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Du 12 au 14 mai 2011, jeudi et vendredi en matinée scolaire et samedi à 15h en famille
Roland (la vérité du vainqueur)
10 ans et plus
Texte et mise en scène : Olivier Ducas
Interprétation : Daniel Desparois, Étienne Blanchette

Au début, il y a un livre : La chanson de Roland, une vieille épopée écrite en vieux français avec un héros qui a un nom de vieux. Mais quel héros! Roland (la vérité du vainqueur), c'est l'histoire d'un homme qui se transforme en légende, l'histoire d'une guerre sainte entre chrétiens et musulmans (une vieille affaire pas réglée); c'est aussi l'histoire d'un livre fascinant, captivant, épouvantable. Un livre qui va changer l'Histoire...

Un duo duel de conteurs, armés de marionnettes.

Depuis 1999, la Pire Espèce emprunte ses techniques aux différentes disciplines alternatives du théâtre telles que la marionnette, le clown, le cabaret, le théâtre d'objets et le théâtre de rue. Elle veut développer, par son processus de création, un art vivant, novateur et accessible.

Conception des rôles à la création : Daniel Desparois, Geoffrey Gaquère
Assistance à la mise en scène : Claudia Couture
Scénographie : Julie Vallée-Léger, Déline Pétrone
Conception sonore : Benoît Durand-Jodoin
Conception lumières : Thomas Godefroid
Régie : Clémence Doray, Joëlle Tougas

Jeudi 12 mai à 9h30 ; vendredi 13 mai à 10h45 ; samedi 14 mai à 15h

Tarif : 15$ – moins de 16 ans 10$

Une création Théâtre de la Pire Espèce

Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437
Réservation groupes scolaires : communication@auxecuries.com

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Dates antérieures

Du 22 mai au 14 juin 2008 - Théâtre d'Aujourd'hui
Entre le 25 octobre 2009 et avril 2010 - Plusieurs endroits à Mtl
L'Anglicane, Lévis 5 avril 2011
Le Palace, Granby 10 mai 2011
Festival le T.R.A.C., Paspébiac 27 mai 2011

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 Critique
Critique
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par David Lefebvre (mise à jour)

Ces temps-ci, le Théâtre de la Pire Espèce fait retentir La chanson de Roland en tournée, à Montréal et les environs, avec un léger détour à… Jonquière, en mars 2010. Le spectacle, qui avait bénéficié d’une présentation devant public lors de sa mise en chantier,  était de passage à la Cinquième salle de la PdA lors du Festival du monde arabe. Rappelons que Roland relate une épopée fantastique et une bataille décisive entre de «bons» chrétiens et de «méchants» musulmans. Cette rivalité religieuse ne date donc pas d’un certain 11 septembre.

C’est le comédien David-Alexandre Després qui prend la relève de Geoffrey Gaquère. Sur scène avec Daniel Desparois, le duo projette une joyeuse  chimie, aux élans de jeunesse contagieux. Sacs d’outils à la ceinture, livre en poche, ils sont prêts à se battre, à rendre les lettres de noblesse à cette histoire vieille de centaines d’années. La passion des personnages de Després et Desparois pour Roland et leurs acolytes est enivrante : on a tous le désir de devenir ce héros de guerre ou l’un de ses vassaux. Peut-être est-elle là, la plus grande qualité de ce spectacle : celle de (vouloir) joindre et toucher un public difficile à capter, à attirer au théâtre, soit celui des jeunes garçons.

Le texte a été passablement retouché, rendant plus ironiques certains passages du récit, qui me semblaient, dans la première mouture, plus philosophiques et verbeux. Avec plus d’espace que dans la petite salle Jean-Claude Germain, on sent la scène plus dépouillée, moins chargée. Les effets d’ombres sont tout aussi créatifs, mais visuellement plus intéressants. Les deux comédiens font un job magnifique à faire revivre certains passages du livre, à questionner le propos, à donner de l’importance à des personnages, à comprendre et à donner un sens au sous-texte, tout en respectant la nature du roman.  L’une de ces questions est fort lumineuse : doit-on croire aveuglément tout ce qui est écrit?

Le discours aurait pu davantage s’ouvrir sur la compréhension entre les peuples et les religions, surtout lors de ce festival. Reste que Roland est un spectacle sans prétention, toujours distrayant, plus resserré et plus exaltant que son ébauche de travail, qui, comme Persée, plaira à un large public. La qualité indéniable du travail du Théâtre de la Pire Espèce et son inventivité renouvelée nous surprendra toujours, et ce, à notre plus grand plaisir.

10-11-2009

par David Lefebvre

Des chrétiens et des maures

La Chanson de Roland est tout d'abord un poème épique, classique, rédigé en vieux français, du combat fatal mené par Roland (ou Hroudland) et sa pieuse armée, sous la gouverne du roi Charlemagne, contre de nombreux soldats musulmans (ou maures), à la frontière de la France et de l'Espagne. Le récit célèbre les vertus de la chevalerie, de l'honneur dit féodal et de la foi (surtout chrétienne). Selon certains historiens, de grands généraux de l'armée française du XIe et du XIIe siècle auraient entonné la chanson pour galvaniser le moral des troupes.

Pour sa toute première création solo, Olivier Ducas adapte très librement et résume La Chanson de Roland, en créant un spectacle d'ombres inspiré, ou du moins inspirant. Il met en scène deux hommes qui nous racontent, à leur manière, cette histoire qui a traversé le temps et qui continue de susciter l'intérêt de bon nombre de lecteurs. Là est la force du spectacle : les interprètes-conteurs Geoffrey Gaquère et Daniel Desparois sont si passionnés qu'ils captivent l'auditoire et piquent cruellement notre curiosité. Roman en main, ils n'hésitent pas à confronter leurs idées et leurs perceptions des personnages et à analyser les faits et gestes des protagonistes. Alors que l'un est pro-Roland, l'autre défend avec justesse les Olivier, Turpin et Charlemagne de l'histoire. Tout y passe : la religion, les décisions politiques et militaires (bonnes ou mauvaises, c'est selon), la guerre, l'héroïsme...

Le décor est paradoxalement tout aussi vide que plein : deux grands rideaux blancs servent aux ombres projetées par devant ou par derrière ceux-ci, et de nombreux fils et cordages avec contrepoids sont utilisés à de multiples desseins. Même si quelques effets paraissent simplistes, d'autres sont plutôt inventifs et font certainement rigoler.

Présenté pour la première fois devant public et toujours en période de création (dans la plus pure tradition du Théâtre de la Pire Espèce), Roland sera un spectacle à suivre. Ne reste qu'à corriger quelques resserrements dans le jeu et le rythme, retirer les répétitions superflues du texte et à peaufiner quelques effets, puis nous pourrons tous crier : Montjoie!

26-05-2008

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