Six filles dans la vingtaine débarquent dans un chalet pour y passer une soirée très spéciale. Ensemble, elles ont conclu un pacte : faire table rase de leur passé et de leur vie actuelle pour repartir à zéro, après l’eucharistie de cette dernière Cène. Elles débordent de vitalité, d’énergie, d’espoir mais aussi de doutes, d’angoisses, de complexes. Et elles n’ont pas la langue dans leur poche!
Autour de la table, les bouteilles se vident, les conversations s’en?amment. Aucun sujet n’est tabou. Les amies se livrent jusqu’à l’impudeur, déballant leur intimité dans un langage parfois très cru avec une franchise ahurissante. Les comédiennes évoluent dans une adéquation totale avec leurs personnages, et les dialogues, extrêmement punchés, sont construits avec une telle justesse et livrés avec un tel naturel et une telle vérité qu’on a peine à croire qu’il ne sont pas improvisés… ce qu’ils ont d’abord été, en fait.
Immense succès de la saison théâtrale montréalaise l’an dernier, le spectacle a été repris cette année, jouant à guichets fermés devant des publics conquis et bouleversés. Il a mérité en outre le Prix du meilleur texte décerné en 2016 par l’Association québécoise des critiques de théâtre.
Durée 1h30
En marge des spectacles :
Entretien avec les artistes, vendredi 2 juin
Achat à l'unité : 49,50$
* Taxes et frais de service inclus
La version originale du spectacle a été créée à Espace Libre en 2015.
Notre critique.
Notre entrevue avec Brigitte Poupart
Production Transthéâtre
Théâtre Périscope
2 Rue Crémazie E.
Billetterie : Carrefour - 418-529-1996 - 1 888 529-1996
Adresse : 369, rue de la Couronne, 4e étage, billetterie en ligne
critique publiée en 2015
Faire table rase, c’est tout effacer pour repartir à zéro.
Dans la salle de l’Espace Libre, six amies de longue date se retrouvent. L’une d’entre elles est en phase terminale et veut avoir recours au suicide assisté. Ces six amies se réunissent pour une dernière soirée. Le lendemain, l’une d’entre elles ne sera plus, les cinq autres recommenceront leur vie à zéro.
Sujet lourd s’il en est un. Pourtant, pour la plus grande partie de la pièce, l’humour prend toute la place. Lors ce dernier souper de filles, on parle de tous les sujets, dont de nourriture, de sexe, d’amour, ainsi que de sujets plus profonds portés par la situation particulière : la vie, la mort, l’avenir, l’alcoolisme, l’anorexie, les relations malsaines que l’on maintient. Les dialogues sont délicieux et sont d’un naturel frappant, tantôt drôles à rire aux éclats, tantôt bouleversants à arracher des larmes.
La scénographie et la mise en scène (Brigitte Poupart) sont épurées. Une longue table en bois, six chaises, deux plafonniers, un divan et une tête de chevreuil au mur sont les seuls éléments de décor ; rien ne manque, c’est tout ce qu’il fallait pour faire croire aux spectateurs qu’ils sont dans un chalet chaleureux et accueillant. La mise en scène se laisse oublier tellement elle est naturelle ; le jeu des actrices y est pour beaucoup. C’est à se demander quel pourcentage de leur personnalité propre est incorporé à la fiction.
À la sortie d’Espace Libre, on se sent submergé par la panoplie d’émotions vécues lors de la présentation. Mais le lendemain, lorsque les sentiments se sont calmés, on est laissé à nous-mêmes avec le message ô combien poignant de la pièce : si nous devions mourir demain, si la vie s’arrêtait, pourrions-nous dire que nous sommes satisfaits de l’existence que nous avons menée ? S’il était possible de tout recommencer, de repartir à zéro, que ferions-nous différemment ?