Les Coups de Théâtre, festival international des arts jeune public, présente, du 14 au 25 novembre 2012, la 12e édition de son événement biennal « marqué par un renouveau à l’image de la mouvance actuelle du théâtre jeunesse dans le monde et de son engagement à produire un théâtre original, innovant et en prise sur son temps. »
Avec des spectacles destinés aux enfants, aux adolescents et aux familles, Les Coups de Théâtre, propose une programmation des plus stimulantes à travers les territoires éclatés du théâtre, de la marionnette, de la danse, de la musique, des arts du cirque et de la projection vidéo et photographique. Ainsi, seize productions, dont quatorze créations présentées en premières mondiales, nord américaines ou montréalaises, sont proposées en semaine durant la journée, en soirée et sur deux fins de semaine.
Quatorze compagnies invitées, pour qui la recherche artistique est fondamentale, mettent en lumière toute la richesse de la création, proposant des écritures théâtrales et des esthétiques fortes et diversifiées, aux formes artistiques pluridisciplinaires, où chaque spectateur est invité à devenir auteur de sa propre vision, et ce dans le respect de ses émotions. Une dramaturgie qui ouvre grand les portes à une rencontre de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte avec l’art vivant.
Billetterie Articulée
514 844-2172
1 866 844-2172
Monument National
1182, boul. St-Laurent
Montréal, Québec H2X 2S5
Réseau Admission
1 855 790-1245
www.admission.com
Billets disponibles dans les lieux de diffusion les jours de spectacles.
Adultes : 18,40$ | Enfants - Étudiants - Diffuseurs : 13,80$ | Scolaire : 8,05$ | Taxes incluses
Réservations scolaires : contactez Caroline Smith
en composant le 514 499-2929 poste 202 ecole@coupsdetheatre.com
Info-Festival
514-499-2929 | www.coupsdetheatre.com
À PETITS PAS
Compagnie du Sillage / Jacques Fargearel | France
Âge 6+
13 novembre 2012 à 19h
14 novembre 2012 à 14h
15 novembre 2012 à 13h30
THÉÂTRE ET DANSE | Première nord-américaine
50 minutes
Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville
Sur un texte original des auteurs québécois Francine Caron et Jacques Pasquet, À petits pas explore l’univers du conte et sa théâtralité.
Sur la scène, un enfant et un adulte se croisent. L’enfant invente l’histoire rêvée de sa vie d’adulte à travers sa réalité d’enfant et son imaginaire. L’homme, un charpentier, se remémore des souvenirs d’enfance qui furent marquants pour sa vie d’adulte. L’homme et l’enfant incarnent en fait le même personnage à deux moments de sa vie. Devenir et souvenir s’entremêlent pour donner un pur moment de poésie, d’émotions et de rires à partager.
La Compagnie du Sillage présente aussi Ces deux-là! dans le cadre des Coups de Théâtre.
Texte Francine Caron et Jacques Pasquet
Chorégraphie Jacques Fargearel en collaboration avec les danseurs
Danseurs Hugo Issaly et Marc Marchand
Assistante artistique Katharina Bader
Scénographie Jacques Fargearel
Création et régie lumière Bruno Monfeuillard
Création sonore, régie sonore et plateau Aurélien Lucquiaud
Création costumes Chantal Rousseau
Accessoires Anne Minetti
Conception et réalisation décor ”A tout bout de sons” Lionel Massin et Christian Guillebaud
Conseiller Musical Jean François Aimable
Coproduit par le Centre Culturel Communal d’Orly, le théâtre de l’Olivier / Scènes et Cinés Ouest Provence et la Compagnie du Sillage. Avec l’aide de la ville d’Orly, de la SPEDIDAM et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec. Avec le soutien de la commune de Saint Priest de Gimel. Action cofinancée par la Région Ile de France.
La compagnie est en résidence à Orly, salle de l’Orangerie, avenue Guy Moquet, Parc Méliès et bénéficie de l’aide au fonctionnement et à la création du Conseil Général du Val-de-Marne
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
Sur scène, un adulte et un enfant ne font qu’un. Ils dansent ensemble sur le même rythme; les souvenirs de l’homme reproduits en écho par les gestes du garçon, qui s’imagine une vie d’adulte. Ils sont les deux faces d’une même pièce.
Dans la charpente d’une cabane en construction, l’homme joue du marteau; entre ses pas à lui, le garçon se raconte des histoires selon la formule consacrée « on aurait dit que j’étais ». Il joue à ne plus avoir peur : peur de grandir, peur de l’échec, peur des hauteurs... Des peurs qu’il conjure grâce à ses billes magiques. Ses jeux se transforment tout naturellement en mouvements de danse dans une chorégraphie simple et légère, bien exécutée par les deux comédiens.
Le lien intrinsèque entre l’homme et l’enfant, la fillette assise à côté de moi l’a saisi dès les premiers échanges – preuve en soi que le spectacle est limpide et parfaitement construit – mais le texte de Francine Caron et Jacques Pasquet vient parfois trop lourdement le souligner par des répétitions d’images. À d’autres moments, au contraire, surtout lorsque les histoires et les souvenirs s’entremêlent, la parole est belle, lyrique, comme les noms de ces billes qui roulent dans tous les sens sur scène.
Dans l’imposante structure de bois qui forme la charpente de la maison se dessinent en un clin d’oeil toutes les cabanes de notre enfance. Hétéroclite, elle se vêt tour à tour de boîtes de carton et de cageots de bois. Une planche servira de toit... Quel enfant ne rêverait pas d’une telle cabane où s’inventer des histoires dont il est le héros? Ludique, le décor permet aux interprètes d’exécuter un ballet aérien accrocheur et enfantin.
Les enfants retiendront surtout du spectacle tous ces jeux qui leur sont familiers, les adultes quant à eux quitteront sans doute la salle avec cette petite pointe de nostalgie au cœur. Ils chercheront peut-être à se souvenir d’eux, enfants, de leur futur rêvé, de leurs peurs d’alors et de ce qu’elles sont aujourd’hui devenues.
13-11-2012
PICCOLI SENTIMENTI
Tof Théâtre et Teatro Delle Briciole | Belgique/Italie
Âge 3+
14 novembre 2012 à 10h et 13h
15 novembre 2012 à 10h et 13h
MARIONNETTE | Première nord-américaine
45 minutes
Conservatoire d’art Dramatique de Montréal
Les « piccoli sentimenti », ce sont ces petits sentiments – effroi, désir, tristesse, solitude, joie, émerveillement devant les choses de la vie – par lesquels passe une marionnette grande comme la main, unique personnage de ce spectacle pour les tout-petits. Une œuvre savoureuse et puissante, fruit de la conjonction de trois univers : le plasticien Antonio Catalano a conçu les installations miniatures en bois de noisetier au sein desquelles l’homme de théâtre Alain Moreau, marionnettiste, fait évoluer sa marionnette, aux sons d’instruments inventés à partir d’objets usuels par le musicien Max Vandervorst. Le petit être informe, rampant au début, qui peu à peu s’affirme, s’amuse, découvre la vie par tous ses sens, explore la gamme de ces petits sentiments sans un mot.
