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Casteliers 2019
Spectacle pour tous, à partir de 8 ans, sans paroles
Vendredi 8 mars 2019, 15h et 18h
Samedi 9 mars 2019, 13h30 et 20h30

Milieu est un séjour, au cours duquel la marionnette s’expose aux variations climatiques de son environnement. À l’image du récit Le Dépeupleur de Samuel Beckett, Milieu dépeint une situation aussi drôle que métaphysique. Renaud Herbin réactualise les techniques de la marionnette à fils et les met au service d’une écriture contemporaine. Il propose ici une variation autour de la notion de castelet, jouant avec les échelles et la gravité du corps suspendu.

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Conception et jeu : Renaud Herbin

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Formé à l’École supérieure nationale des arts de la marionnette de Charleville-Mézières et directeur du TJP Centre Dramatique National Strasbourg-Grand Est depuis 2012, Renaud Herbin a l’habitude de concevoir ses pièces à partir d’œuvres dramatiques ou littéraires. Cette fois, il s’inspire du Dépeupleur de Samuel Beckett pour créer Milieu, un spectacle de marionnette à fils sans paroles qui explore la relation entre le corps et la gravité.

Un cylindre de métal de 3,7 mètres de haut trône au milieu du studio de la Maison international des arts de la marionnette (MIAM). En plein cœur de cette structure, agenouillé sur le sol recouvert de gravier humide, un personnage repose, inerte. Le public s’installe tout autour. Lentement, le personnage prend vie, se redresse, regarde autour de lui. Juché en haut du castelet, Renaud Herbin manipule les dix-huit fils qui donnent vie à l’étrange pantin confectionné par Paulo Duarte. Même si la marionnette adopte une forme anthropomorphique, ses membres ne respectent pas les proportions naturelles de l’humain. Ses mains et ses pieds semblent avoir grossi à force d’avoir été en contact avec la matière environnante.

En une demi-heure à peine, Renaud Herbin transporte le spectateur dans un univers poétique complètement fascinant.

La marionnette explore son environnement, jette des coups d’œil à son manipulateur, pousse des râlements, cherche à s’aventurer au-delà des frontières du castelet, ciblant le centre du plafond comme une échappatoire potentielle. Le milieu dans lequel elle évolue semble hostile : la lumière est rare, le sol tremble, l’air est froid. Les gestes du personnage sont précis et mesurés grâce à ses nombreuses articulations qui lui permettent une grande variété de mouvements. On en vient à oublier la présence du manipulateur au-dessus de nos têtes, qui semble multiplier les positions contraignantes et inconfortables pour suivre le désir d’exploration de sa marionnette.

Ensuite, insidieusement, sans que le public s’en aperçoive véritablement, de l’eau apparaît sur le sol jusqu’à s’accumuler à certains endroits pour former des flaques. Le personnage observe la transformation de son environnement, impuissant et perplexe. Puis, le mystère du dispositif s’accentue davantage alors que l’eau s’accumule et engloutit complètement le pantin. Alors que le plancher du castelet semblait ferme et rocailleux au début du spectacle, le public découvre un espace mystérieux et inaccessible.

En une demi-heure à peine, Renaud Herbin transporte le spectateur dans un univers poétique complètement fascinant. Mentionnons que si le positionnement du castelet au centre de la pièce semblait être une manière de permettre au public de se déplacer pendant le spectacle pour observer le personnage sous différents angles, peu de spectateurs ont osé se déplacer au cours de la représentation, comme happés par l’ingéniosité du dispositif. Cela n’empêche pas que tous ont vécu un moment privilégié et intimiste qu’ils ne retrouveront pas de sitôt.

11-03-2019

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