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Festival de Casteliers 2017
11 mars 2017, 14h30

Les souvenirs du sable

Courte forme pour tous, à partir de 6 ans
Texte : Marie-Andrée Arsenault et Julie-Anne Ranger-Beauregard
Mise en scène : Simon Boudreault et Marie-Pierre Simard
Scénographie et interprétation  : Marie-Pierre Simard

Alma revient aux Îles-de-la-Madeleine pour les vacances. Il n’y a pas que les douces moustaches de la chatte Philomène et les sautes d’humeur d’Olga, la poule de tante Fabie et Oncle Harry qui l’attendent. Une bourrasque souffle toujours dans son cœur ; une tempête de souvenirs laissés sur le sable… et aussi des étoiles, pour sortir de la noirceur.

Marie-Pierre Simard est tombée en amour avec la marionnette il y a plus de 20 ans. Cet art universel et intemporel était la réponse évidente à son envie de création. De la table à dessin jusqu’à la scène, elle explore la marionnette avec passion, avec un même talent pour la ligne, le volume, la couleur, le mouvement et l’interprétation.

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Scénographe, conceptrice et marionnettiste pour plusieurs compagnies, dont le Théâtre de l’Oeil, Marie-Pierre Simard proposait aux festivaliers, en ce samedi glacial, de monter à la balustrade du Théâtre Outremont pour une attendrissante courte forme. Avec Julie-Anne Ranger Beauregard, elle signe l’adaptation pour la scène du roman Les souvenirs du sable, de l’auteure jeunesse Marie-Andrée Arsenault, publié chez Bayard.

La petite Alma et sa maman sont de retour à L’Île-du-Havre-Aubert, dans les archipels des Îles-de-la-Madeleine. Mais son cœur s’assombrit de chagrin. Les lieux, la grave, les buttes des Demoiselles, la maison bleue de son enfance… Tout lui rappelle son père marin, qu’une tempête a avalé un jour de mauvais temps. Avec sa tante Fabie et son oncle Harry, le chat Philomène et Olga, la poule gardienne des lieux, la petite vivra une myriade d’émotions : joie, tristesse, nostalgie, colère. Elle surmontera peu à peu son deuil qui l’assaille depuis son retour sur les berges de son enfance.

Avec douceur, Marie-Pierre Simard nous présente Alma, marionnette à la jolie frimousse, sa petite maman qui se cache dans ses habits, puis la maisonnée : une Fabie en demi-masque légèrement excentrique, un Harry à la tête de vieux loup de mer, un chat et une poule à tringle. Les quelques meubles blancs sur la petite table de travail sont utilisés au maximum de leur capacité : les tiroirs se transforment en maison ou en décor, la lampe de chevet, en phare. La manipulation des personnages est précise, attentionnée. On ne peut que s’attendrir quand l’oncle, par l’entremise du corps de la manipulatrice, berce Alma, et de sourire en voyant la poule caqueter et se promener. Le texte propose aussi une jolie prose, avec ses « tempête qui souffle tout au fond de mon cœur » et « ses bottes sont lourdes comme si toute sa peine s’y était installée ». Malgré un jeu splendide, on aurait apprécié sentir davantage l’accent si chantant des Îles.

Très courue, cette courte forme a su véritablement toucher et séduire l’auditoire. Même si elle s’avère complète dans cette forme, on peut tout de même espérer une version plus longue et ainsi mieux connaître cette charmante petite Madelinienne.

11-03-2017