Du monde loufoque et sensible des créateurs surgit avec bonheur cet hymne à l’émerveillement et à l’éveil artistique
Texte, marionnette et mise en scène Alain Moreau
Interprètes Sandrine Hooge et Céline Robaszynski
Accompagnement artistique Antonio Catalano
Scénographie Alain Moreau à partir d’une proposition d’Antonio Catalano
Assistante à la scénographie Céline Robaszynski
Création lumière Emiliano Curà et Dimitri Joukovsky
Création sonore Max Vandervorst
Création costumes Patrizia Caggiati
Régie en tournée Alain Moreau
Construction du plateau et bidouillages divers Paolo Romanini
Co-production Festival A pas contés (Dijon), Le Granit - Scène Nationale de Belfort, MA scène nationale – Pays de Montbéliard , L’Yonne en Scène.
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
Il est adorable, le tout petit protagoniste de Piccoli Sentimenti, une production italo-belge présentée en première nord-américaine à l’occasion des Coups de théâtre. On peut le dire : le festival a fait un très bon coup en invitant ce spectacle des compagnies Tof Théâtre et Teatro delle Briciole.
Au centre de la toute petite scène, une jeune créature s’éveille, se déplie, s’examine. Tout est nouveau pour ce nouveau-né dont l’allure étrange, mi-clown mi-chenille, charme d’emblée les petits et grands spectateurs. On suit avec ravissement ses explorations et ses jeux. Que se passe-t-il s’il tire le levier? Qu’y a-t-il au fond du trou? Quel son produit ce coquillage? Comment fonctionnent ces pieds? Jusqu’où peut-il sauter? Tant de questionnements et tant de choses à apprendre!
Ce spectacle « rêvé » par Antonio Catalano et Alain Moreau se dévoile peu à peu au jeune public, et sa magie naît tout naturellement de la découverte. Au milieu de structures en bois miniatures, le petit être curieux teste la sonorité des objets qui l’entourent, découvre les textures, le vent, la noirceur... en même temps qu’il ressent des émotions nouvelles, toutes petites, à son échelle. Tristesse, colère, impatience, amusement ou peur : aucun sentiment n’est trop grand pour le petit être qui les expérimente une à une, avec une espièglerie irrésistible. Plus souvent qu’autrement, c’est le petit être qui mène le bal, bien plus que la marionnettiste! La manipulatrice manipulée est d’ailleurs bien embêtée lorsque sa créature s’enfuit sous terre pour mieux jouer à cache-cache!
Le décor conçu par Alain Moreau est fantastique, plein de trouvailles et d’objets à observer, du plancher au plafond. Des coquillages suspendus font office de mobiles sonores, des pierres et de vieux fers à repasser se transforment en xylophones, des lampes-fleurs s’éteignent lorsque la nuit tombe... La scène, où se mêlent les éléments naturels (terre, eau, pierre...), est elle-même une très belle marionnette : elle révèle ses tours lorsqu’on en tire les bonnes ficelles. Et les deux artistes en scène savent parfaitement en jouer. La comédienne Sandrine Hooge manipule sa marionnette avec doigté et délicatesse, insufflant vie et personnalité au petit être, tandis que la musicienne Céline Robaszynski marque le tempo avec ses étranges instruments.
Rien ne semble écrit dans ce spectacle plein de tendresse tant les actions du personnage, de la marionnettiste et de la musicienne coulent de source. La découverte est un plaisir autant qu’un jeu, et Piccoli Sentimenti en fait l’éclatante démonstration.
14-11-2012
OH BOY!
Théâtre du Phare | France
Âge 9+
14 novembre 2012 à 13h et 16h
15 novembre 2012 à 13h
THÉÂTRE DE RÉCIT ET D’OBJETS | Première nord-américaine
60 minutes
Usine C
Adaptation scénique d’un roman couronné par une dizaine de prix, Oh boy! s’est aussi vu décerner le Molière du Spectacle Jeune Public 2010 en France.
L’œuvre raconte l’histoire simple et bouleversante d’une fratrie, à travers la vision de Barthélémy, Bart pour les intimes. Jeune homme insouciant et drôle, orphelin, celui-ci voit débarquer dans sa vie une famille, la sienne, dont il ignorait à peu près tout. Porté par l’humour et la légèreté dont fait preuve le personnage de Bart, Oh boy! ose aborder avec les jeunes des thèmes sensibles comme les secrets de famille, l’homosexualité, le suicide d’une mère, l’adoption ou la maladie. À l’aide de quelques objets permettant des changements d’échelle et de temps – une armoire, trois boîtes noires, une chaise d’enfant –, l’interprète bouleversant de vérité de Barthélémy parvient à alléger le drame familial avec dérision et tendresse.
Le Théâtre du Phare présente aussi La Scaphandrière dans le cadre des Coups de Théâtre.
De Catherine Verlaguet, d’après le roman de Marie-Aude Murail
Mise en scène Olivier Letellier
Interprétation Lionel Lingelser
Création lumière Lionel Mahé
Création sonore Mikael Plunian
Régie en alternance Lionel Mahé et Laurent Labarrère
Réalisé avec le Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat Général de France à Québec
CES DEUX-LÀ!
Compagnie du Sillage / Jacques Fargearel | France
Âge 5+
14 novembre 2012 à 19h30
15 novembre 2012 à 10h
DANSE HIP-HOP | Première nord-américaine
45 minutes
Usine C
Spectacle d’ouverture de la 12e édition du Festival Les Coups de Théâtre, Ces deux-là! offre un touchant duo dansé entre un jeune homme et un petit garçon, dont la relation fraternelle se décline dans le langage chorégraphique du hip-hop.
Après avoir fouillé plusieurs facettes des relations adultes/enfants, axe central de son travail, Jacques Fargearel approfondit la relation entre deux frères : à la spontanéité, à l’innocence, au désir de partage de l’enfant répondent l’écoute attentive et la prévenance du grand frère envers son cadet. Leur complicité s’édifie à travers la confrontation, les défis, les jeux, les déceptions et les colères, dans cette « œuvre émouvante à l’extrême », selon la critique. Sur des musiques puisées aux répertoires du rap, du jazz, du reggae, mais aussi de la musique classique et contemporaine, les danseurs découpent l’espace par leurs passages croisés, laissant un sillage multicolore à dominance de vert et de rouge sur la scène.
La Compagnie du Sillage présente aussi À petits pas dans le cadre des Coups de Théâtre.
