When a dazed college graduate becomes entangled in a love triangle with a mother and daughter, he finds himself caught between the allure of experience and the promise of a bright future. The spirit and sounds of the 1960s come alive in this sizzling stage adaptation of the classic film.
Section vidéo
Set Design James Lavoie
Costume Design Susana Vera
Lighting Design Martin Sirois
Sound Design Jesse Ash
Video Design George Allister and Patrick Andrew Boivin
Stage Manager Sarah-Marie Langlois
Assistant Stage Manager Rachel Dawn Woods
Apprentice Stage Manager Isabel Faia
Tickets 44$ - 59$
Schedule
Tuesday to Saturday i (closed on Friday) – 8PM
Sunday, Monday (except Sept. 1st, 8PM) – 7PM
Matinees :
Sunday August 31 – 1:30 PM
Wednesdays Sept. 10 and 17 – 1 PM
Sundays – 2PM
Sunday @ the Segal: August 31 at 11:00 a.m.
Class Act Theatre Club: September 3 at 7:00 p.m.
Monday Night Talkbacks: September 8 & 15
A Segal Centre Production
par Geneviève Germain
Grande soirée d’entrée théâtrale pour le Centre Segal qui donne le coup d’envoi à la saison 2014-2015 en réinterprétant un classique du cinéma américain : The Graduate. Inspiré du roman de Charles Webb (1963), The Graduate a frappé les esprits en 1967 en transposant au grand écran une histoire sulfureuse entre un jeune diplômé et une femme mariée d’âge mûr, Mrs. Robinson. D’ailleurs, le mythe de cette femme adultère a traversé les temps non seulement de par le succès retentissant du film, mais aussi grâce à sa bande sonore originale qui regroupe plusieurs succès de Simon and Garfunkel. C’est donc un grand défi que s’imposait le metteur en scène Andrew Shaver en devant insuffler sa propre vision de cette histoire archiconnue.
Benjamin Braddock (Luke Humphrey), fraîchement de retour de l’université, se fait séduire par Mrs. Robinson (Brigitte Robinson), une amie de ses parents qui fait deux fois son âge. L’été de Benjamin se compose alors de nuits à l’hôtel et d’un certain désabusement face à son avenir. Face à l’inertie de leur fils, les parents de Benjamin le poussent à sortir avec la fille des Robinson, Elaine (Georgina Beaty). D’abord rebuté par l’idée, Benjamin se surprend à apprécier la compagnie de la jeune fille et en tombe follement amoureux. Mrs. Robinson s’oppose fermement à cette liaison et lorsqu’Elaine apprend que Benjamin a eu une relation illicite avec sa mère, elle rompt tout lien avec Benjamin et part pour Berkeley, ce qui ne décourage pas Benjamin de tenter de la reconquérir.
L’adaptation par Terry Johnson du film et du roman demeure assez fidèle, reprenant même plusieurs répliques qui sont passées à l’histoire, telle « Mrs. Robinson, you’re trying to seduce me. Aren’t you?». Pourtant, certains éléments de l’histoire ont été revus pour certainement mieux s’adapter au format théâtral. Les scènes réunissant Elaine et Benjamin sont très courtes, ne permettant pas de réellement percevoir le lien amoureux entre les deux. Néanmoins, la créativité de la mise en scène et l’énergie des acteurs réussit à nous séduire et à nous faire apprécier chaque minute de la pièce. Du panneau lumineux « Applause » qui clignote au début de chaque partie, aux changements de décor qui sont savamment intégrés au déroulement de l’action, chaque détail contribue à faire de cette interprétation une expérience unique et très ludique. Un des moments les plus savoureux, véritable clin d’œil à la version cinématographique, se déroule lorsque Benjamin interrompt le mariage d’Elaine et qu’un gros plan est effectué sur les visages surpris et colériques des parents, gros plans repris à même le mur transparent où sont projetées les images alors que l’action se déroule derrière.
Il est difficile de ne pas ressentir un énorme coup de cœur pour les musiciens qui interprètent sur scène les classiques de Simon and Garfunkel au fil de l’action. Guitares à la main, costumes d’époque et interprétation statique, l’harmonie de leur interprétation et la finesse avec laquelle ils contribuent également au récit impressionnent. Dès l’ouverture au son de la version intégrale de « The Sound of Silence », Justin Rutledge et Matthew Barber rendent leur présence indispensable et ajoutent au plaisir de revoir ce classique.
Le metteur en scène Andrew Shaver a su non seulement incorporer plusieurs éléments originaux tout en reprenant des images marquantes de ce classique, il s’est également entouré d’acteurs talentueux qui offrent une interprétation sans retenue. Brigitte Robinson surprend en nu intégral et propose une Mrs. Robinson complètement désinhibée, alors que le jeu de soutien très physique de Graham Cuthberson, dans les rôles du préposé d’hôtel, du prêtre et du psychiatre, décroche les rires à coup sûr.
La première partie de la pièce demeure la plus solide, un usage intelligent des accessoires et du décor, des répliques savoureuses et une interprétation resserrée, alors que la deuxième partie propose une action un peu plus éclatée, à la limite du caricatural, et une fin plutôt tiède qui ne rend pas justice aux deux heures précédentes de la pièce. Malgré tout, The Graduate vaut le détour pour sa créativité, sa trame sonore interprétée sur scène et pour le réel plaisir transmis par les acteurs de prendre part à cette pièce. Andrew Shaver et sa troupe réussissent à prolonger un peu l’été, ne serait-ce que le temps d’une soirée.