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Post humains
CARREFOUR 2019
Montréal
Théâtre documentaire + exposition
Du 26 au 28 mai 2019, 19h
En français avec des extraits en allemand et en anglais

Contrainte par une condition médicale particulière, Dominique Leclerc dépend de technologies onéreuses et désuètes dont quelques grandes compagnies pharmaceutiques détiennent le monopole. De plus en plus exaspérée par cette situation, elle s’est lancée il y a quatre ans à la recherche d’alternatives aux outils médicaux traditionnels. Avec Post Humains, une œuvre à la croisée du théâtre documentaire, de l’autofiction et de la performance, elle déballe le fruit étonnant de sa quête personnelle.

La créatrice et ses complices, immergés dans des univers complexes et mystérieux où l’on cherche à créer l’humain de demain, entraînent les spectateurs sur les traces des biohackers et dans les dédales captivants des mouvements cyborg et transhumaniste. Les adeptes de ces communautés refusent les limites naturelles du corps et cherchent à améliorer, augmenter, voire transcender artificiellement ses capacités et ses sens à l’aide de procédés technologiques.

Mais qui détient véritablement le pouvoir sur ces technologies ? Quels seront les impacts réels de l’asservissement du corps à celles-ci sur nos vies futures ? Qu’avons-nous à y perdre et à y gagner ? Et jusqu’où sommes-nous prêts à aller ?

Abordant de front les enjeux philosophiques et éthiques que soulèvent ces pratiques, les performeurs interrogent notre dépendance aux appareils électroniques et le système qui la nourrit et ils embrassent dans la foulée la question de l’avenir de l’espèce. Traversée high tech vertigineuse absolument passionnante, Post Humains expose des mondes méconnus, esquissant du même coup la beauté fragile de l’humanité et les peurs auxquelles chacun est assujetti, nous confrontant immanquablement à notre propre finitude.


Texte Dominique Leclerc
Mise en scène Édith Patenaude et Dominique Leclerc, assistées de Patrice Charbonneau-Brunelle
Interprétation Dennis Kastrup, Dominique Leclerc, Didier Lucien, Édith Paquet et Enno Park


Crédits supplémentaires et autres informations

Vidéo Push 1 Stop
Scénographie Patrice Charbonneau-Brunelle
Éclairages Cédric Delorme-Bouchard
Conception sonore Gaël Lane Lépine
Régie Marie-Claude D’Orazio
Conseils dramaturgiques Mathieu Leroux
Direction technique Gabriel Duquette
Direction de production et administrative Andrée-Anne Garneau
Photo Marie-Andrée Lemire

Pour tous les tarifs, voir la page d'accueil

Durée 2h

Rencontre après la représentation du 26 mai

ACTIVITÉS SATTELITAIRES

Discussion

Mercredi 29 mai 17h

Avec Gilles Abel, philosophe et Dominique Leclerc, idéatrice et interprète de Post Humains

Prendre appui sur un spectacle pour en faire émerger des questions philosophiques où les perceptions du public sont au cœur de l’échange, tel est l’objectif d’un bord de scène philo.  Au gré des liens entre les idées, naît alors une pensée collective, où la philosophie sert d’outil permettant à chacun de se réconcilier avec sa propre compréhension.

Le Zinc, Café-bar du festival (Complexe Méduse)

Gratuit

Production TRS-80

Tous les textes et les informations proviennent du site carrefourtheatre.qc.ca


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Critique disponible
            
Critique

critique publiée en 2017

La pièce Post Humains, produite par TRS-80, s’inscrit dans la tradition du théâtre documentaire, en permettant aux spectateurs venus assister à la représentation d’approfondir leurs connaissances sur un sujet de société dont les enjeux sont présentés de façon plus libre et éclatée que s’ils l’avaient été sous une autre forme.

