eKo
Deuxième création de Kobol depuis sa fondation en 1996, la compagnie a laissé hors d'haleine le public et les critiques avec le spectacle eKo-divertissements nocturnes pour marionnettes consentantes, spectacle honoré du Prix OFQJ-RIDEAU 2022, dans la catégorie Création. Créé en décembre 1999 et présenté à guichets fermés au Théâtre d'Aujourd'hui et à l'Usine C, eKo se présente en succession de tableaux, chacun mettant en relief les possibilités de la marionnette. Neuf courts tableaux sur la vie inventés dans le mouvement, la lumière et la musique.
îLo
Cette création, présentée en neuf tableaux distincts, où le langage passe à travers une émotion dictée par la compassion et parfois verse totalement dans la fantaisie, s'interroge sur le cycle de la vie et ses travers. L'espace, le lieu, l'intervalle de temps, le blanc laissé entre les mots. S'approprier le temps, explorer le non-dit et les silences. Neuf tableaux inventés dans le mouvement, la lumière et la musique. Du rire aux serrements de gorge, à la manière du cinéma muet, îLo se veut une symphonie visuelle et musicale, une invitation à la fête de l'imagination et du langage. Le monde de l'objet s'empare décidément de la poésie.
Section vidéo
deux vidéos disponibles
eKo
Musique originale, voix, réalisation de la bande sonore Jean-François Léger
Lumières, régie et direction technique Nancy Longchamp
Conception et réalisation des marionnettes et autres objets scéniques
Conception et réalisation des marionettes Marie-Pierre Simard
Conception et réalisation d'objets scéniques Denise Leprohon et Léo André
Robotisation des tours d'éclairages Robert Boivin
îLo
Musique originale, voix, réalisation de la bande sonore et paroles (Semeur de notes)
Jean-François Léger
Lumières, régie et direction technique Nancy Longchamp
Voix de Gaston (Semeur de notes) Léo André
Conception et réalisation des marionettes et autres objets Mathieu René, Mario Tremblay et Jacqueline LArouche
Durée : 60 minutes
par David Lefebvre (lors du passage de KoboL à l'Espace Go en avril 2005)
eKo
Première création «officielle» de Kobol Marionnettes, ce spectacle nous présente huit tableaux vivants, huit "eko" de la perception des êtres humains, huit réflexions sur l'amour, la vie, les marginaux, l'injustice, la gloire et la déchéance d'une idole, le jeu...
Tout débute avec un sorcier aux yeux de C3PO qui concocte une potion mystérieuse. Puis il y a cette poupée qui ne bouge pas, mais dont l'environnement change, une magnifique ode aux symptômes de fin de siècle. Puis nous faisons la connaissance de Punky, qui entonne deux chansons lors de la soirée, pour notre grand plaisir. Nous rencontrons de minuscules marionnettes sur fond de fable chinoise. Une diva monte les marches de la gloire pour nous, on assiste à une audition des plus comiques, où les marionnettistes et les objets (artefacts enfantins et rigolos) ne font qu'un, puis retour de la diva pour un dernier tour de chant, un numéro d'une délicieuse tendresse.
Touchant, drôle, captivant, poétique et parfois même lyrique, eko est un spectacle aux mouvements épurés, ne contenant que très peu d'éléments de décor. Le focus se fait donc directement sur ces poupées qui s'animent comme par magie devant nous, grâce au souffle de vie que leur insufflent Louis Ayotte et Pier Dufour. Le mini système d'éclairages, sur des infrastructures de métal qui forment une arche au devant de la scène, est ingénieux et bouge selon les scènes. D'une importance infinie, la trame sonore, signée Jean-François Léger, pige dans des oeuvres classiques et modernes, comme ce clin d'oeil à Mylène Farmer. La plupart des accessoires sont d'une grande souplesse de manipulation, comme la table qui se transforme en mille et un trucs au gré de la fantaisie des créateurs. Marcelle Hudon, qui a collaboré à la mise en scène, et tous les concepteurs du spectacle ne peuvent que se féliciter de ce petit chef d'oeuvre.
Plonger dans le monde de Kobol, c'est comme rêver éveillé quelques instants...
îLo
îlo: élément ayant une unité, un caractère particulier, isolé au sein d'un espace. Symphonie visuelle et sonore, îlo, spectacle de marionnettes pour adultes, a tout pour plaire.
Le spectacle est plutôt court : 60 minutes, sans entracte. La scène est petite, avec de petits projecteurs articulés. La scène comporte un lit, une horloge et quelques accessoires. Les deux comédiens-marionettistes (Louis Ayotte et Pier Dufour) entrent. Puis nous faisons la connaissance de l'Insomniaque, celui qui regarde par la fenêtre nuit après nuit et qui cherche le sommeil. Voilà un des thèmes principaux : le Temps. Le temps passe pour l'insomniaque dont la bohème s'use. Puis, de petites scènes se succèdent.
Dans un bistro, nous faisons la connaissance de la serveuse-cafetière, d'une dame sortie d'un roman de Tremblay et d'une personne assez agée, qui tremble. La vieillesse. Puis, deux oiseaux multicolores, un avec une main griffu comme seule patte et l'autre avec un long cou et un bec en spatule, se battant pour un nid confortable. Ensuite vient le marcheur, mis en images et mouvements que par deux souliers et une valise, qui est sans nul doute notre bagage, dans lequel nous mettons toute notre connaissance et qui, au fur et à mesure, grossit avec le temps et devient de plus en plus difficile à transporter. Ensuite vient le moment de se voir à travers un enfant, de l'éduquer et de le voir grandir (un moment tout à fait sublime et touchant de la pièce). Pour l'avoir vu un peu avant, nous faisons (enfin) la connaissance de Gaston, le vieil accordéoniste (une marionnette très réussie) qui nous chante sa chanson très rigolote.
Pour terminer, un poème mis en images, de Charles Beaudelaire : L'Horloge. « Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi ! »... Les comédiens s'amusent, ça se sent. On a même droit à un mignon générique. La musique et l'ambiance sonore de Jean-François Léger sont magnifiques, surtout lors des scènes du Marcheur et du bistro.
Un spectacle magnifique, des comédiens qui ont le pouvoir de s'effacer totalement sans même se cacher, tout en étant très présent, une ambiance sonore d'une réelle beauté; îLo se doit d'être vu de tous et toutes.