Texte : Étienne Lepage
Mise en scène : Michel-Maxime Legault
Avec
: Julie Carrier-Prévost, Marie-Claude Giroux, Sébastien Leblanc, Éric Paulhus, Joachim Tanguay, Marie-Eve Trudel
Des jeunes. Des dizaines de jeunes. Ils disent tout ce qu’ils pensent, et même ce qu’ils ne pensent pas. Ils font ce qu’ils ont à faire, et même ce qu’ils ne devraient pas. On les surprend chez eux, à l’arrêt d’autobus, dans une fête, à l’école et en plein milieu d’une action. Petites cruautés et émotions incontrôlables, joies puériles et colères immondes, bloc par bloc, un univers démesuré montre ses barbeaux.
Le Théâtre de la Marée Haute expose, avec humour et cynisme, le malaise des individus en société. Après avoir porté sur scène des textes européens inédits, il propose ici sa toute première création québécoise.
Chorégraphie : Caroline Laurin-Beaucage
Conception sonore : Carol Bergeron
Costumes : Elen Ewing
Scénographie : Julie Deslauriers
Éclairages : Anne-Marie Rodrigue Lecours
Direction technique : Julien Blais-Savoie
Photo : Marie-Claude Hamel
Date Premières : du 9 au 17 mars 2010
Régulier 20$
Carte premières : 10$
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Une création Théâtre de la Marée Haut
Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437
par Aurélie Olivier
Après avoir mis en scène des textes plutôt acides d’auteurs européens, le Théâtre de la Marée Haute poursuit son exploration des rapports humains avec une création québécoise, Kick, d’Étienne Lepage, un jeune auteur prometteur.
En une succession de tableaux très courts, sans véritable trame narrative, se dessine un portrait de la jeunesse québécoise. Ici, les préoccupations superficielles (« j’ai un sein plus gros que l’autre ») côtoient les angoisses existentielles, et les petites mesquineries la cruauté véritable. Les confidences sont honteuses, les aveux inavouables et les récits parfois carrément loufoques comme ce combat avec un python ayant avalé une vache ou ce vol au dépanneur à l’image d’un film de série B. Grâce à des textes à la fois ludiques et percutants et à une mise en scène (Michel-Maxime Legault) dynamique, il se dégage de l’ensemble une vitalité tout à fait réjouissante – écho à cette jeunesse qui nous parle de tout et de rien, vit des frustrations ou des plaisirs malsains, s’amuse, se vante, se cherche, se heurte.
Dans un décor troué comme le texte de Lepage, les vides sont comblés et des liens sont créés par les chorégraphies de Caroline Laurin-Beaucage. Ici pas d’exploits corporels, mais une forme de maladresse qui ajoute au charme puéril dégagé par les personnages. Les comédiens – Isabeau Blanche, Marie-Claude Giroux, Sébastien Leblanc, Gabriel Lessard, Joachim Tanguay et Marie-Ève Trudel – ne sont pas avares de leur énergie et offrent une partition bien maîtrisée. Soulignons la prestation de Marie-Ève Trudel qui possède un indéniable sens comique, déclenchant l’hilarité par une simple mimique ou un mouvement de la main, et dont le talent est joyeusement exploité dans ce spectacle savoureux.