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Tria Fata
Casteliers 2019
Spectacle pour tous, à partir de 9 ans
Samedi 9 mars 2019, 20h30
Dimanche 10 mars 2019, 13h30

Elle est marionnettiste, il est musicien, et dans leur cabaret se jouent la vie et la mort. Une vieille dame se présente : son heure est venue avec celle du spectacle et elle va déployer en accéléré le panorama de son existence. De la naissance à la mort, en passant par l’enfance et l’amour, jeu, voltige, images, feu se mêlent dans un grand kaléidoscope, le tout sous le règne des trois Parques présidant à nos destinées : celle qui tisse le fil de la vie, celle qui le déroule et celle qui le coupe. Trois Parques, trois destinées, Tria Fata.


Direction artistique : Estelle Charlier
Texte et œil extérieur : Romaric Sangars
Mise en scène : Romuald Collinet
Interprétation : Estelle Charlier et Martin Kaspar Läuchli


Crédits supplémentaires et autres informations

Collaboration à la mise en scène : Pavlina Vimmrova
Musique : Martin Kaspar Läuchli
Marionnettes et scénographie : Estelle Charlier et Romuald Collinet
Éclairage et régie générale : Anthony Lopez
Photo Tomas Vimmr

Techniques : marionnettes portées, à fils, à gaine, et ombres

Durée 55 minutes

Adultes 36 $ Réduction 30 $ Enfants 18 $ Groupes 27 $
PASSEPORT  220$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 25% du prix régulier).
Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 15 février 2019. Cliquez ici
Par téléphone 514 495-9944, poste 1
Achat en ligne Théâtre Outremont
Aucun frais de service
A: Adultes (13 ans +) | E: Enfants (12 ans et moins) | R: Rabais * | G: Groupes (10 + personnes)
* Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et frais de billetterie inclus
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.

Production La Pendue (France)
Avec le soutien de : Conseil Général de l’Isère, Ville de Winterthur (Suisse), le Théâtre du Temple (Saillans, France), La BatYsse (Pelussin, France) et l’Espace culturel La Buire (L’Horme, France) et les Ateliers de Couture et de Construction de la Ville de Grenoble


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Critique





Crédit photos : Tomas Vimmr et Virginie Meigné

Juste avant le début de la première des deux représentations de Tria Fata de la compagnie française La Pendue, la directrice artistique du Casteliers, Louise Lapointe, s’avance sur la scène et manifeste son bonheur de recevoir enfin une troupe qu’elle souhaite pour sa programmation depuis au moins trois ans. Pour la première escale de La Pendue en sol québécois, l’attente a valu la peine. Créée au printemps 2015, Tria Fata s’impose par son charme indélébile, sa facture éclatée et ses touches de folie.

Pendant près d’une heure, la production nous entraîne dans un univers légèrement décadent, avec un soupçon grotesque, qui peut rappeler l’ambiance de disques de Tom Waits (particulièrement deux excellents parus au début des années 2000, Alice et Blood Money), les arrangements de Kurt Weil ou encore ceux de fêtes foraines. À la fois expérience théâtrale et prestation musicale, Tria Fata conjugue la bonne humeur de ses deux artistes, toujours complices, à un récit qui n’esquive pas les zones mystérieuses ou les transgressions.

Tria Fata s’impose par son charme indélébile, sa facture éclatée et ses touches de folie.

L’exécution scénique destinée à un auditoire de 11 ans et plus s’amorce alors que l’instrumentiste au chapeau gris et à la petite barbichette, Martin Kaspar Läuchli, prend place côté jardin. Tout au long de ce duel entre la vie et la mort, notre homme-orchestre joue autant de la clarinette, de la clarinette basse, de l’accordéon que de la batterie, en plus de fredonner quelques paroles. À ses côtés, sa comparse Estelle Charlier (également directrice artistique et cofondatrice de La Pendue) prend un plaisir manifeste à manipuler divers protagonistes et à donner une personnalité propre à différents types de marionnettes (marionnettes portées, à fils et à gaines, sans oublier des jeux d’ombres). Avec sa robe noire, sa longue chevelure foncée et son allure un peu gavroche, elle tient les rênes de ce monde intrigant peuplé d’émotions, de surprises et de trouvailles.

Dans une mise en scène de Romuald Collinet, Tria Fata  raconte le destin d’une vieille dame en fauteuil roulant sur le point de rendre l’âme. Dans un esprit burlesque et à l’humour décalé, nous assistons à un panorama de son existence, de sa naissance (séquence délirante où une sorte de lutin diabolique à la chevelure rouge sort du ventre de sa mère entouré d’un très long cordon ombilical) à ses derniers jours. Pour apprécier à sa juste valeur ce parcours agréablement bordélique et à la progression non linéaire, le public doit laisser à la porte son esprit cartésien, puisque la proposition focalise sur les images et les perceptions.

Depuis leurs premiers pas, La Pendue veut revisiter la figure du Polichinelle, tout en intégrant au fur et à mesure de leur évolution des dimensions cathartiques à leurs propositions artistiques. Leur audace à déjouer nos attentes se répercute ici à diverses reprises. Quelques minutes après le début de Tria Fata, Charlier (qui porte à l’occasion elle aussi son chapeau, en plus d’une perruque rouge et d’un masque au visage cadavérique) arrive sur le plateau avec une première marionnette qu’elle tient dans sa main; la créature plutôt rebelle et insolente contrôle ses gestes au détriment de l’interprète qui doit, en principe, la diriger (elle se jette sur la figure de cette dernière). Plus tard, d’autres marionnettes se font véritablement dévisser la tête. S’ensuit une ribambelle de péripéties inusitées jusqu’au dénouement.

Tria Fata surprend par son mélange hétéroclite autant dans les passages plus délicats (quand la manipulatrice exécute avec une délicatesse prenante les mouvements de la dame âgée au regard triste), les moments où la performeuse nous montre sur des cartons des personnages joliment dessinés que dans les actions plus cocasses, même irrésistiblement truculentes.

Ne ratez pas les prochaines visites de La Pendue. Car de voir autant de libertés déstabilisantes dans la discipline de la marionnette constitue une occasion rare et privilégiée.

10-03-2019

Auditorium Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont
475, avenue Bloomfield