mardi au vendredi 20h, sauf le jeudi 16 juin à 20h30 et samedis 11 et 18 juin à 16h et 20h
Valises - Transposition d’une bande dessinée à la scèneMise en scène : Robert Drouin
Idée originale, assistance à la mise en scène et interprétation : Marie-Hélène Gosselin, Xavier Malo
Dans les airs, sur terre, sous la mer, trois histoires parallèles témoignent d'une soif de savoir, de se dépasser et d'accumuler. Dans chaque histoire, il y a la poursuite de l'objet qui consume les personnages. Une poursuite acharnée, un objet aveuglant, devenant tourment... L'allégorie d'un mal humain.
Trois métaphores qui tournent autour d'un même thème, d'un même objet, mais lui, tourne à l'obsession.
Cet objet de désir? La valise.
Blitz d'axes est une compagnie née d'un intérêt pour le théâtre de l'image dans lequel la forme contribue à raconter l'histoire ; des œuvres théâtrales, mais d'abord visuelles. Elle se donne pour mandat de faire des transpositions scéniques, préconisant le mélange des genres artistiques. Elle part d'un médium X pour le recréer en expérience théâtrale. Dans VALISES (l'adaptation d'une bande dessinée), première création de Blitz d'axes, c'est le langage de l'installation scénographique qui fait, en grande partie, la narration de l'histoire.
Scénographie : Anne-Marie Bérubé
Costumes et accessoires : Karine Blanchette
Conception d'éclairage et manipulation : Geneviève Boivin
Conception de la trame sonore : Thierry Gauthier
Projections vidéo : Nathanaël Lécaudé
Bruitage et musique en direct : Elsa Vadnais
Illustration : Dominique Spout Morin
Machiniste : Laetitia Bélanger
Cartes Prem1ères
Date Premières : du 10 au 18 juin
Régulier : 20$
Carte premières : 10$
Étudiants, groupes et personnes de 65 ans et plus 15$
mardi au samedi à 20h
Une création de Blitz d'axes
Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437
Réservation groupes scolaires : communication@auxecuries.com
par David Lefebvre
Crédit photo : Thierry Gauthier
Trois histoires distinctes, un point commun : une valise. Ou plutôt, la représentation métaphysique ou métaphorique qu'elle propose, pour trois personnages bien différents. Une collectionneuse de perles trouve au fond des mers une valise abandonnée. Elle la ramène à bord de son sous-marin. Après avoir réussi à l'ouvrir, son contenu explose jusqu'à l'ensevelir. Dans un stade, des coureurs veston-cravate, aux visages anonymes, mis à part un trou de serrure au milieu de celui-ci, se préparent pour une course enlevante. Ils s'élancent vers le prix ultime, une valise et son contenu. Onirique, sanglant. Il n'y aura pas de quartier. Au sommet de sa tour rappelant Babel, un libraire dévore le contenu de ses bibliothèques. Gauche, sympathique, il monte son échelle à la façon d'un Chaplin embourbé. Puis, l'homme de savoir tombe sur un bouquin hybride, comme une valise fermée. Sa frustration de ne pouvoir l'ouvrir à mains nues lui fait vider ses tablettes par la fenêtre.
Présentée une première fois au public en septembre 2008 à l'Espace Vide de l'Usine Grover, sous forme de laboratoire, Valises est librement inspirée du travail du dessinateur montréalais Dominique Spout Morin. Réalisée comme travail de fin d'études à l'EMI (École Multidisciplinaire de l'Image), cette création maintenant aboutie offre des tableaux visuellement surprenants. La scène se découpe en une page de neuf cases, distribuées trois par trois ; neuf panneaux coulissants qui servent aussi d'écrans. La scénographie d'Anne-Marie Bérubé et la superbe conception vidéo de Nathanaël Lécaudé plongent le spectateur au coeur de trois histoires sans paroles. La conception sonore de Thierry Gauthier, composée principalement d'une partition de flûte traversière, est d'une richesse insoupçonnée. Interprétée en direct, elle crée une superbe trame sonore à mi-chemin entre l'atmosphère cinématographique et celui plus japonais. La combinaison, ici, son et image, est une réelle réussite.
Crédit photo : Thierry Gauthier
Si le spectacle se targue d'être « une transposition d'une bande dessinée à la scène », oubliez les phylactères, l'introspection et les longs dialogues que permet habituellement la bande dessinée. On nage plutôt dans la performance multimédia « bédéesque », très bien maîtrisée. Les conventions des deux formes d'art, BD et théâtre, jumelées ici, éclatent, s'étirent, se confondent. Les cases offrent différents plans, jouant avec la mise en espace, l’action, les dimensions, les lieux, transformant les personnages - interprétés par les créateurs Xavier Malo et Marie-Hélène Gosselin - en une entité faisant partie de l'histoire que la scéno met en scène. Dessin théâtralisé ou théâtre animé?
Si Valises est visuellement fort stimulant, remarquablement ingénieux, sa trame narrative manque de profondeur. Ces trois histoires d'obsession sont d'une grande simplicité, trop à certains moments, et reposent essentiellement sur l'esthétisme visuel plutôt que sur une réelle réflexion ou une intrigue touffue. Le programme est d’ailleurs d’une belle utilité, pour ainsi lire entre les… cases. Quoi qu'il en soit, le travail d'adaptation et de création de Blitz d'axes, aidé de Robert Drouin à la mise en scène, est à découvrir, et à surveiller de très près.