Un écrivain s’isole du monde pour écrire. Sa solitude est rapidement dérangée par Maski, son double, qui lui vole sa plume. Les personnages qu’ils créent ensemble envahissent l’espace, ils veulent être entendus et aller au bout de leur propre histoire. Jusqu’où un écrivain peut-il s’oublier pour laisser vivre son œuvre?
La création dresse le portrait imaginaire du Dr Jacques Ferron, un homme énigmatique et empreint d’un humour cynique. Une épopée onirique, librement inspirée de ses œuvres, prend le dessus sur la réalité. Des personnages surprenants naissent de différentes matières brutes. Les relations sensibles entre humains et marionnettes mettent en lumière un univers où le réel et le merveilleux s’entremêlent.
Ce spectacle est issu d’une collaboration avec l’organisme d’économie sociale Village en chanson de Petite-Vallée et de plusieurs ateliers de médiation culturelle avec les citoyens du littoral nord-gaspésien.
Texte : Louis-Charles Sylvestre
Mise en scène : Sabrina Baran
Interprétation : Sabrina Baran, Nicolas Ferron, Pierre-Louis Renaud et Louis-Charles Sylvestre
Crédits supplémentaires et autres informations
Scénographie et costumes : Laurence Gagnon Lefebvre
Conception sonore : Nicolas Ferron
Marionnettes : Sophie Deslauriers et Laurence Gagnon Lefebvre
Éclairage : Nancy Longchamp
Assistance à la mise en scène : Isabeau Côté
Photo Stéphanie Baran
Techniques : mixtes
Durée 50 minutes
Adultes 22 $ Réduction 20 $ Enfants 16 $ Groupes 18 $
PASSEPORT 220$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 25% du prix régulier).
Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 15 février 2019. Cliquez ici
Par téléphone 514 495-9944, poste 1
Achat en ligne Théâtre Outremont
Aucun frais de service
A: Adultes (13 ans +) | E: Enfants (12 ans et moins) | R: Rabais * | G: Groupes (10 + personnes)
* Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et frais de billetterie inclus
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.
Production L'Illusion, Théâtre de marionnettes
Il faut saluer l’audace de L’Illusion Théâtre qui, création après création, ose des styles et des sujets auxquels on n’aurait pas spontanément pensé pour des spectacles jeunes publics, et toujours avec une volonté de découverte. Après avoir exploré l’opéra avec les marionnettes de bois de Philémon et Baucis, le petit théâtre de la rue Saint-Denis s’immerge dans l’univers littéraire de Jacques Ferron avec Conte du littoral.
Nous sommes en 1969, et le poète et médecin québécois se réfugie en Gaspésie dans ce qu’il espère une retraite paisible en bord de mer pour y écrire en toute quiétude. Mais il est vite dérangé par le petit démon de l’écriture (facétieux Pierre-Louis Renaud, qui fait beaucoup rire les enfants dans la salle), qui exige que l’auteur s’évade avec lui dans ses mondes imaginaires, puis par la jeune Madeleine (Sabrina Baran, tout en douceur), à la mémoire effacée par la mer.
Au milieu des branches de bois flotté et des cordages, bercée en direct sur scène par la musique de Nicolas Ferron, petit-fils de l’écrivain, la production fait respirer les mots du poète au son des vagues s’échouant sur le rivage. La mise en scène de Sabrina Baran épouse le rythme contemplatif de la nature pour évoquer la solitude de son personnage central, incarné par Louis-Charles Sylvestre, qui signe également le texte du spectacle. C’est donc avec lenteur et finesse que le public s’enfonce dans cet univers aux côtés de Tinamer de Portanqueu, héroïne du roman L’Amélanchier, dont Conte du littoral est en partie inspiré.
La simplicité esthétique de cette production vibre de concert avec la musique et les mots de Ferron tout en rappelant, par les matières brutes du décor, la nature sauvage des paysages gaspésiens aimés de l’auteur.
Comme toujours avec L’Illusion Théâtre, un grand soin a été apporté à la création des marionnettes. Dans son odyssée, l’adorable Tinamer au nez pointu et à la robe joliment couverte de mots, rencontre d’inquiétants rapaces, l’attachant Coco, enfant lumineux mais muet, et le roi du pont, Mithridate, marionnette uniquement constituée de morceaux de bois épars. Sa grande silhouette dégingandée est formidablement efficace. La simplicité esthétique de cette production vibre de concert avec la musique et les mots de Ferron tout en rappelant, par les matières brutes du décor, la nature sauvage des paysages gaspésiens aimés de l’auteur.
Cependant, on comprend moins le choix de l’équipe d’aller vers un français qui gomme presque entièrement ses accents québécois (presque, car ils ressurgissent de manière impromptue au détour de certains mots). L’interprétation y perd en naturel. La grande sensibilité des interprètes et l’humour du texte rattrapent heureusement notre attention.
Comme un rêve, Conte du littoral offre un petit moment de pause bienvenu, quelque part en dehors du monde, pour mieux voguer dans un univers merveilleux façonné par l’imagination d’un grand auteur québécois oublié par la culture mainstream. C’est aussi un voyage dans le monde de l’enfance, une initiation inspirante à la poésie de Ferron.
Auditorium Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont
475, avenue Bloomfield
Dates antérieures (entre autres)
12 et 13 novembre 2018 - Coups de théâtre