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Trois Jours de Casteliers 2014
3 mars 2014, 16h et 19h30
Lluvia en los ojos (De la pluie dans les yeux)
Court-métrage d’animation présenté en première partie de Ciné-Outremont (Jasmine French - Woody Allen)
En espagnol sous-titré en anglais

Sofía, une fillette de sept ans, se souvient du jour où elle s’est fracturé le bras alors qu’elle se faisait pourchasser à travers la forêt. Une allégorie fantastique d’un moment douloureux dans la vie d’une petite fille. Jamais un rhinocéros n’aura été si attachant!


Réalisation, scénario et images : Rita Basulto
Musique : Mario Osuna et Alfredo Sánchez
Son : Mario Martínez
Direction artistique : León Fernández
Montage : Gerardo Fernández
Technique : image par image

Durée : 7 minutes

Production : Juan J. Medina et l’Instituto Mexicano de Cinematografía


Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest

A:7$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
A: adultes | E: enfants | R: réduction
(étudiants, aînés, membres de l’AQM et de la ligne bleue ou acheteurs de trois billets de spectacles différents.)
Taxes et redevance incluses.
 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre

Si le festival a officiellement commencé le 6 mars dernier, quelques activités hors de l’horaire ont attiré plusieurs personnes depuis lundi. C’est le cas du court métrage Lluvia en los ojos (De la pluie dans les yeux), de la réalisatrice mexicaine Rita Basulto, qui fut présenté le 3 mars dernier, en première partie du Ciné-Outremont. Utilisant la méthode stop-motion, Lluvia en los ojos n’a peut-être pas la fluidité des films de Henry Selick ou d’Adam Elliot, mais les décors magnifiques et la superbe lumière, très bien maîtrisée, ravissent.

La petite Sophia perd son grand-père, parti vers un meilleur monde, selon sa mère. Mais pourquoi les aurait-il quittés sans emporter ses choses ? Elle trouve alors un tout petit rhinocéros, caché dans une boîte, qu’elle nourrit et apprivoise. L’animal devient gros et fort, faisant un sacré bordel, mais c’est toujours Sophia qui écope des punitions. Un jour, elle n’a plus le choix et doit l’emmener en forêt pour le libérer. Mais le laisser partir est trop dur pour elle, et, en voulant fuir, elle se casse le bras.

Le film est une véritable allégorie sur le deuil, la compréhension de la mort et l’acceptation des départs. Le rhinocéros apparaît dans la vie de la jeune fille à cause de cette séparation douloureuse, pour qu’elle puisse y faire face, qu’elle l’apprivoise et pour qu’elle puisse la laisser partir, malgré le poids qui grandit et la carapace de plus en plus épaisse et dure.

Les imperfections dans la confection de Sophia peuvent parfois déranger l’œil, mais elles ajoutent énormément aux émotions que la petite ressent et qu’elle nous fait vivre. Et l’histoire, qui s’avère absolument touchante, ne serait pas renié par un certain Del Toro, tant certaines images s’approchent des thèmes chers du grand réalisateur, dont la jeunesse au féminin et, indirectement, la quête identitaire et l’acquisition d’une certaine maturité au travers d’épreuves difficiles.

Le court métrage d’animation est un art relativement nouveau au Mexique. On voit de plus en plus de réalisateurs qui émergent, dont Sophia Carrillo, au travail souvent primé lors de festivals internationaux. Celui de Rita Basuldo sera assurément à surveiller. Voici la bande-annonce du film Lluvia en los ojos.

07-03-2014