Chorégraphie Jacques Fargearel en collaboration avec les danseurs
Danseurs Laurent Belot et Martin Dimier
Assistant artistique Jaime Flor
Création et régie lumière Bruno Monfeuillard
Création sonore Canelason (création originale), Arvo Pärt, Run DMC
Création costumes Aline Querengässer
Régie sonore Aurélien Lucquiaud
Coproduit par la Ville d’Orly, le théâtre de l’Olivier Scènes et Cinés Ouest Provence et la Compagnie du Sillage. Avec le soutien du Nouvel Espace Charentonneau de Maisons-Alfort. Action cofinancée par la Région Ile de France.
La compagnie a bénéficié de la mise à disposition de studios au Centre National de la Danse à Pantin. La compagnie est en résidence à Orly, salle de l’Orangerie, avenue Guy Moquet et reçoit l’aide au fonctionnement du Conseil Général du Val de Marne.
Réalisé avec le Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat Général de France à Québec
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
Les spectacles de danse destinés au jeune public ne sont pas légion, on les déguste d’autant plus lorsqu’ils passent par Montréal. Ces deux-là, qui ouvrait hier soir le 12e Festival international des Coups de théâtre, le faisait de belle manière en présentant les liens étroits qui unissent deux frères, l’un petit, l’autre bien plus grand.
La complicité entre les deux interprètes est éclatante, vibrante, vraie. En quelques mouvements de danse, Laurent Belot et Martin Dimier convainquent le public qu’ils sont, en dépit de leurs différences, bel et bien des frères. Ça se sent dans leurs regards et dans leurs gestes, même le plus petit, toujours pleins de tendresse. Ils évoluent avec aisance sur ces routes, symbolisées par d’immenses tapis colorés, qui se croisent sur scène.
Leurs pas s’accordent ou se désaccordent au gré de leurs disputes et réconciliations. Les gestes sont précis et les dialogues qui les sous-tendent, limpides; même les plus jeunes spectateurs ou les néophytes de la danse peuvent facilement comprendre les situations et les sentiments représentés. Les deux artistes font découvrir au jeune public différents styles de musique, du hip-hop au jazz, en passant par le reggae, et plusieurs mouvements de danse, comme le breakdance, bien sûr (le jeune Dimier a un talent indéniable et son « grand frère » Belot impressionne), mais aussi des mouvements plus près du ballet. Le spectacle alterne efficacement entre les moments plus lents et les explosions énergiques. La dernière partie est d’ailleurs si entraînante qu’on en frétille presque d’envie dans son siège!
Le pari de Jacques Fargearel et de la Compagnie du Sillage est audacieux. Il n’est en effet pas évident de mettre en scène un enfant et un adulte sans créer aussitôt un certain rapport de force. Ces deux-là et À petits pas, l’autre spectacle de la compagnie présenté aux Coups de théâtre 2012, montrent pourtant que c’est possible, que l’enfant et l’adulte peuvent se retrouver sur une même scène sans que l’un soit plus important que l’autre ou ne prenne les devants de la scène. Ici, l’enfant est un personnage à part entière, non un rôle de soutien. La chose est si inhabituelle qu’un tout-petit dans la salle demandait candidement à sa mère si c’était un « vrai enfant » sur scène... Oui, c’en était un. Et pouvoir montrer une véritable relation enfant-adulte sur scène est une des grandes forces de ce spectacle qui fait sourire, d’un bout à l’autre.
15-11-2012
LUNA, DANS LES YEUX DE MON PÈRE
Théâtre Motus | Québec
Âge 8+
15 novembre 2012 à 10h et 13h
THÉÂTRE DE MARIONNETTES, AVEC ACROBATES ET ACTEURS | Première mondiale
60 minutes
Aux Écuries
vidéo 1 | vidéo 2
Après l’immense succès de Baobab, qui a fait l’objet de nombreuses tournées internationales depuis sa création, le Théâtre Motus revient avec un tout nouveau spectacle très attendu.
Luna, dans les yeux de mon père raconte l’histoire de Luna et de son père, Pablo : celui-ci doit quitter sa fille et sa famille afin d’émigrer dans un nouveau pays où, ensemble, ils pourraient refaire leur vie. Pablo découvre alors un monde complètement différent du sien, où les gens se déplacent de haut en bas, ont une apparence différente et parlent une drôle de langue. Fillette à l’imaginaire débordant, Luna nous fait revivre le parcours de son père dans sa conquête de cet univers magique, peuplé d’êtres aériens et de personnages fabuleux.
Amorcée lors d’un voyage de recherche et d’exploration au Mexique, cette production allie avec bonheur acrobatie aérienne, théâtre de marionnettes et jeux d’ombres.
Texte et mise en scène Hélène Ducharme
Assistance à la mise en scène Marie-Claude Labrecque
Interprètes deux comédiens et trois acrobates
Chorégraphies acrobatiques Émilie G. Émiroglou
Scénographie Normand Blais
Marionnettes Claude Rodrigue
Ombres Marcelle Hudon
Création lumière Michel St-Amand
Création musicale Alejandra Odgers
Création costumes Mireille Vachon
Gréement Marc ‘Marcus’ Gauthier
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
Présentée en première mondiale Aux Écuries, à l’occasion des Coups de théâtre 2012, la pièce Luna, dans les yeux de mon père mêle joyeusement l’art de la marionnette, le théâtre d’ombres et les arts du cirque. Marionnettistes et acrobates se partagent tout naturellement la scène.
Pour sa nouvelle création, le Théâtre Motus – la compagnie derrière le grand succès Baobab – a misé sur la relation épistolaire entre une fillette et son père. Exilé dans un pays lointain pour échapper à la répression politique chez lui, au Mexique, un père cherche le moyen de faire venir toute sa famille, mais les mois paraissent bien longs pour sa petite fille, Luna, qui s’ennuie de lui... Dans ce nouveau pays qui lui semble si différent du sien, le père, Pablo, croise la route d’étranges personnages aux têtes animales : des corbeaux acrobates lui croassent aux oreilles à la frontière, un zèbre fait office de taxi, un ver inspecteur se glisse dans ses affaires et des girafes bienveillantes lui viennent en aide. Une foire animale des plus charmantes!
Les attentes étaient grandes envers ce spectacle, il faut bien l’avouer, car le Théâtre Motus a pondu de très beaux spectacles depuis sa création. Luna revêt lui aussi de gracieuses parures, mais la production ne paraît pas encore tout à fait au point. Des idées magiques, l’auteure et metteuse en scène Hélène Ducharme n’en manque certainement pas : roue Cyr devenant taxi conduit par un zèbre luminescent, adorable lapin reposant dans une lune-cerceau, « banderole de vie » dont les fanions sont autant de bons et mauvais souvenirs de Luna… En un instant, ces souvenirs se transforment en théâtre d’ombres pour illustrer la fuite de la famille, quittant la ville pour la maison de la grand-mère, loin dans les montagnes, ou la terrible menace qui pèse sur la famille.
