Un mystérieux inventeur nous dévoile son chef-d'oeuvre. Tout se déroule avec grande précision jusqu'au moment où un minuscule canari s'amuse à chambarder tous ses plans...
Du 21 mars au 2 avril prochains, le Studio-théâtre de L’Illusion présente le spectacle Histoire à dormir debout aux jeunes de 5 à 10 ans. S’inspirant librement de Coppélia, un conte d’Hoffmann, le spectacle célèbre sa 175e représentation cette année. Pour souligner cet anniversaire, l’équipe de L’Illusion organise une soirée spectacle en pyjama, le vendredi 24 mars à 19h.
Le spectacle créé en 2004 réunit une équipe de créateurs chevronnés : Louis-Charles Sylvestre et Dominique Leroux à l’interprétation, Claire Voisard à l’idéation et à la mise en scène, Sabrina Baran à titre de conseillère artistique, Jean-Philippe Morin et Maya Petrova à la scénographie, Pierre Labbé à la musique, Guy Simard à la lumière, Sabine Voisard aux costumes.
Lumière : Guy Simard
Costume : Sabine Voisard
Musique : Pierre Labbé
Scénographie Maja Petrova et Jean-Philippe Morin
Assistance à la mise en scène Sabrina Baran
Durée : 45 minutes
Une création de L’Illusion, Théâtre de marionnettes
critique publiée en 2011
Créée en 2003, avec Mélanie Charest et Pierre Potvin, la très sympathique pièce Histoire à dormir debout est de retour après plus de cinq ans d'absence à l'Illusion Théâtre. On retrouve avec plaisir cet inventeur-musicien méticuleux et farfelu, sous les traits de Louis-Charles Sylvestre, et Moustique (Dominque Leroux), la jeune fille qui astique tout, mais qui n'est pas la bienvenue sur scène lors du spectacle, malgré elle.
Le jeune public plonge rapidement dans l'univers romantique d'antan de cet homme au langage soutenu, riche et coloré. Il nous présente sa machinerie, d'où naît la vie. De cette grande boîte à musique qui trône au milieu de la minuscule scène de ce théâtre de poche, apparaît une jolie petite poupée automate rousse, du nom de Serinette, que l'inventeur fait danser à sa guise. Sa recherche de la perfection et le rejet de toute aide l'entraîneront, d'un problème technique à un autre, dans un délire rocambolesque. C'est que la machine, dont il est fier et pour laquelle il a consacré sa vie, se dérègle, à cause, en partie, de Tête de bois, un serin en bois franc qui n'aspire qu'à la liberté, comme ses pairs des îles Canaries. La boîte s'ouvre alors, et l'homme ainsi que la jeune femme doivent y plonger ensemble, au péril de leur vie, pour retrouver la poupée évaporée.
D'une simplicité désarmante, Histoire à dormir debout amuse autant les grands que les petits, qui ne se gênent pas pour y aller de candides commentaires et encouragements. Inspiré des contes d'Hoffmann, le spectacle charme par sa superbe scénographie (Jean-Philippe Morin et Maïa Petrova) et ses sons d'orgue de Barbarie (musique de Pierre Labbé). Si des thèmes se dégagent du spectacle, ce sont bien ceux du respect envers l'autre et de l'entraide, si importants à inculquer.
Louis-Charles Sylvestre joue le jeu avec classe et élégance, malgré les cheveux soignés qui s'ébouriffent dans la machine. Dominque Leroux est splendide dans le rôle presque muet de Moustique, ne poussant que quelques notes à la fin du spectacle. Son jeu, très physique, se passe de mot : en un clin d'oeil, tout le public comprend parfaitement dans quel état est la jeune fille. Les deux comédiens manipulent avec dextérité les quelques marionnettes, la plupart à tige.
Aller à l'Illusion Théâtre est toujours un immense plaisir. On y est accueilli avec tant de courtoisie et de gentillesse qu'il est impossible d'y passer un mauvais moment, quel que soit l'âge.