L’auteure Dominique Leclerc, prenant sa propre expérience avec le diabète de Type 1 comme point de départ, tente ainsi de démystifier un sujet des plus complexes : le transhumanisme. C’est en voulant trouver une solution au glucomètre - un appareil qu’elle doit utiliser pour mieux contrôler sa maladie et duquel elle se sent l’esclave - que ses recherches l’ont lentement menée à faire la rencontre des communautés de cyborgs, de biohackers et de transhumanistes. Ces communautés ne partagent pas nécessairement les mêmes objectifs, mais sont liées par leur intérêt de la technologie mise au service du corps humain afin de le soulager et, même, de l’améliorer. On pourrait dire que les cyborgs sont déjà parmi nous; quelqu’un ayant une jambe artificielle ou un implant cochléaire pourrait être considéré comme tel. Dominique Leclerc a elle-même, au cours de son parcours sur le sujet, franchi une grande étape, puisqu’elle s’est fait poser une puce d’identification par radiofréquence (RFID) dans la main. Les transhumanistes, quant à eux, vont encore plus loin et souhaitent trouver des façons de déjouer la mort et d’accéder à la vie éternelle, sous une forme ou une autre. 

La pièce trace les grandes lignes des découvertes que Leclerc a faites au cours de ses quatre années de recherches. Lorsqu’elle a réalisé que les communautés mentionnées plus haut existaient en marge du débat public, et que la société en général n’avait qu’une très mince compréhension des questions éthiques entourant le transhumanisme, elle a décidé de partager ses découvertes avec le grand public.

Dès leur entrée dans la salle, les spectateurs ont la possibilité de répondre sur des post-its à quelques questions assez intimes en gagnant leur siège. Les réponses seront lues plus tard, pendant certains moments clés de la pièce. Des boîtes blanches sont aussi posées en rangées bien droites sur le sol. Dominique Leclerc s’adresse au public dès le début de la pièce et raconte ainsi son parcours, entraînant les spectateurs au fil des rencontres qu’elle a faites et des questions que celles-ci lui inspirent. Par l’autofiction, elle donne aussi une chance aux spectateurs de s’attacher à elle, et de vraiment s’intéresser à son cheminement. C’est ainsi que l’on fait la connaissance de Dennis Kastrup, le journaliste qui deviendra son mari et qui l’accompagnera dans ses questionnements et expérimentations. 

L’usage de la vidéo vient moduler le rythme des scènes, dans lesquelles on réussit à glisser une grande poésie malgré le caractère plus factuel du sujet traité. Les prestations de Didier Lucien, qui interprète différents rôles selon les besoins de l’histoire, et les interventions de Cadie Desbiens, toujours justes et pertinentes, ajoutent à l’intérêt de la pièce. Une touche appréciée d’humour permet aussi d’alléger un sujet qui pourrait facilement devenir lourd et difficile d’approche.

Attention! Certaines scènes peuvent être plus difficiles à regarder. D'ailleurs, lors de la première, un spectateur a eu un malaise et la pièce a dû être interrompue de longues minutes. Une fois le spectateur souffrant transporté à l’extérieur, la pièce a pourtant repris comme si rien ne s’était passé : cela démontre toute la solidité et l'aplomb des acteurs, qui maîtrisent à fond leur sujet.

On ressort de la pièce avec beaucoup de questions, mais on a au moins l’impression d’être plus allumé sur ces enjeux qui vont rapidement s’imposer au débat public dans un avenir rapproché. L’objectif de Dominique Leclerc est donc atteint : avec Post Humains, elle réussit à intéresser le grand public à un sujet opaque et à le vulgariser de façon à ce qu’il soit compris par les gens à qui elle s’adresse.

19-10-2017
CarrefourSalle Multi de la coopérative Méduse
591, rue de Saint-Vallier Est
Billetterie : Carrefour - 418-529-1996 - 1 888 529-1996
Adresse : 369, rue de la Couronne, 4e étage, billetterie en ligne

Dates antérieures (entre autres)

Du 3 au 14 octobre 2017 + Du 30 janvier au 9 février 2019 - Espace Libre