Cependant, au-delà des exclamations de surprise du jeune public lorsqu’apparaissent les acrobates et les lumières ou que le dispositif scénique dévoile quelque nouveau tour, le texte s’étire souvent en longueur. Les échanges épistolaires, la quête de Pablo pour obtenir les papiers qui permettront à Luna et à sa famille de venir le rejoindre dans ce nouveau pays : tout cela semble plutôt abstrait pour des élèves de 3e ou 4e année. Par ailleurs, on s’attache beaucoup plus à l’histoire de Pablo, qui vit de véritables aventures dans une « jungle urbaine » plus vraie que nature, qu’à Luna, coincée dans la lecture et l’écriture de ses lettres. Pourtant, les marionnettistes s’en tirent plutôt bien, insufflant une juste dose de surprise, d’émerveillement et d’inquiétude à leur personnage. Et les acrobates, dont les personnages parlent un langage incompréhensible, se déplacent sur scène avec beaucoup de talent.
On ne peut reprocher à la production de manquer de souffle : les jeux de lumière, les projections et les acrobaties sont magnifiques, de même que les têtes d’animaux portées par les artistes. Esthétiquement irréprochable, Luna souffre cependant de quelques lenteurs qui font décrocher le jeune public. Le spectacle n’en étant qu’à ses premières heures publiques, il ne peut que s’affiner au fil de ses représentations, nombreuses on l’espère, compte tenu de tout son potentiel.
16-11-2012
PETIT BONHOMME EN PAPIER CARBONE
Le Théâtre de la Pire Espèce | Québec
Âge 12+
16 novembre 2012 à 13h
17 novembre 2012 à 15h
18 novembre 2012 à 15h
THÉÂTRE | Première mondiale
75 minutes
Aux Écuries
En écho à son spectacle à succès Léon le nul, le créateur québécois Francis Monty livre un tout nouveau texte mettant en scène Étienne, frère de Léon et personnage central du récit, qui transporte une tout autre vision de la famille.
Léon tentait de s’affranchir de son lien de dépendance à sa mère. Étienne, petit bonhomme en papier carbone et à l’histoire sale, veut, lui, se débarrasser de son père, un homme-vache qui marche mal et lentement, rumine sans cesse et sans parler. Ne pouvant pas s’expliquer ses origines de façon rationnelle, le garçon ne se satisfait surtout pas de ce père mou, à demi bovin. Il doit trouver une raison à ce châtiment, quitte à inventer l’origine de tous ses troubles!
Un seul acteur, derrière une petite table, épaulé par un musicien, livre son récit à l’aide de figurines de papier, de dessins et des objets qu’il a dans son sac d’école. Entre fragilité et violence, Étienne balance, dans ce théâtre d’objets, d’images et de papiers.
Texte et mise en scène Francis Monty
Interprétation Francis Monty ou Étienne Blanchette
Musique originale et régie Mathieu Doyon
Assistance à la mise en scène Manon Claveau
Collaboration à la création Étienne Blanchette
Scénographie Julie Vallée-Léger
Conseil lumières Thomas Godefroid
Codirection technique et direction de production Clémence Doray
Codirection technique Nicolas Fortin
Une production du Théâtre de la Pire Espèce, en coproduction avec le Festival Méli’Môme (France) et le Festival Petits et Grands (France).
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
Pour cette nouvelle création, le Théâtre de la Pire Espèce reste fidèle (pour notre plus grand bonheur) à ses premières amours en optant pour un tout petit castelet et du théâtre « sur table ». Cette fois, la table est un paysage, un peu plat, nous avoue d’entrée de jeu le narrateur incarné par Francis Monty. C’est pourtant le paysage où il plante le décor de cette histoire : celle d’Ethienne, le dernier d’une fratrie de 57 garçons. Petit bonhomme en papier carbone reprend l’univers que Monty avait déjà exploré avec Léon le nul; on y retrouve la même famille, sauf qu’on s’intéresse cette fois à l’un des frères de Léon, ledit Éthienne avec un H. Éthienne se sent différent d’eux tous et surtout de son père, un homme mou qu’il compare à une vache; si différent en fait qu’il doute de ses véritables origines et s’en invente de nouvelles. Porté par une sensibilité étonnante, il part en quête.
Une fois de plus, Francis Monty fait la preuve de son incroyable talent de conteur et de sa connaissance des objets qu’il manipule. À partir de quelques accessoires, il construit la vie du jeune Éthienne et tout l’univers dans lequel il vit, depuis l’usine de son père à l’école qu’il fréquente. Le petit Éthienne est un personnage coloré auquel Monty insuffle une bonne dose d’énergie. On prend plaisir à suivre son évolution, mais on prend encore plus plaisir à découvrir les trouvailles imaginées par le metteur en scène pour recréer un univers complet avec quelques objets épars et beaucoup de feuilles de papier. Le papier est en effet utilisé à toutes les sauces et sous toutes ses formes dans ce spectacle ingénieux. Papiers mouchoirs transformés en toge, cartons de jus métamorphosés en école puis en casiers, rideaux de scène en carton, feuilles volantes devenant toiles pour théâtre d’ombres : aucun format n’est négligé, aucune idée loufoque n’est censurée.
C’est ce côté débridé et cette liberté de création qui, chaque fois, charment le public. Par moments, Monty ressemble à un gamin jouant avec ses figurines, de quoi faire sourire! Captivé par le récit surgissant du papier, on ne peut que se laisser surprendre par les inventions de Monty et de son coéquipier à la musique, Mathieu Doyon. Petit bonhomme en papier carbone est cependant bien moins précis que ne le sont les précédents spectacles de la Pire Espèce. Si dans ceux-ci, les actions semblent improvisées avec beaucoup de naturel, certaines séquences de Petit bonhomme paraissent moins maîtrisées. Monty cherche ses accessoires, quelques objets ne veulent pas jouer le rôle prévu, les dialogues s’étirent...
La narration, marquée de nombreux jeux de mots savoureux parfois destinés aux spectateurs plus grands, n’est pas sans rappeler celle de Fred Pellerin, tandis que les têtes des personnages et de la Lune rappellent davantage l’univers de Tim Burton. Un mélange inusité, mais qui fonctionne à merveille.
En dépit de quelques faiblesses – certaines scènes gagneraient à être resserrées – Petit bonhomme en papier carbone fera certainement son... petit bonhomme de chemin sur la scène québécoise et internationale.
18-11-2012
DUBÉ DU BOUT DU BIC
Théâtre Bouches Décousues | Québec
Âge 6+
Conservatoire d’art Dramatique de Montréal
16 novembre 2012 à 19h
17 novembre 2012 à 15h
18 novembre 2012 à 15h
Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal
22 novembre 2012 à 13h
23 novembre 2012 à 10h
MUSIQUE | Première mondiale
50-55 minutes
Un événement, à n’en pas douter : l’auteure et comédienne Jasmine Dubé se lance dans un spectacle de chansons.
