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Trois Jours de Casteliers 2014
7 mars 2014, 13h30 et 17h, 8 mars 2014, 19h

The House

Première nord-américaine
Pour adultes - 13 ans et +, en anglais – peu de paroles
Texte : Sofie Krog, David Faraco et Martin Toft Sørnsen
Mise en scène, marionnettes et interprétation : Sofie Krog et David Faraco

Et si les murs pouvaient parler?… Voilà ce qui arrive ici, où LA MAISON nous raconte les terribles crimes qui se sont commis chez elle. Entrez faire la connaissance de Madame Esperanza qui va bientôt mourir, de son neveu niais et de sa femme maline, de leur chien rusé et de deux voleurs surpris…   Un thriller désopilant pour adolescents et adultes !

Sofie Krog a fondé sa compagnie au Danemark en 2003.  DIVA, son premier spectacle de marionnettes solo, a connu un succès retentissant partout dans le monde. En 2008, Sofie Krog s’est joint à David Faraco, scénographe, marionnettiste et acteur.  The House est leur première création en duo.

Ce spectacle sera aussi présenté en marge du festival à l’école Mgr Richard de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

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 Critique

Critique

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par David Lefebvre

Une immense maison. Un trésor, valant une fortune pour ses propriétaires. Elle appartient à Mme Esperanza, une vieille femme qui attend la Faucheuse. C’est Henry, son neveu, qui prend soin d’elle, en plus du crématorium situé au rez-de-chaussée. Un matin, la dame appelle son avocat pour modifier son testament. Pas question qu'Henry, ce parent mou, et Flora, sa cupide et chipie de femme, prennent possession de ses biens. Elle lègue tout à deux de ses fils qu'elle ne connaît même pas. S'en apercevant, Flora décide de tuer la vieille dame, forge un nouveau document légal et fomente un plan pour que l'avocat le signe. Mais l'âme d'Esperanza fera des siennes avant de quitter ce monde. Un chien bien malin et deux dépouilleurs de cadavres, soit Tony et Bruno, qui s’avèrent être les deux enfants perdus de Mme Esperanza, seront mêlés à cette histoire abracadabrante, racontée par nulle autre que la maison.

Comédie noire cartoonesque totalement délirante, The House séduit avant même de commencer. La maison, un personnage en soi, est absolument magnifique. Les grandes fenêtres permettent de bien voir l’action à l'intérieur et l'imposante scénographie tourne sur elle-même pour donner accès aux pièces de la maison. L'histoire recèle de nombreux moments cocasses et hilarants ; les personnages, stéréotypés, passent d'Hitchcock à Home Alone. La conception et l’esthétique des marionnettes à gaine du spectacle ont un je-ne-sais-quoi des créatures de Nick Park, en beaucoup plus grotesques et guignolesques. La performance au timing parfait de Sofie Krog et David Faraco, placés sous la structure, est fascinante, comme si les marionnettes avaient en fait une vie bien à elles, tant les mouvements sont souvent rapides et précis pour entrer par une porte, par exemple, ou pour éviter les fenêtres lors de la reconnaissance des lieux pour le cambriolage ! On sent toute l'expérience acquise par Sofie Krog lors de ces recherches en théâtre physique et en mime, qu’elle transpose dans les gestes et la mise en scène de The House. Les éclairages soignés de David Faraco, qui cosigne la mise en scène, permettent de passer du jour à la nuit, de la comédie à l’horreur.

La musique de Cuco Perez ajoute à l'ensemble une ambiance de blockbuster ou de film noir hollywoodien ; la partition est parfois si appuyée qu'elle pousse délibérément au rire. Les effets sonores, parfois effroyables, voire gores, provoquent eux aussi l'hilarité.

Tout est exagéré dans cette production pour adultes démente, folle et d’une redoutable efficacité. Espérons que la compagnie reviendra au Québec pour une diffusion beaucoup plus large de ce spectacle qui ne peut que plaire aux amateurs de la marionnette comme aux néophytes.

08-03-2014