“In 1734, a Negro slave set fire to the City of Montreal…”
This is how history writes it. Marie Angélique; a slave in a Canadian history book. But no one has spoken to the injustice that stoked the inextinguishable fire in her belly. No one can know for certain if she was responsible for the cinder and wreckage; the charred relics of a people’s pain. As Canadians, we have not told the real and forgotten story of Angélique. Not until now.
Angélique, written by Canadian playwright Lorena Gale, is based on true events chronicling the life of Marie-Joseph Angélique; a Black Canadian slave who was publicly executed for having allegedly set fire to Montreal in 1734.
Prominent businessman Francois Poulin de Francheville impulsively purchases Marie-Angélique for his wife Thérèse in an attempt to appease her after the loss of their child. Having worked in terrible conditions before being enslaved at the Francheville household, Angélique commits herself to hard work in the hopes that “things will be different this time.” Angélique is sorely mistaken about the Francheville household. It is not easier. She is subjected to physical and sexual abuse by Mr. Francheville and physical abuse by his jealous and suspecting wife Thérèse. She is also unjustly forced into a sexual relationship with César, a slave from Madagascar, as a deal between Mr. Francheville and César’s master Ignace Gamelin. César and Angélique, despite their empathetic connection to one another, are unnerved by the arrangement. This is intensified by that fact that they are both in love with other people. César is infatuated with Manon, an indigenous servant, and Angélique has fallen in love with Claude, a Caucasian indentured servant working at the Francheville residence. The arrangement continues and progresses, as planned by Francheville and Gamelin, and Angélique gives birth to 3 children. She gives birth to an infant boy who is too pale to be César’s son. Thérèse suspects that her husband Francois is responsible for the birth of the child. Her suspicions rise and her mistreatment of Angélique intensifies. Angélique smothers the first child who only lives for one month and proceeds to have twins (a boy and a girl) with César. Both of the twins die within five months.
Following this, Claude and Angélique convene to plan their escape. The next morning Mr. Francheville has unexpectedly died. Thérèse makes a deal to sell Angélique to one of Mr. Francheville’s former business associates. Before the deal materializes, Angélique and Claude flee the Francheville residence with the intention of crossing the St. Lawrence river to freedom. Claude abandons her in the forest. A series of abstract scenes indicate that there has been a fire that has engulfed the Francheville home. The fire began in the Francheville house, spread and destroyed 45 homes in what is now Old Montreal and burnt the famous Hotel-Dieu building. Manon, who has a contentious relationship with Angélique, mentions that Angélique had planned to put Mrs. Francheville out of a home. A warrant is also put out for Claude as he is potential suspect as well. The verdict eventually settles on Angélique as the convicted arson. She is publicly tortured and hung for her crime. In Lorena Gale’s play, Angélique’s culpability remains ambiguous.
Original Music Composed & Performed by SIXTRUM Percussion Ensemble
Choreographed by Ghislaine Doté
Set & Costume Design by Eo Sharp
Lighting Design by David Perreault Ninacs
Stage Manager Birdie Gregor
Assistant Set & Costume Design Zoë Roux
Apprentice Stage Manager Gabriela Saltiel
Assistant Director Dayane Ntibarikure
Apprentice Director Sophie Gee
Une production de Black Theatre Workshop en coproduction avec Tableau D'Hôte
La vie de Marie-Josèphe Angélique, esclave noire accusée d’avoir mis le feu à Montréal et pendue en place publique en 1734, a été mise en lumière par la dramaturge canadienne Lorena Gale, décédée en 2009. Le Black Theatre Workshop rend hommage à son ancienne directrice artistique autant qu’à une figure méconnue de l’histoire esclavagiste du Canada, en présentant au Centre Segal Angélique, coproduit par la compagnie Tableau d’hôte et superbement mis en scène par Mike Payette.
On le sait d’avance, l’histoire qui va se jouer devant nous finira mal. Et c’est peut-être ce qui confère à Angélique, dès l’entame de la pièce, une forme de gravité captivante. Au début du XVIIIe siècle, dans un Montréal qui ne compte encore que quelques milliers d’habitants, le riche commerçant en fer François Poulin de Francheville (Karl Graboshas) ramène à son épouse une jeune femme noire de 20 ans qu’il vient d’acheter au marché aux esclaves. Malgré l’accueil glacial de Thérèse de Francheville, Angélique, qui a été plusieurs fois vendue, garde l’espoir d’une vie meilleure auprès de ses nouveaux maîtres, tout en se remémorant son enfance libre sur l’île de Madère. La jeune esclave subit rapidement les assauts sexuels de François, et les vengeances, plus terribles encore, de l’épouse bafouée. Dans toute la première partie de l’œuvre, ces viols seront suggérés par d’habiles choix scéniques – moment aussi glaçant que bouleversant lorsque le maître, posté derrière son esclave, entrave ses rêves de liberté en la maintenant auprès de lui à l’aide d’un corset.
« Vie et mort d’une insoumise », voilà le sous-titre que Lorena Gale aurait pu donner à son œuvre. Car on ne peut qu’être frappé par la force et la détermination d’Angélique, admirablement campée par Jenny Brizard, dont la silhouette petite et nerveuse épouse parfaitement le personnage. Cherchant à profiter du moindre instant de bonheur dans la vie de misère qui lui est offerte, ainsi que lui intime Jacques César, l’esclave de la propriété voisine qu’on lui a « attribué » comme concubin, Angélique rit, Angélique danse, Angélique s’éprend de Claude, l’homme à tout faire de la maison. Et refuse de laisser vivre les enfants nés de l’asservissement à son maître.
Lorsque François meurt, laissant à sa veuve l’exploitation de la forge, renaît pour Angélique et Claude l’espoir d’une vie meilleure loin de Montréal. Mais le temps presse, et les deux amants, mal préparés, ne tardent pas à se retrouver piégés par le froid au milieu de leur fuite. En ville, au même moment, un incendie qui s’est déclaré chez les Francheville ravage de nombreuses habitations. Le coupable est tout trouvé, le reste ne sera qu’une formalité.
Outre la puissance dramatique du texte, il faut souligner la qualité de la mise en scène de Mike Payette, dont c’est l’un des derniers gestes en tant que directeur artistique de Tableau d’hôte (il a pris récemment la tête de Geordie Productions). Mêlant la puissance cathartique de la danse, le chant et quelques effets spéciaux, les tableaux s’enchaînent de façon millimétrée, appuyés par la musique et les bruitages en direct du Sixtrum Percussion Ensemble, sur une mezzanine surplombant la scène. Trop présente dans les premières minutes de la pièce, la bande-son finit par trouver sa juste place.
Parmi les morceaux de bravoure, on retiendra le « mariage entre esclaves » imaginé par le vicieux propriétaire Ignace, commentant les échanges d’Angélique et Jacques César comme s’il se trouvait au zoo, mais aussi la représentation finale de la rumeur, qui aboutit à la condamnation d’Angélique. Le mélange de costumes d’époque et de vêtements contemporains, qui en dit long sur la modernité du propos quant à la condition des Noirs et le rejet de l’autre dans notre société, atteint son climax avec l’uniforme orange, reconnaissable entre tous, de la prisonnière. Avouant sous la torture avoir provoqué l’incendie de Montréal, l’esclave Marie-Josèphe Angélique a été exécutée le 21 juin 1734. Elle avait 29 ans.