Son Bic à la main, elle nous emmène là où le fleuve se prend pour la mer, où les îles fourmillent d’histoires et de légendes. La scène devient un paysage traversé de personnages insolites. Les épinettes s’accrochent fièrement à la falaise, un lapin se cache dans les pierres, les vagues, au loin, jouent avec les bélugas. Regardez le grand héron qui pêche et la maman canard qui veille! Là, un renard s’avance sur le sentier… Dubé du bout du Bic, c’est une excursion musicale où se croisent théâtre, conte et musique.
Tendres, jazzées, parfois humoristiques, ses chansons nous emportent au rythme des marées, prennent les couleurs du paysage particulier du Bic, ce chaleureux village du Bas-du-Fleuve.
Pour cette création inusitée, Jasmine Dubé s’appuie sur la complicité des musiciens Christophe Papadimitriou (contrebasse, guitare et voix), qui signe les arrangements et la direction musicale, et Luzio Altobelli (accordéon et voix).
www.theatrebouchesdecousues.com
Paroles, musique et voix Jasmine Dubé
Direction musicale, contrebasse, guitare et voix Christophe Papadimitriou
Accordéon et voix Luzio Altobelli
LA SCAPHANDRIÈRE
Théâtre du Phare | France
Âge 9+
17 novembre 2012 à 19h
18 novembre 2012 à 16h
19 novembre 2012 à 10h
THÉÂTRE DE RÉCIT ET D’IMAGES | Première nord-américaine
70 minutes
Théâtre Outremont
En première nord-américaine, les Coups de Théâtre présentent La Scaphandrière, un tout nouveau texte de Daniel Danis, fruit d’une collaboration avec le conteur et metteur en scène Olivier Letellier.
Rencontre entre la tradition orale et les procédés technologiques, le spectacle raconte l’histoire de Pierre, qui veut sauver sa sœur du sort peu enviable de sa famille, pauvre parmi les pauvres. Les eaux du lac-Loque, où ils rêvent de pêcher les perles rouges qui assureraient leur fortune, engloutissent tour à tour le Père, puis la Mère : le scaphandre imaginé par Pierre permettra-t-il de sauver Philomène? Entre rêve et réalité, La Scaphandrière parle d’amour fraternel, d’amitié et d’estime de soi.
Un seul comédien, à la fois conteur et personnage, plongeant dans un album de photographies, donne vie à ces orphelins avec légèreté, humour et onirisme.
Le Théâtre du Phare présente aussi Oh boy! dans le cadre des Coups de Théâtre.
Texte Daniel Danis
Mise en scène Olivier Letellier
Interprétation Julien Frégé
Collaboration artistique Cie Songes Mécaniques
Scénographie d’image Ludovic Fouquet
Photographies Krista Boggs
Création lumière Lionel Mahé
Création sonore, création vidéo, système interactif, régie son et vidéo Didier Léglise
Régie Sébastien Revel
La Scaphandrière, de Daniel Danis © L’Arche Editeur.
« L’Arche est éditeur et agent théâtral de la pièce La Scaphandrière de Daniel Danis, ici adaptée par l’auteur pour un acteur. »
Coproductions
Le Théâtre André Malraux > Chevilly-Larue (94), Le Centre Jean Vilar > Champigny s/ Marne (94), L’ECAM > Le Kremlin-Bicêtre (94), Le Strapontin, scène des Arts de la Parole (56), Le Théâtre Simone Signoret > Conflans Ste Honorine (78), Le Carré – Les Colonnes, Scène conventionnée >
St Médard en Jalles / Blanquefort (33), ABC Dijon-Bourgogne (21)
Soutiens
Le Grand T > Nantes (44), La Ferme Le Bel Ebat > Guyancourt (93), Ministère de la Culture / DRAC Ile de France, Conseil Général du Val de Marne (94), Ville de Champigny s/ Marne (94), CNC/ Dicream, Fonds d’Insertion pour Jeunes Comédiens de l’ESAD – PSPBB
Réalisé avec le Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat Général de France à Québec
Critique disponible dans la section Québec (en cliquant ici), lors du passage de la pièce aux Gros Becs
GROS PAUL
Le Moulin à Musique | Québec
en collaboration avec l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+)
Âge 8+
18 novembre 2012 à 11h
MUSIQUE
50 minutes
Aux Écuries
vidéo
Le tout débute dans un vacarme effrayant : Petit Paul vient de naître et va vite devenir gros, énorme, immense! Un monstre à l’appétit insatiable! Il engloutit tout sur son passage : l’ordinateur, la maison, son père et sa mère… Ogrelet désespérément seul, Gros Paul fait appel aux médias pour témoigner de sa condition, pour user de sa puissance et exiger toujours plus, plus, plus et maintenant! Alphonsine aux milles remèdes, sa tante, voudrait bien le sauver, à condition que Gros Paul promette de ne plus consommer pour son seul et unique plaisir. Réussira-t-elle à convaincre cet insoumis?
Ce conte hyper moderne à la fois drôle et tragique, signé Anne-Marie Olivier, aborde les thèmes de l’avidité, de la cupidité, du désir immodéré d’avoir toujours plus, plus et plus encore! Personnage ubuesque, Gros Paul est atteint de consommatite aiguë! La musique, intense et omniprésente, dissonante ou harmonieuse, de Michel Gonneville, rythme et accompagne ce récit décadent, qui nous parle un peu de nous, consommateurs insatiables. Ne sommes-nous pas tous un peu des petits Gros Paul?
Direction artistique Marie-Hélène da Silva
Texte Anne-Marie Olivier
Musique Michel Gonneville
Mise en scène Michel-Maxime Legault
Direction musicale Véronique Lacroix
Interprètes Pierre-Étienne Rouillard, Flavie Gagnon, Nicolas Lessard et Allan Sutton
Lumières Mathieu Ferdais
Accessoires Elen Ewing
Programmation Logic Allan Sutton
AUTOPSIE D'UNE NAPKIN
Érika Tremblay-Roy & Laurier Rajotte | Québec
Âge 11+
18 novembre 2012 à 15h
19 novembre 2012 à 10h
THÉÂTRE MUSICAL
53 minutes
Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal
Partition écrite à quatre mains par la jeune auteure émergente Érika Tremblay-Roy et le pianiste et compositeur de renom Laurier Rajotte, Autopsie d’une napkin, véritable pièce de théâtre musical, plaira notamment au public adolescent.
Au camping Chez Lyne, cet été là, rien ne va plus : il pleut depuis 21 jours et, au moment où le soleil revient, on découvre, au milieu d’un désert de bouette et d’épinettes, la roulotte incendiée de la famille Côté. L’autopsie psychologique du drame nous apprendra comment quatre membres d’une même famille, confinés dans une roulotte durant ces vacances monstrueusement pluvieuses, ont pu vivre à 10 000 lieues les uns des autres. Ainsi, derrière le tableau d’une famille sans problèmes, se cachent des drames personnels, des désirs refoulés, des monstres prêts à exploser!
Un tour de force musical et théâtral et une première entrée aux Coups de Théâtre pour le tandem : Rajotte/Tremblay.
Texte Érika Tremblay-Roy
Musique Laurier Rajotte
Interprètes Jean-François Blanchard, Jacinthe C. Tremblay, Marie-Pier Labrecque, Sébastien René
Musicien sur scène Laurier Rajotte
Scénographie Anne-Marie Bérubé
Création lumière Thomas Godefroid
Création costumes Elen Ewing
Régie Andréanne Deschênes ou Lilie Bergeron
Conseiller dramaturgique Alexis Martin
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
Autopsie d’une napkin cache derrière son drôle de titre un spectacle débridé et éclatant. La pièce se penche sur la cellule familiale, à ce qu’elle contient de mensonges et de non-dits, mais aussi de tendresse et d’affection. La napkin, c’est celle sur laquelle une jeune fille de 16 ans déverse ses envies de liberté et tout son désespoir de voir sous ses yeux sa famille chavirer. L’autopsie, celle de la famille Côté, est d’une merveilleuse précision.
L’auteure Érika Tremblay-Roy a une plume assurée et acérée. En quelques traits d’humour et d’amour, elle tire le portrait de ces personnages aussi attachants que troublants. Le père, la mère, le fils et la fille forment une famille emmurée dans ses mensonges pour faire croire à un bonheur en papier mâché. On assiste en direct à l’autodestruction du noyau familial, à sa lente noyade au fil des jours de ce terrible mois de juillet où le ciel lâchait toutes ses eaux sur le camping Chez Lyne.
Loin de l’hyperréalisme de Serge Boucher et de son 24 poses (portraits), la création d’Érika Tremblay-Roy et de Laurier Rajotte joue abondamment avec l’absurde de la situation et les images qu’elle évoque. « Ce n’est ni un opéra, ni une opérette, ni une comédie musicale », précisent les créateurs dans le programme du spectacle, mais « un théâtre où l’on chante ». Le texte de Tremblay-Roy, d’ailleurs récipiendaire du prix Louise-LaHaye pour l’écriture dramatique jeune public remis par le CEAD la semaine dernière, est à la fois cynique et lyrique. L’autodérision, les jeux de mots, les multiples rimes, les métaphores et autres jeux littéraires servent à merveille le côté ludique de la pièce. Elles servent aussi son propos sur la lourdeur des mensonges dans lesquels on s’enfonce en même temps que la caravane des Côté.
Autopsie d’une napkin s’adresse en premier lieu aux adolescents, mais fait vibrer les cordes sensibles de tous. On accroche rapidement au récit de cette famille à la dérive grâce à la belle musique, mais aussi par la force du texte. Sans changer de ton et de niveau de langue sous prétexte de s’adresser à un jeune public, l’auteure aborde des sujets proches de leur réalité, comme la vie de famille et l’intimidation (une chanson très touchante chantée avec talent par Sébastien René). Encore mieux : le musicien Laurier Rajotte les met en chansons. Parmi les quatre belles voix du spectacle, la comédienne Marie-Pier Labrecque se démarque tout particulièrement, surtout lorsqu’il s’agit de pousser la note vers les hauteurs. Sa dernière chanson en a ému plus d’un dans la salle.
La pièce navigue habilement entre drame et comédie, frappant juste à chaque chanson. À tel point que sitôt la dernière note retombée, l’envie nous vient de réentendre tout le texte. Une pièce à voir entre amis ou en famille!
19-11-2012
VIPÉRINE
Projet Mû | Québec
Âge 9+
18 novembre 2012 à 15h
19 novembre 2012 à 10h
20 novembre 2012 à 10h
THÉÂTRE | Première mondiale
60 minutes
Maison de la Culture Maisonneuve
Deuxième et dernier volet du Cycle de la perte, un diptyque amorcé avec Beauté, chaleur et mort, spectacle sur le deuil d’un enfant ayant marqué le public adulte, Vipérine reprend la même thématique, cette fois à l’intention des enfants.
La petite héroïne, Vipérine, doit régler les problèmes de sa sœur décédée dont l’âme est restée prisonnière de l’arbre aux rubans. Bien qu’elle aborde des sujets graves, l’histoire de Vipérine se révèle étonnamment drôle et lumineuse. En suivant ses péripéties rocambolesques, le public est rapidement conquis par la furieuse envie de vivre de la fillette, qui cherche, à sa manière, une façon de traverser le deuil.
Texte Pascal Brullemans
Mise en scène Nini Bélanger
Assistance à la mise en scène Andrée-Anne Garneau
Interprétation Marilyn Perreault, Léonie St-Onge, Sébastien Rajotte et Michel Mongeau
Scénographie Julie Vallé-Léger
Création lumière David-Alexandre Chabot
Création musicale Michel F. Côté
Création costumes Geneviève Bouchard
Direction technique Charles Maher
LE PLUS COURT CHEMIN ENTRE L'ÉCOLE ET LA MAISON
Mathieu, François et les autres | Québec
Âge 6+
19 novembre 2012 à 13h
20 novembre 2012 à 10h et 13h
THÉÂTRE | Première mondiale
50 minutes
Conservatoire d’art Dramatique de Montréal
La collaboration durable entre l’auteur Jean-Rock Gaudreault et Jacinthe Potvin, qui a mis en scène avec succès quatre de ses pièces précédentes, va encore plus loin avec ce spectacle solo interprété par la comédienne.
Dans sa maison surplombant le chemin de l’école, une « vieille petite fille » un peu sorcière, allergique à l’enfance, observe « ses enfants » qui, chaque jour, empruntent ce raccourci sans savoir qu’elle existe. Elle donne à chacun un nom qui lui ressemble, cueille leurs histoires, veille sur eux, tout en se cachant à leurs yeux. Elle raconte, parle d’amour, du temps qui passe, de la vieillesse, de la peur, de la solitude, de l’urgence de vivre et d’aimer. Jusqu’au jour où son destin bascule, où elle doit ouvrir sa porte et dire enfin son propre nom. Poésie, philosophie, tendresse et folie composent le menu de ce conte théâtral, incarné par un véritable « personnage ». À travers l’histoire de cette vieille petite fille amoureuse, rêveuse, solitaire, mais remplie d’espoirs et d’imagination, Le plus court chemin entre l’école et la maison exprime le besoin de rêver, de faire rêver, et le bonheur de vivre.
Texte Jean-Rock Gaudreault
Co-mise en scène Jacinthe Potvin et Yves Dagenais
Interprétation Jacinthe Potvin
Assistance à la mise en scène et direction de production Josée Kleinbaum
Scénographie Michel Goulet
Création lumière et direction technique André Rioux
Création costumes et accessoires Ginette Grenier
Musique originale Catherine Gadouas
HISTOIRES POUR FAIRE DES CAUCHEMARS
Les compagnies Barakha et Fastabl | Belgique
Âge 8+
20 novembre 2012 à 10h et 13h
21 novembre 2012 à 10h
THÉÂTRE | Première nord-américaine
50 minutes
Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal
Le jeune auteur québécois, Étienne Lepage, dont les pièces outrancières pour adultes et pour adolescents ont suscité de vives réactions, se lance à l’attaque du public des enfants…
Comme le titre l’indique, ses Histoires pour faire des cauchemars risquent de mettre le trouble, momentanément, dans l’esprit des petits et des grands. Ces histoires, huit au total comme autant de chapitres d’un roman, sortent de l’imagination fertile de Damien et Patricia, « deux petits vauriens » qui refusent d’aller dormir. Ils préfèrent jouer à se faire peur, à s’inventer des histoires noires et ludiques, à tester les limites, à explorer le réel et la fiction avec les mots et les images. Ainsi, eux qui narrent en langage propre et châtié leurs récits impolis, réussissent, par le jeu et la parole, à dépasser le consensus absurde des plus grands. Leurs petites mécaniques cruelles, pas faciles à digérer, apparaissent alors comme de grandes vérités de l’existence, qu’il faut bien apprendre à surmonter et à aimer, peu importe l’âge. Des histoires pour aimer avoir peur…
Texte Etienne Lepage
Mise en scène Anne Thuot
Assistance à la mise en scène Lorette Moreau
Interprétation Yannick Duret, Eno Krojanker et Natacha Nicora
Scénographie Marilyne Grimmer
Création lumière Raphaël Noël
Réalisation du décor Thomas Noël
Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles section théâtre enfance et jeunesse. Accueil en création au Centre Dramatique Wallonie Enfance et Jeunesse – Strépy.
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
En huit chapitres qui sont autant de courtes nouvelles, Histoires pour faire des cauchemars fait vivre de petites frayeurs aux jeunes spectateurs de 8 ans et plus. La proposition des compagnies belges Barakha et Fastabl est insolite : on n’a pas l’habitude de présenter des spectacles destinés à donner des frissons aux jeunes. Histoires pour faire des cauchemars est pourtant le deuxième spectacle du genre à s’afficher sur la scène montréalaise cet automne, après « l’effroyable » et très divertissant Nosferatu, de la compagnie française Bob Théâtre.
Dès les premières minutes du spectacle, la salle est plongée sans avertissement dans un noir quasi absolu. Les cris fusent évidemment de toutes parts. Les lumières se rallument sur deux acteurs, faiblement éclairés, puis s’éteignent à nouveau. Cette fois, ce sont les comédiens eux-mêmes qui encouragent, par leurs propres hurlements de terreur, le public à crier. Voilà comment en un instant on passe d’une salle relativement calme à un public survolté, prêt à entendre les histoires les plus angoissantes... Ces histoires sont celles que Damien et Patricia, deux gamins à l’imagination débordante, se racontent le soir quand ils ne veulent pas dormir.
Histoires pour faire des cauchemars ne fait pas dans la dentelle : entre l’inconnu moustachu qui surgit de sous le lit, couteau au poing, pour extraire le monstre qui se tapie sous la peau de Damien, et la poupée géante, pourvue de grands ciseaux, venue prendre sa revanche sur Patricia qui lui a coupé les cheveux si court qu’elle l’en a rendue presque chauve, les courtes nouvelles sont aussi divertissantes que saisissantes pour le jeune public... et pour les spectateurs un peu plus grands qui reconnaissent en les frayeurs évoquées des peurs bien réelles issues de leur enfance.
L’univers créé par l’auteur Étienne Lepage et mis en scène par Anne Thuot évoque en effet celui des enfants : écoles, figure maternelle, amis, mots qui font rigoler (« crotte! »), jouets, gourmandises ou monstre sous le lit. Elles sont jouées sur scène avec quelques accessoires en carton, et des gros blocs comme décor. Avec pour tout éclairage la lumière crue d’un néon ou les faibles lumières de lampe de poche ou de chevet, les ombres deviennent bien plus surprenantes; on ne distingue que quelques éléments à la fois.
Plusieurs aspects du spectacle accentuent ainsi la tension vécue par les personnages : musique de films d’horreur (même si les enfants n’ont pu reconnaître la musique de Psychose, l’effet sur les nerfs est le même), éclairage volontairement déficient, monstres et personnages étranges... On ne met pas de gants blancs pour raconter ces histoires parce que, finalement, avoir « un peu » peur peut être bien amusant. À ce titre, Étienne Lepage a dosé son texte avec justesse, usant d’un humour à même de plaire aux enfants comme aux adultes.
À la fin du spectacle, les artisans invitent les spectateurs à s’exprimer sur la pièce qu’ils viennent de voir et les émotions qu’elle leur a fait vivre. Une bonne idée qui permet aux jeunes spectateurs d’évacuer toute tension instillée par la pièce, quoique les groupes présents à la représentation du 21 novembre au matin n’ont certes pas attendu jusque-là pour faire entendre ce qui se passait dans leur tête, laissant libre cours à leurs bruyantes émotions tout au long du spectacle. On connaissait le travail d’Étienne Lepage en théâtre « pour adultes », et l'on découvre un auteur jeunesse pas piqué des vers avec ces pas très sages Histoires pour faire des cauchemars.
22-11-2012
LES MAINS DE MON PÈRE
L’Arrière-Scène | Québec
Âge 8+
20 novembre 2012 à 13h
21 novembre 2012 à 10h
THÉÂTRE | Première montréalaise
50 minutes
Aux Écuries
En route pour son pique-nique annuel à la mer avec Gaston, son frère jumeau, et sa mère, Émile reçoit un texto de son père qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Bouleversé, il comprend à quel point son père lui a manqué. L’image des mains du père, qui impressionnaient tant le jeune Émile, fait alors ressurgir des souvenirs d’enfance que les deux hommes revivent sous un angle nouveau.
Après La robe de ma mère, un succès présenté aux Coups de Théâtre en 2008, Serge Marois nous offre ce face-à-face père/fils teinté par l’absence du père, où les souvenirs ravivent le bonheur passé et l’envie de se retrouver. Denis Lavalou, qui fut l’un des interprètes de la création précédente, signe la mise en scène, qui rejoindra le jeune public par la vivacité de son univers sonore, par la vie insufflée aux objets, et par son travail pointu de projection vidéo numérique.
