KĀHKĀKIW est une performance contemporaine dans lequel évoluent des personnages tirés de contes cris. Les pas de danse agiles et évasifs du personnage du corbeau (kāhkākiw) lui permettent de s’échapper de l’étau des cadres épistémologiques coloniaux. Les matériaux des marionnettes d’inspiration bunraku sont variés : terreau et sciure trouvés dans les rues de Montréal, sable glané dans les parcs de la ville, bois d’arbres morts, tissus récupérés des vieux vêtements de l’artiste et colles faites maison.
Créateurs et interprètes : Tyson Houseman and Kyla Gilbert
Crédits supplémentaires et autres informations
Musique et environnement sonore : Devon Bate
Photo courtoisie artistes
Techniques : vidéo, danse et marionnettes d’inspiration bunraku
Durée 40 minutes
* suivi d'une rencontre avec les artistes
Adultes 28 $ Réduction 25 $
PASSEPORT 220$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 25% du prix régulier).
Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 15 février 2019. Cliquez ici
Par téléphone 514 495-9944, poste 1
Achat en ligne Théâtre Outremont
Aucun frais de service
A: Adultes (13 ans +) | E: Enfants (12 ans et moins) | R: Rabais * | G: Groupes (10 + personnes)
* Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et frais de billetterie inclus
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.
Production Kyla Gilbert and Tyson Houseman (Canada)
Avec Kāhkākiw [Corbeau], Kyla Gilbert et Tyson Houseman utilisent la technique des marionnettes bunraku pour donner vie à des personnages tirés de contes cris. Bien que le spectacle recoure à un écran et à de la musique électronique, toutes les manipulations se font en direct, sous les yeux des spectateurs.
Les marionnettes affichent la facture artisanale de leur confection faite à partir de matériaux récupérés parmi lesquels du terreau, de la sciure de bois, du sable, des branchages et des tissus. Le caractère brut de ces matières rappelle aussi l’importance que revêt la nature dans la culture autochtone. Apparaissent alors des créatures oniriques inquiétantes dont les histoires doivent être reconstituées par l’imaginaire du spectateur. Loin de suivre un fil narratif clair, Kāhkākiw apparaît plutôt comme une suite de tableaux présentant des personnages dans différentes situations souvent abstraites.
Kāhkākiw constitue un spectacle magnifique qui emprunte aux arts visuels un véritable souci esthétique dans le choix des couleurs, des textures et des matériaux.
L’originalité du spectacle réside dans le fonctionnement de son dispositif. Alors que sur l’écran disposé à l’avant de la scène, les personnages semblent prendre vie de manière autonome – un peu comme dans certains dessins animés expérimentaux –, les manipulations de Gilbert et Houseman se font à la vue du public. Les deux artistes, habillés tout en noir, manœuvrent les marionnettes sur une table où sont installés différents accessoires et éléments de décor de petit format qui servent de castelet. Les manipulations des deux artistes sont filmées par une caméra intégrée à l’installation, puis retransmises en direct sur l’écran, mais leur présence s’efface grâce à un ingénieux jeu de lumière. Ainsi, le public a accès à la fabrique du spectacle en même temps qu’il peut en apprécier le résultat. La piècedonne lieu à des images fortes, notamment lorsqu’une glue rouge vif est employée pour évoquer la blessure du corbeau. Il s’agit d’ailleurs de la seule touche de couleurs du spectacle, la vivacité et la fluidité de cet élément scénographique contrastant alors avec le brun, le gris et le noir qui composent la palette de couleurs des marionnettes.
En plus de mieux faire connaître l’iconographie autochtone, Kāhkākiw constitue un spectacle magnifique qui emprunte aux arts visuels un véritable souci esthétique dans le choix des couleurs, des textures et des matériaux. Le spectateur est entraîné dans un univers animiste où il doit tracer son chemin et inventer son propre récit.
Centre d'Art OBORO
4001, rue Berri