Dépassée par le monde extérieur, elle trouve refuge dans sa tête, un ailleurs fantasque peuplé de petits êtres étranges. Tiraillée, elle oscille entre ces deux mondes sans savoir comment les faire cohabiter. Mais l’alternance entre réel et imaginaire se détraque… Avec une dextérité hors pair, les comédiens manipulent l’illusion, brouillant les frontières entre le réel et l’hallucination, entre la norme et l’incompréhensible. Les marionnettes prennent leur autonomie et on ne sait plus qui manipule qui.
Texte : Loïc Apard, Johanna Ehlert, Sébastien Guérive, Dominique Habouzit, Thomas Maréchal et Matthieu Siefridt
Mise en scène : Dominique Habouzit
Interprètes : Loïc Apard, Johanna Ehlert et Matthieu Siefridt
Marionnettiste et Femme en noir : Élise Nico
Crédits supplémentaires et autres informations
Scénographie : Patrick Konieczny et Steve Duprez
Conception des marionnettes et des costumes : Johanna Ehlert
Musique : Sébastien Guérive
Éclairage : Thomas Maréchal
Photo Arthur Bramao
Techniques : jeu d’acteur, marionnettes et illusion
Durée 60 minutes
Adultes 36 $ Réduction 30 $ Enfants 18 $ Groupes 27 $
PASSEPORT 220$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 25% du prix régulier).
Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 15 février 2019. Cliquez ici
Par téléphone 514 495-9944, poste 1
Achat en ligne Théâtre Outremont
Aucun frais de service
A: Adultes (13 ans +) | E: Enfants (12 ans et moins) | R: Rabais * | G: Groupes (10 + personnes)
* Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et frais de billetterie inclus
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.
Production Blick Théâtre (France)
Si vous avez la chance d’aller au Théâtre Outremont ce soir, courez-y sans hésiter, car la belle magie de [Hullu] s'y produira à nouveau à 20h30, et pour une dernière fois au Festival Casteliers.
La production de la compagnie française Blick Théâtre s’intéresse à la différence et aux regards que chacun porte sur l’autre. Dans des jeux de perceptions qui trompent chaque fois les sens des spectateurs, cette charmante fable sur la folie (hullu en finnois) crée un univers pas loin du pays des Merveilles, qui répond à ses propres lois défiant parfois la logique.
Spectacle sans paroles mais débordant de poésie, [Hullu] brouille les frontières entre le réel et l’imaginaire avec ses marionnettes fascinantes.
Sur scène, une jeune fille a bien du mal à rester immobile. Deux hommes à ses côtés tentent de la faire se tenir tranquille, mais rien à faire, il y a trop de lumière, trop de bruit, ses sens sont surchargés. Elle cherche alors refuge dans sa tête, où un drôle de monde surgit de l’obscurité avec ses habitants, ses boîtes… et une corde, qui lui permet pendant un moment de passer de son petit monde imaginaire au monde des adultes. Puis, tout bascule et l’illusion devient la réalité, la corde devient inatteignable et le mur de boîtes, où chacun doit trouver sa place, monte si haut qu’on ne voit plus au-delà.
Spectacle sans paroles mais débordant de poésie, [Hullu] brouille les frontières entre le réel et l’imaginaire avec ses marionnettes fascinantes. Conçues par Johanna Ehlert, ces marionnettes corporelles semblent dotées d’une vie propre. La virtuosité avec laquelle les quatre interprètes (trois en scène et une dans l’ombre) les manipulent est à couper le souffle. Pendant toute l’heure de la représentation, il faut lutter contre sa propension à vouloir comprendre quel mécanisme se cache derrière la magie pour mieux plonger dans l’univers fantaisiste peuplé de créatures étranges qui s’activent comme des fourmis. Comment le marionnettiste disparaît-il derrière ce tout petit personnage transportant une boîte? Comment l’assiette glisse-t-elle si rapidement sur le sol? D’où viennent toutes ces boîtes? Être dupé par nos yeux (à plus d’une reprise!) fait partie du grand plaisir ressenti en assistant à ce spectacle.
Il y a aussi quelque chose d’envoûtant dans la musique qui accompagne le ballet des personnages. La magnifique trame musicale et les sons si réalistes façonnent sur scène le monde dans lequel la fillette se perd et où les deux adultes perdent pied. Les sons en deviennent presque tangibles. Mais encore plus magnétique est la façon dont les interprètes donnent vie aux créatures; on a souvent l’impression qu’ils ne font qu’un avec les marionnettes. Ils font vivre les tensions, les retrouvailles et les bagarres dans une succession de tableaux délicats aussi troublants que touchants.
En équilibre entre deux mondes, [Hullu] parle aussi d’acceptation, de peurs et de démons personnels. Des sujets qui exigent un grand doigté et une sensibilité à fleur de peau. Le spectacle pose un regard aimant et sans jugement sur la maladie mentale. C’est avec beaucoup d’amour que la production nous amène à percevoir les choses autrement.
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest