C’est le printemps !
Claire, une jardinière quelque peu excentrique, a promis à Jacques, son jeune voisin, de planter un haricot avec lui au tout premier jour du printemps !
Jacques se fait attendre mais Claire ne s’ennuie pas. Avec l’aide d’une poupée oubliée et des premiers rayons du soleil, elle réinvente l’histoire d’un enfant osant affronter un ogre !
Conseiller artistique : Sylvain Hétu
Environnement visuel : Jean-Philippe Morin
Lumière : Guy Simard
Musique : Pierre Labbé
Costume : Sabine Voisard
Maquillage : Suzanne Trépanier
Durée : 35 minutes
Auditoire : 2 ans et plus
Dates antérieures (entre autres)
Illusion Théâtre depuis 2006
par David Lefebvre
À l'occasion de la cinquième édition du festival Metropolis bleu, l'adaptation libre du conte populaire anglais Jacques et le haricot magique pousse encore une fois dans la minuscule et chaleureuse salle de l'Illusion Théâtre. Créée en 2006, cette jolie version de Claire Voisard délaisse le côté aventurier et héroïque de l'histoire originale du petit paysan tueur de géant pour explorer un tout autre aspect du récit : la vie, que cache le haricot.
La gentille et douce Claire sort un matin de printemps et appelle son petit voisin, Jacques, à sortir sur son balcon. Comme il ne répond pas, elle en profite pour nettoyer sa fontaine, et y fait une surprenante découverte. Une poupée de Jacques se cachait sous une feuille, et a dormi là tout l'hiver. Avant de la redonner à Jacques, Claire compte bien s'amuser un peu avec elle et ils plantent ensemble une graine de haricot. Mais voilà qu'elle grandit tant, que la tige pointe les bouts de ses feuilles au travers des nuages. La petite poupée à la belle frimousse y grimpera par trois fois et ramènera du château de l'ogre méchant et gourmand quelques trésors : une pierre dorée, une poule aux oeufs d'or et une harpe qui guérit tout.
Claire Voisard, dans le rôle de la jardinière et alter ego, démontre son magnifique talent d'interprète et de conteuse en mettant dans sa poche de tablier toute la marmaille assise devant elle, qu'elle soit dissipée ou concentrée. Elle écoute son public, lui répond, tout en faisant preuve d'une certaine retenue pour le bon déroulement du spectacle. La scénographie de Jean-Philippe Morin, une petite cour arrière sympathique et avenante, avec clôture et petite table, est savamment pensée. Le plafond, fermé, sert ingénieusement au côté plus fantastique de l'histoire, grâce à des projections d'illustrations de la poupée qui grimpe tout le long du haricot jusqu'au château. Même si la témérité de la marionnette est pour l'enfant l'élément le plus excitant du spectacle, cette version de Jacques et le haricot magique se concentre réellement sur la vie qui reprend son cours après l'hiver, grâce à cette petite plante verte qui permet de découvrir plusieurs richesses, et à cette fontaine qui renaît et dont l'eau ruisselle enfin, libérée de son état solide.
Les enfants ne partent jamais bredouille de l'Illusion Théâtre. À l'instar de Pain d'épice, où on leur donnait un biscuit, Claire offre généreusement un haricot à planter à la maison. Un brin d'imaginaire qu'on ramène chez soi, et qui, avec un peu de soleil et beaucoup d'eau, pourra peut-être, à notre tour, nous permettre de visiter le géant et son château dans les nuages.