Par un enchaînement d’images prenant vie au coeur de paysages de forêts et d’eau, Âme nomade multiplie les variations d’échelles et de matérialités d’un personnage pour en évoquer toutes les dimensions intérieures.
Inspirées de la spiritualité amérindienne où la quête de conscience et le rapport à la nature nourrissent le sens de la vie, les symboliques du loup et du corbeau – en tant que guide et conscience – rencontrent les différentes essences d’une femme qui plonge dans un vertigineux voyage au centre de soi.
Crédits supplémentaires et autres informations
Mise en scène, réalisation des courts métrages, scénographie, interprétation :Magali Chouinard
Conception sonore : Julien Robert
Régie et coordination technique : Julie Tessier
Collaboration mise en scène : Richard Morin
Collaboration à l’écriture scénique et conseillère à la manipulation : Myriame Larose
Conseillère à la dramaturgie : Karine St-Arnaud
Collaboration au montage vidéo : Olivier Bochenek
Techniques : masques, marionnettes, projections
Crédit photo Jean-Guy Lambert
Durée 55 minutes
A:27$ E:16$ R:24$ G:20$
PASSEPORT 200$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 30% du prix régulier). Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 16 février 2018. Cliquez ici
Billetterie : 514 495-9944 poste 1 ou en ligne ici
A : adultes (13 ans et +) | E : enfants 12 ans et – | R : réduction * | G : groupes (10 pers. et +)
(*Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et redevance incluses.
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.
*AUCUN frais supplémentaire à l’achat de billets sur place, par téléphone, ou par internet.
Production Magali Chouinard (Sainte-Béatrix)
Coproducteurs : Le Festival international des arts de la marionnette à Saguenay (FIAMS) et le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières
Artiste multidisciplinaire de Sainte-Béatrix dans Lanaudière, Magali Chouinard cherche à explorer par divers moyens les possibilités du corps féminin. Son approche, appuyée par trois décennies de recherche en dessin, en sculpture et en écriture, se veut introspective et tente de scruter dans ses moindres détails l’enjeu de la présence. Au Théâtre Outremont, sa création Âme nomade conjugue un impressionnant travail audiovisuel à un propos sensible.
Depuis une dizaine d’années, c’est l’art de la marionnette sous ses formes plurielles qui la fascine. Son œuvre scénique précédente, La Femme blanche, témoignait déjà de son intérêt pour les figures mythiques et animalières. Pendant presque une heure, sa toute nouvelle réalisation, Âme nomade, se déploie dans des paysages sauvages de forêts, de montagnes et d’eau. Puisant son inspiration dans la spiritualité amérindienne, elle expose les tourments d’une femme qui lutte contre les intempéries de la nature. Son parcours s’effectue sans aucune parole prononcée, mais avec une prise de conscience très forte de son intériorité qu’elle tente à tout instant d’harmoniser avec le monde environnant.
Au centre de la scène tout au long de la représentation trône un imposant cube blanc, la couleur dominante de la proposition théâtrale. Sur le sol sont éparpillés des morceaux de formes variés ressemblant à des pierres. Certains des côtés du cube sont recouverts de rideaux. Sur l’un d’eux sont projetées des images de troncs d’arbres rachitiques sans feuilles. Le paysage de fin d’hiver laisse voir encore quelques traces de neige. Alors que les lumières s’éteignent dans la salle, une étrange créature, paraissant sortie tout droit de la préhistoire, surgit de l’une des rangées. Vêtue d’un simple drap, elle s’avance sur la scène. Durant tout son périple intimiste, la performeuse (Magali Chouinard) nous fait ressentir les joies et les douleurs d’une femme entre différents âges ; parfois à l’allure d’une aînée et ailleurs s’apparentant à une fille à la chevelure abondante.
Comme pour la précédente création de Chouinard, Âme nomade nous présente une femme en relation avec des animaux qui occupent une place importante dans l’histoire, soit le loup et le corbeau. Ces derniers jouent le rôle de guide et d’accompagnateur pour l’héroïne. Le voyage intérieur permet surtout à celle-ci de tisser des liens avec ses deux nouveaux complices. À un moment précis sur l’écran, nous voyons le loup tomber dans la mer. Sa nouvelle amie saute dans le courant marin pour tenter de le sauver. Peu de temps après, la comédienne revient sur le plateau en chair et en os avec une marionnette géante représentant le mammifère. Ensemble, le tandem effectue une sorte de danse charnelle dans une atmosphère troublante. À l'occasion, des extraits musicaux font entendre une voix de femme, comme un appel au large.
Les images sont très travaillées, tout comme la conception sonore (donnant l’impression de se trouver sur les lieux). Cette démarche pluridisciplinaire évoque Nordicité, la production qui a clôturé la précédente édition du Festival de Casteliers, mais avec plus de souffle et une vision plus organique. Très esthétique, l’Âme nomade de Magali Chouinard se regarde et s’écoute avec certains frémissements.
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest