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Casteliers 2020
Spectacle pour tous, à partir de 8 ans
Samedi 7 mars 2020, 15h
Dimanche 8 mars 2020, 11h
En français

Inspiré par le réalisme magique et la micro-fiction, deux courants littéraires d’Amérique du Sud, Juan Perez Escala nous fait entrer dans son atelier et nous raconte ses Kazus, mélanges de poésies visuelles, marionnettiques et musicales. Doucement, il nous révèle un sujet plus intime : Kazu est éperdument amoureux de Lou, mais Lou n’est plus là…

Il s’agit de la version longue de la courte forme Coup de cœur du public au Festival de Casteliers 2019.

Juan Perez Escala, Argentin installé en France depuis 15 ans, a fondé Singe Diesel en 2011 en Bretagne. Inspiré par son enfance à courir les rues de Buenos Aires, son travail interroge et surprend nos rapports au réel et à l’imaginaire tout en mêlant plusieurs disciplines artistiques.

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Texte, mise en scène, scénographie, marionnettes et éclairage Juan Perez Escala
Interprétation Juan Perez Escala et Vincent Roudaut

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Kazu dans la nuit : le sens tragico-comique de la vie

« Un enfant de 10 ans connaît 10 façons de tuer quelqu’un à cause des jeux vidéos.
Oui, mais… est-ce qu’il connaît aussi 10 façons d’aimer quelqu’un? »

Dès les premiers instants de la pièce, on pénètre dans un univers qui n’est pas sans rappeler celui du film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, par sa candeur et sa sensibilité. Kazu, le marionnettiste endeuillé, est sur scène, assis à sa table de travail. Il façonne un masque de loup qu’il vient ensuite poser sur la tête d’une marionnette installée au premier rang, entre deux spectateurs. Puis, par une succession d’anecdotes touchantes, qui semble au départ n’avoir comme fil conducteur que celui de présenter des coeurs brisés, Kazu, interprété de façon émouvante par Juan Perez Escala, dévoile à l’audience les nombreuses marionnettes qui peuplent son atelier, et finit par plonger les spectateurs au coeur même de son récit intime : son amour toujours bien vivant pour Lou, qui n’est plus là. Lou, pour qui il a fait un masque de loup.

L’histoire, racontée avec sincérité, beaucoup de tendresse et une touche de mélancolie, captive la salle, qu’on entend rire très souvent. Certaines références, comme le clin d’oeil fait au 11 septembre 2001, ou la bipolarité qui « fait voler, mais dont les atterrissages sont difficiles », seront plus évocatrices pour les adultes présents, et passeront par-dessus la tête des plus jeunes. Ceux-ci apprécieront tout de même le réalisme magique du récit grâce aux marionnettes, fabriquées par Juan Perez Escala (qui a aussi écrit et mis en scène la pièce), qui sont magnifiques : certaines sont confectionnées simplement, mais toutes sont originales et étonnantes - un bout de tissu, deux grands yeux activés par la main, alors que d’autres sont fixées au bout d’une tige ou presque de taille humaine… Savamment manipulées, les marionnettes ajoutent une dose de comédie tout en contribuant à créer cette atmosphère un peu triste tout au long de la pièce, qui serre parfois le cœur.

Avec Kazu dans la nuit, on explore la beauté tragique de l’amour et du deuil. Une pièce toute en métaphores qui touche droit au coeur.

La scénographie, ingénieuse, permet d’ailleurs à Escala de manipuler les marionnettes avec efficacité, sans accrocs ou temps morts. Des projections aux jolis dessins naïfs proposent aussi un intermède imagé qui permet de conserver l’attention des enfants.

Kazu dans la nuit est une pièce remplie de poésie qui permettra aux adultes de renouer avec l’enfant enfoui en eux, et aux enfants, de rêver les yeux grands ouverts.

10-03-2020

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