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Histoires d'ailes et d'échelles
Casteliers 2019
Spectacle pour tous, à partir de 4 ans
Jeudi 7 mars 2019, 11h et 13h30

Inspirée par l’oeuvre du peintre Paul Klee, la comédienne et plasticienne Sylvie Gosselin raconte aux enfants, de 4 à 104 ans, un récit sur la force de l’imaginaire. Elle les invite dans un parcours ludique et poétique constitué de ses installations et de ses objets marionnettiques, un univers où la lune tombe dans l’eau, un chien parle l’accordéon et un garçon quitte un rêve blanc pour découvrir le pays des couleurs. À l’aide de sons, de comptines, d’objets et de curieux personnages, les spectateurs apprennent à voir l’invisible. Une expérience qui donne des ailes!


Texte : Sylvie Gosselin, à partir des mots de Martin Bellemare, Nathalie Derome, Hélène Mercier et Paul Klee
Mise en scène, scénographie, marionnettes et interprétation : Sylvie Gosselin


Crédits supplémentaires et autres informations

Musique : Francis Rossignol
Éclairage : Luc Prairie
Photo Philippe Marois

Techniques : théâtre d’objets et marionnette à gaine

Durée 50 minutes

Adultes 22 $ Réduction 20 $ Enfants 16 $
PASSEPORT  220$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 25% du prix régulier).
Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 15 février 2019. Cliquez ici
Par téléphone 514 495-9944, poste 1
Achat en ligne Théâtre Outremont
Aucun frais de service
A: Adultes (13 ans +) | E: Enfants (12 ans et moins) | R: Rabais * | G: Groupes (10 + personnes)
* Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et frais de billetterie inclus
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.

Production Sylvie Gosselin (Longueuil)


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Critique disponible
            
Critique

Parfois, les imprévus aussi malencontreux et désagréables soient-ils permettent à une artiste de révéler davantage aux autres le meilleur d’elle-même et de démontrer toute sa grandeur, sa prodigieuse capacité d’improvisatrice et sa candeur résiliente à déjouer les malchances du destin. Cette situation est arrivée à Sylvie Gosselin lors de la première prestation de ses fabuleuses Histoires d’ailes et d’échelles, dans la présente édition du Festival Casteliers. 

Jeudi 7 mars 11h, au Studio Théâtre du Studio Biz, une fébrilité règne dans l’air. Le quartier Plateau Mont-Royal est plongé dans le noir en raison d’une panne électrique majeure. Fébrile, la comédienne, également marionnettiste, scénographe, metteure en scène et collaboratrice au texte pour cette production destinée aux enfants « de 4 à 104 ans », s’avance et nous annonce qu’elle jouera le spectacle malgré tout dans une version dépouillée, sans les éclairages et les plages musicales. 


Crédit photo : Philippe Marois

Pourtant, cette contrainte majeure a permis à Sylvie Gosselin de donner le meilleur d’elle-même dans une exécution scénique empreinte de magie, d’émerveillement (entre autres avec son irrésistible rire de gamine) et de moments cocasses.

La comédienne s’est révélée plus que jamais époustouflante et surtout émouvante dans ce spectacle porté du début et à la fin par une ferveur et une tendresse perceptible pour les réalisations artistiques de Klee.

La femme de théâtre avait présenté sa première création solo, Contes Arbour autour des œuvres de Madeleine Arbour. Dans cette lignée pour ses Histoires d’ailes et d’échelles, elle s’imprègne du travail de Paul Klee («son nom se prononce comme une clé, mais ne s’écrit de la même façon», dit-elle avec humour en amorce de la pièce), peintre majeur qui a inspiré les mouvements expressionnistes et surréalistes (1879-1940) de la première moitié du 20e siècle et dont les tableaux révèlent une sensibilité près du monde de l’enfance.  

Pendant un peu moins d’une heure, le public se retrouve dans une première salle pour amorcer le périple où les mots de Gosselin se conjuguent à ceux de Martin Bellemare, Nathalie Derome, Hélène Mercier et Paul Klee. Les tout-petits revêtent chacune et chacun un dossard différent dont les motifs évoquent l’univers et les atmosphères du célèbre artiste. Dans une poche du vêtement se trouve un minuscule cube d’une couleur distincte. Sylvie Gosselin nous montre le projeteur avec lequel nous aurions vu en principe les premières images animées. Peu de temps après, elle s’amuse avec une grosse clé avant de nous inviter à la suivre dans un nouvel espace.

Précédemment, la comédienne avait démontré une ferveur similaire dans La Couturière de Jasmine Dubé, où le théâtre se mariait harmonieusement à un parcours initiatique aux arts visuels. Dans la deuxième partie de ces Histoires, nous avons la possibilité de franchir un cadre de porte et de contempler un chemin peuplé de diverses maquettes reproduisant tableaux et décors de Klee, comme dans un rallye. La suite nous réserve de nombreux enchantements, tous plus frémissants les uns que les autres. L’actrice émet le bruit du tic-tac d’une horloge, en plus de nous faire rencontrer un chien qui parle le langage de l’accordéon (et le résultat surprend!), se laisse porter par la force du vent, en plus de croiser sur sa route même un serpent (et quelques échelles comme dans le jeu du même nom). Elle lance même des confettis, provoquant une réaction spontanée et imprévue de certains bambins qui se sont rapprochés du décor.  Par ailleurs, des marionnettes s’intègrent à l’intrigue dont une personnification de Paul Klee.

La comédienne s’est révélée plus que jamais époustouflante et surtout émouvante dans ce spectacle porté du début et à la fin par une ferveur et une tendresse perceptible pour les réalisations artistiques de Klee. Plus encore que dans Les Contes Arbour, elle permet à son imaginaire de s’exprimer avec une joie communicative et une virtuosité remarquable.

Les circonstances ont donné l’occasion à Sylvie Gosselin et à nous de vivre un moment d’une beauté inouïe, où l’art et la poésie s’affranchissent des pépins matériels.  

09-03-2019

Studio Théâtre du Studio Bizz
551, avenue du Mont-Royal Est, 3e étage