Un spectacle hors du connu! Frank Meschkuleit propose ici, dans un amalgame de cirque, de marionnettes, d’humour décapant et de manipulation experte, la réponse à cette célèbre question : « Si le monde entier est un théâtre, où donc s’assoient les spectateurs?… » Le spectacle a été créé au printemps 2013 à Toronto.
Frank Meschkuleit est marionnettiste depuis 31 ans sur scène, au cinéma et à la télévision. Interprète du célèbre Toupie de Toupie et Binou, Frank crée aussi des spectacles solos pour adultes, dont The Left Hand of Frank, acclamé à travers le Canada.
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Marionnettes : Dina Meschkuleit, Karen Valleau, Ron Stefaniuk et Frank Meschkuleit
Techniques : mixtes (fils, gaine, tige, tringle…)
Durée : 45 minutes
Production Invisible Inc. / Frank Meschkuleit (Toronto – Ontario)
Balcon du Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
A:26$ R:22$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
A: adultes | E: enfants | R: réduction
(étudiants, aînés, membres de l’AQM et de la ligne bleue ou acheteurs de trois billets de spectacles différents.)
Taxes et redevance incluses.
par David Lefebvre
Frank Meschkuleit est l’un des marionnettistes canadiens les plus doués de sa génération. Depuis plus de trente ans, il manipule et joue pour une multitude de productions télévisuelles et cinématographiques, dont Falling Skies, Professor Iris, Toopy and Binoo (il est la voix anglophone de Toopy), The Mighty Jungle, The Thing (2011), ainsi que cette série pour enfants des années 80 absolument inoubliable, Fraggle Rock. L’homme revient sur scène, après The Left Hand of Frank, qu’il a présenté en tournée au Canada anglais en 2008 et 2009, avec un tout nouveau spectacle relativement intimiste créé l’an dernier, My Big Fat German Puppet Show.
Mi-stand-up comique, mi-performance marionnettique, My Big Fat German Puppet Show met en scène un Frank à l’immense ventre bien en évidence qui se transforme, une fois la chemise ouverte, en petit théâtre de poche… ou de panse ; un costume-décor très timburtonesque, créé en collaboration avec Dina Meschkuleit. Après un numéro d’égoïne musicale, rappelant les Foubracs, l’homme aborde plusieurs questions d’ordre existentielles et farfelues, dont ce qui réunit les gens dans la salle – la mort et l’amour des chiots sont les réponses qu’il trouve –, les odeurs nauséabondes, les déviances nord-américaines, le destin que l’on peut déjouer et le bonheur. Évidemment, chaque sujet est relié à un numéro de marionnettes, plus drôles les uns que les autres. Meschkuleit s’amuse ferme avec le public et récupère avec doigté des éléments de la culture populaire et scientifique pour créer des numéros hilarants : une marionnette chante son désir d’être allemand (german) sur l’air de Jamming de Bob Marley ; Houdini, maintenant zombie, présente un spectacle de magie adapté à un auditoire à la cervelle à moitié bouffée ; Stephen Hawkins, dans son fauteuil roulant toujours en mouvement – une magnifique marionnette à fils –, raconte des blagues geeks dignes de Sheldon de la série The Big Bang Theory et Tom Waits pousse la note de sa voix rauque, incarné par de minuscules seau et arrosoir métalliques. Bien évidemment, et pour le plaisir de tous, le Torontois ne pouvait passer sous silence son passé professionnel : sortant de son chapeau haut de forme un canevas de marionnette typique de Jim Hanson, il lui colle langue, cheveux et yeux et crée sous nos yeux une copie d’un Fraggle Rock, abordant ainsi la notion de nostalgie qui aide au bonheur, pour ensuite entonner la chanson la plus irrévérencieuse de la soirée « I’ll never do the Muppets on this show » (je ne ferai jamais les Muppets sur ce spectacle). Langage cru, marionnette hansonesque, un réel moment d’anthologie . Un clin d’œil touchant au 50e anniversaire de mariage des parents du personnage vient clore le spectacle, sur l’air d’une autre chanson de Tom Waits, Picture in A Frame.
Étonnamment, Frank Meschkuleit en est à sa toute première visite au festival avec la présentation de ce Big Fat German Puppet Show. Véritable coup de cœur des festivaliers et de la critique, parions que ce ne sera certainement pas l'unique apparition de Meschkuleit sur une scène montréalaise. Encore !