Dix-huit folles minutes pour raconter les déboires d’une marionnette en cours de fabrication qui tentera tant bien que mal de s’achever elle-même… Dix-huit minutes durant lesquelles le personnage luttera avec les éléments, la matière, les objets et parfois même avec ses manipulateurs qu’il n’hésitera pas à tyranniser. Rien n’arrêtera ce bricoleur pour arriver à ses fins. Ludique, sauvage et savoureux!..
Section vidéo
Régie : Alain Moreau
Création des musiques : Max Vandervorst
Création des éclairages : Dimitri Joukovsky
Aide à la création et au scénario : Gilbert Epron et Dimitri Joukovsky
Construction du décor : Margaud Carpentiers
Techniques : mixtes
Photos: Melisa Stein
Durée : 18 minutes
Ce spectacle est présenté en tournée à Montréal et à Calgary grâce au soutien de Wallonie Bruxelles International.
Production Tof Théâtre (Belgique)
par David Lefebvre
Quelle folie ! Mais quelle folie ! Dans l'atelier, spectacle de la compagnie belge Tof Théâtre, nous entraîne durant 18 courtes minutes dans un jubilatoire automontage - et destruction - d'une marionnette. Un jacket avec deux bras sort d'une boîte de carton. Ne trouvant pas de tête au-dessus de ses épaules, il décide de se la sculpter dans un cube de polystyrène. Mais la créature est loin d'être délicate, usant d'abord d'une scie égoïne (!) pour tailler sa propre tête. Elle se coupe un doigt qu'elle recolle (en respirant au passage les effluves du tube), bâtit une autre tête des restes, qui, dès qu'elle a une bouche, se rebelle et prend possession du corps par la force. Méchante, maligne, cette nouvelle personnalité met même en danger les manipulatrices qui devront trouver un moyen de l'arrêter.
C'est d'abord l'idée d'organiser des ateliers de création de marionnettes qui branche Alain Moreau, l'un des fondateurs du Tof Théâtre. D'abord sous forme de stage, l'atelier Chantier frigolite se transforme et se transporte dans les théâtres, permettant aux spectateurs de mettre la main à la pâte. La notion de transmission des connaissances et la demande font de ces rendez-vous un succès, mais Moreau veut pousser plus loin encore. L'idée de Dans l'atelier germe, et permet un préambule antididactique au chantier.
Les deux marionnettistes, Angela Malvasi (tête) et Emilie Plazolles (mains), ébahissent par leur dextérité et par la symbiose parfaite de leurs mouvements. Elles ne sont plus deux dans le petit atelier, mais trois, tellement le jacket à la tête de styrofoam semble mû par ses propres moyens.
Déjanté, hilarant, Dans l'atelier, présenté pour la première fois de ce côté-ci de l'Atlantique, est un moment de pur plaisir marionnettique coupable. Un coup de coeur immédiat, qui fait rigoler bien après la fin de la représentation.