte, tout le décor est renouvelé, car l’action se passe dans le bureau de la société immobilière, lequel a été cambriolé durant la nuit.  Les couteaux volent bas alors que chacun attend sont tour d’être questionné par la police.

Dans Glengarry Glen Ross, on est bien loin d’Internet et de l’information accessible à tous : tout se passe par les contacts humains, dans des discussions animées et fort chargées entre les personnages. Même si la pièce peut compter sur une distribution impressionnante, notamment Shelly Levene, qui apporte un côté nonchalant fort intéressant à son personnage, et Michel Perron, qui fait toujours preuve d’un habile sens de la répartie, la mise en scène de Paul Flicker ne réussit pas à donner un nouveau souffle aux propos plutôt datés de la pièce. On sait que le texte de Mamet cherche à mettre en évidence le capitalisme américain de l’époque Reagan, mais on ne sent pas son fardeau. La présentation est classique et juste, fidèle aux lieux et au temps où se déroule le récit. Il aurait été intéressant de miser sur une touche d’originalité, sur une emphase particulière, pour guider le public dans ce texte lourd de détails.

Même si la pièce est un classique dans son genre, le Centre Segal a fait un  choix audacieux en incluant Glengarry Glen Ross dans sa saison régulière. Les admirateurs de l’écriture de Mamet y trouveront sûrement leur compte avec la qualité d’interprétation qui est présentée. Pour les autres, assurez-vous d’être bien éveillés et attentifs, même si la présentation n’est pas enlevante, les répliques demeurent savoureuses et bien senties.

23-03-2014