Bijoux est un spectacle de marionnettes qui prend vie au coeur d’un piano-castelet. C’est la rencontre d’une vieille dame à la mémoire morcelée et d’une petite fille qui, sur les toits, s’amuse à défier le vide. C’est la rencontre du Montréal d’aujourd’hui avec celui des cabarets des années 50. L’histoire d’une amitié sans âge entre deux petits bijoux qui, comme de mauvaises herbes, tentent de se frayer un chemin à travers les craques du bitume.
Crédits supplémentaires et autres informations
Metteure en scène et scénographe : Marie-Claude Labrecque
Auteure : Caroline Tanguay
Costumière : Erica Schmitz
Concepteur lumière : Thomas Godfroid
Interprètes : Caroline Tanguay et Mathilde Addy-Laird
Pianiste et compositeur : Benoit Côté
Directrice technique et régisseuse : Valérie Bourque
Aide à la création : Olivier Ducas
Techniques : marionnettes à tiges, à main prenante, à gaine et de papier, théâtre d’ombres
Crédit photo Gwylan Goddard
Durée 65 minutes
A:27$ E:16$ R:24$ G:20$
PASSEPORT 200$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 30% du prix régulier). Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 16 février 2018. Cliquez ici
Billetterie : 514 495-9944 poste 1 ou en ligne ici
A : adultes (13 ans et +) | E : enfants 12 ans et – | R : réduction * | G : groupes (10 pers. et +)
(*Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et redevance incluses.
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.
*AUCUN frais supplémentaire à l’achat de billets sur place, par téléphone, ou par internet.
Production L'Allumette, théâtre de marionnettes (Bolton-Est)
Fondée l’an dernier par Marie-Claude Labrecque, la compagnie L’Allumette, théâtre de marionnettes, veut créer des univers aux mécanismes ingénieux afin de «célébrer l’éphémère et la beauté des choses imparfaites». Avec Bijoux, elle nous propose une œuvre scénique émouvante sur la solidarité.
Si les productions de marionnettes vues ces dernières années au Festival de Casteliers ou dans des programmations régulières se caractérisent souvent par leurs couleurs vives et leurs histoires plutôt joyeuses, la présente création baigne dans des eaux différentes. En effet, son propos intègre des éléments cocasses et d’autres plus dramatiques, sans toutefois tomber dans la tragédie.
Marie-Claude Labrecque, metteure en scène de Bijoux, a demandé à Caroline Tanguay, auteure, comédienne et marionnettiste, de concevoir un spectacle mariant le théâtre d’objets et la musique autour d’un piano-castelet. Ainsi, sur la scène, nous voyons une sorte de grande boîte au-dessus de l’instrument où se déploient les nombreuses péripéties. À l’aide d’Olivier Ducas, les deux créatrices ont forgé l’écriture et la construction du récit à partir de pistes exploratoires autour du piano et de la scénographie.
Pendant un peu plus d’une heure, le récit aux accents nostalgiques (rien de péjoratif ici) évoquant l’esprit du film d’animation Les Triplettes de Belleville s’amorce sur un air de jazz comme dans les clubs des années 1950 joué en direct par Benoît Côté. Tout au long de la représentation, il se déplace entre l’époque dorée des nuits chaudes de Montréal et la ville d’aujourd’hui. Nous faisons la connaissance de la Vieille, une dame aux cheveux blancs qui a toujours habité dans le même immeuble près de l’ancienne Main, soit autour du boulevard Saint-Laurent. Celle-ci ne sort plus et vit seule avec son chat empaillé. Avec son rire de sorcière (parfaitement rendu par Caroline Tanguay), elle ne mâche pas ses mots et montre son caractère rebelle. Son destin amène sur sa route Chipie, une jeune fille qui semble délaissée par ses parents et qui réside dans une des nouvelles tours de condos luxueux qui ont poussé comme des champignons dans le quartier. Une amitié se crée entre les deux personnages de générations différentes.
La production nous permet de revivre par un traitement ludique le passé de la métropole québécoise, notamment lors des scènes se déroulant au club Le Bijou (avec son enseigne lumineuse) et d’une autre pastichant les poursuites de gangsters. La Vieille devient très attachante lorsqu’elle raconte son passé («j’ai passé ma vie dans la vie à vouloir éclairer les autres»). Cette femme résiliente nous incite aussi, mais sans forcer la note, à revoir d’un œil différent notre rapport au passé et à notre histoire. Elle livre aussi à sa nouvelle confidente un message d’espoir («tu es plus libre que tu le crois»). En plus de manipuler les marionnettes (dont certains personnages épisodiques) et d’expérimenter des jeux d’ombres, Caroline Tanguay et Mathilde Addy-Laird apparaissent en personne sous nos yeux. La première pousse même la chansonnette de manière savoureuse.
En somme, les Bijoux, qui émergent du début à la fin, nous bercent l’âme et le cœur.
Gymnase de l'École Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont
475, avenue Bloomfield