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Trois Jours de Casteliers 2013 - 9 mars 2013, 17h30 et 21h*
Strict minimumStrict minimum
Pour adultes - 13 ans et +
Mise en scène : Vicky Côté et Mélanie Charest
Interprétation Vicky Côté

Ce qu’il faut pour
À la vie qui s’immisce dans un rien.
Aux géants de vent que nous sommes.
Au temps qui passe trop vite son tour.
À l’existence qui souffle, qui traverse, qui triste,
qui exulte, qui coûte que coûte.
Un terrain de jeu à échelle humaine se déploie pour celui qui n’a que quelques doigts de haut mais pour qui la vie se dépeint à l’image de celle de l’homme, dans toute sa splendeur et sa cruauté. Un champ de bataille à l’image de celui qui finalement l’héberge.
L’anime. Et vit. Aussi.

Qui a donc, tout compte fait, le contrôle sur la situation?

Fondé en 2008 par l’artiste multidisciplinaire Vicky Côté, le Théâtre à Bout Portant se commet à travers un théâtre de création mettant à profit l’approche physique et gestuelle pour questionner des comportements tant sociaux qu’individuels. Ses univers plastiques ingénieux et dynamiques servent de trame aux propositions sensibles qui sont développées. La compagnie travaille à la croisée des disciplines, intégrant constamment manipulation, danse, performance… Parcourant les routes nationales et internationales depuis ses débuts, la jeune compagnie a cinq spectacles à son actif qui ont déjà récolté plusieurs prix.


Éclairage : Vicky Côté
Conseillère aux mouvements : Valérie Villeneuve
Photo : Patrick Simard
Techniques : mixtes

Durée : 50 minutes

* suivi de la courte forme Écume...

Production Théâtre à Bout Portant (Saguenay)


Studio Paul-Gérin-Lajoie d'Outremont
475, avenue Bloomfield
A:24$ R:21$
 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre

De la magnifique région du Saguenay, terreau fertile de la marionnette, nous provient la jeune compagnie Théâtre à Bout Portant qui cumule déjà, depuis sa création en 2008, cinq spectacles qu'elle promène un peu partout sur la planète. L'un de ceux-ci, présenté lors des Trois jours de Casteliers et intitulé Strict minimum, porte bien son titre, puisque toute l'action se passe sur et autour de la manipulatrice et conceptrice Vicky Côté.

Sous un long foulard bleu que la marionnettiste déroule, se cache un petit être bien particulier. Un gant à dix doigts, cinq pattes et cinq mèches, qui apprend à marcher et qui teste son environnement. Il s'amuse avec le pied qu'il déchausse, le nombril ou le ventre qu'il trouve « rebondissant », au déplaisir de la jeune femme. Rapidement, la créature tente de prendre le dessus sur sa manipulatrice, jusqu'à une lutte acharnée. « Y'a toujours ben des limites! » lâche finalement Vicky, pour imposer un (faux) entracte et se donner un répit mérité.

Jusqu'alors, Strict minimum donne l'impression d'un véritable terrain de jeu, une opportunité d'expérimenter plusieurs techniques ; un désir assumé de revenir à l'essence même de la marionnette, soit donner vie à une partie de soi, jusqu'à ce qu'elle acquière une existence propre. Malheureusement, les expérimentations et la trame narrative brisée, non linéaire, rappellent davantage un travail académique, voire une initiation aux techniques de la marionnette - ce qui serait une excellente idée si la pièce était adaptée pour le jeune public. Pourtant, la jeune interprète propose de très bonnes idées, dont certaines qui lui demandent de la souplesse : on mélange la manipulation et la performance de très jolie façon, en transformant le corps de la marionnettiste en castelet vivant. La deuxième partie du spectacle propose une trame plus complexe, plus profonde, ayant comme thèmes l'amour, la descendance et la perte d'un enfant en bas âge, jusqu'à offrir certaines saynètes plus abstraites. D'autres moments, comme une tentative de théâtre d'ombres sur la jupe de la protagoniste, s'avèrent moins concluants dans leur exécution.

Strict minimum fait sourire à de multiples reprises, étonne parfois par son côté mignon et plus direct, et nous fait découvrir une jeune femme très talentueuse.

09-03-2013