Texte Serge Marois
Mise en scène Denis Lavalou
Assistance à la mise en scène et régie Martin Boisjoly
Interprétation Éric Forget et Jean Harvey
Scénographie Paul Livernois
Création lumière Stéphane Ménigot
Création musicale Pierre Labbé
Création costumes Anne-Séguin Poirier
Direction de production Jean-François Landry
EN CORPS
ACTA | France
Âge 4+
20 novembre 2012 à 13h
21 novembre 2012 à 10h
THÉÂTRE | Première nord-américaine
45 minutes
Usine C
Expérience visuelle et sonore éminemment sensorielle, le spectacle En corps est le premier volet, destiné à la petite enfance, d’un triptyque visant des groupes d’âge différent. L’œuvre met en miroir les états d’enfance et d’adolescence, passages obligés dans la construction d’une vie d’adulte.
Le créateur Laurent Dupont, un habitué des Coups de Théâtre, s’empare de thèmes choisis dans l’œuvre de Picasso – les Ménines, le cirque et la corrida –, où les plaisirs de la vie et l’énergie sont intimement liés. Quatre performeurs y explorent le langage d’images graphiques projetées, de chorégraphies dansées, d’inventions vocales et de compositions électroacoustiques. Chants tziganes ou andalous, jeux d’éventails, arts forains où se conjuguent défilés, mascarades et combats engagés, peinture numérique et personnages vêtus de lumière font surgir des paysages visuels et sonores aux révélations inattendues, pour l’émerveillement des jeunes et des moins jeunes!
Mise en scène Laurent Dupont avec la collaboration artistique d‘Agnès Desfosses
Chant Marie Fraschina
Danse Thierry Maboang
Image et Création image David Liver
Scénographie Patricia Lacoulonche
Création sonore Mathieu Fiorentini
Montage sonore François Piednoir
ACTA, Compagnie conventionnée : DRAC Ile-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication, Conseil Général du Val d’Oise, Ville de Villiers-le-Bel.
Avec le soutien de la Drac Ile-de-France au titre de l’aide à la production dramatique et du Conseil Régional d’Ile-de-France dans le cadre d’une convention de permanence artistique.
Avec l’aide à la création de la Communauté de Communes Sud Pays Basque.
Réalisé avec le Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat Général de France à Québec
PETITE FÊTE CHEZ BARBE BLEUE
Théâtre Magasin | Québec
Âge 7+
23 novembre 2012 à 13h
24 novembre 2012 à 15h
THÉÂTRE | Première mondiale
60 minutes
Aux Écuries
Ses parents étant sortis pour la soirée, Blanche, seule à la maison, se délecte de son livre préféré, La Barbe bleue. De son côté, Barbe bleue, charmé par cette jeune lectrice assidue de son histoire, organise une petite fête et fait parvenir une invitation à Blanche, qui accepte et devient l’héroïne de l’histoire. La fête commence, mais Blanche n’est pas dupe des artifices et de la fortune que Barbe bleue jette à ses pieds! Durant la soirée, elle relève des indices qui la conduisent toujours au chiffre 7, comme les sept femmes de Barbe bleue, mystérieusement disparues… Pour connaître la vérité, Blanche devra désobéir et ouvrir la porte interdite.
Le créateur Joël da Silva, qui s’est déjà frotté avec bonheur à la légende de Barbe bleue, nous raconte cette histoire intrigante avec suspense, humour et poésie. Sur scène, trois comédiens, des ombres et des objets s’animent pour créer une petite fête à la fois drôle et mystérieuse. Un spectacle profondément humain sur le désir de se faire peur, comme dans les jeux sérieux des enfants.
Texte et mise en scène Joël da Silva
Interprétation Patrick Beauchemin, Isabelle Dupont et Isabel Rancier
Scénographie Joël da Silva
Création lumière Martin Boisjoly
Création musicale Joël da Silva
Enregistrement en studio Benoît Brodeur
Création costumes Marianne Thériault
Assistance à la mise en scène, lumières et régie Martin Boisjoly
CRITIQUE
par Daphné Bathalon
Pour les dernières heures du 12e festival Les Coups de théâtre, La Barbe bleue, célèbre conte de Charles Perreault, a installé ses pénates dans l’Arène du Théâtre aux Écuries. Petits et grands enfants, vous souvenez-vous de l’histoire? Une belle jeune femme qui, malgré sa peur de Barbe-Bleue et la réputation de celui-ci, finit par céder devant les richesses qu’il lui offre et accepte de l’épouser. Mais sa curiosité la pousse à ouvrir une porte que Barbe-Bleue lui avait pourtant défendu d’ouvrir…
Joël da Silva, auteur et metteur en scène de Petite fête chez Barbe bleue, s’était déjà intéressé à cette figure de conte il y a quelques années avec La nuit blanche de Barbe bleue, dont il reprend certaines idées dans sa nouvelle pièce. La création du Théâtre Magasin propose une relecture moderne du grand conte. Ici, le personnage central en est Blanche, une jeune fille dégourdie qui passe son temps à lire et relire La Barbe bleue.
Blanche, que ses parents laissent seule un soir à la maison pour garder son petit frère, n’a pas peur; elle a son livre préféré pour lui tenir compagnie, et son émission sur la vie de château est sur le point de commencer. Mais une invitation VIP lui parvient de la part de Barbe-Bleue lui-même, qui l’invite à son château pour une « petite fête ». Elle ne résiste pas à l’invitation et se retrouve dans un manoir hanté par le chiffre 7 : sept étoiles filantes, un gâteau à sept étages, sept papillons de nuit... et les sept femmes disparues de Barbe-Bleue.
En moins de temps qu’il n’en faut aux parents de Blanche pour quitter la scène, les spectateurs se prennent au récit de la jeune fille, curieux de savoir à quel moment l’univers du livre et celui de Blanche vont se mêler. Le texte, si semblable par sa forme à un conte, nous emporte comme des gamins. Petite fête chez Barbe bleue n’interpelle d’ailleurs pas que les enfants qui aiment ressentir un petit frisson de peur, mais aussi leurs parents. De nombreux clins d’œil leur sont directement adressés, qu’ils soient habilement glissés dans les répliques ou qu’ils se fassent entendre par des airs connus.
L’excellent texte de da Silva est bien servi par les trois comédiens de la distribution. La présence d’Isabelle Dupont, qui incarne une Blanche attachante et pétillante, dynamise à elle seule toute la pièce. Isabel Rancier offre aussi une délirante prestation dans le double rôle de la servante autoritaire de Barbe-Bleue, et d’Anne (« Anne, sœur Anne... »), l’excentrique animatrice de l’émission préférée de Blanche, et qui lui sert également de conscience. Le Barbe-Bleue de Patrick Beauchemin semble plus naïf que véritablement menaçant. Sa barbichette bleue lui donne un air particulièrement sympathique. En éternelle victime de l’histoire qui se répète, il s’interroge sur son inéluctable fin : pourquoi l’histoire finit-elle toujours comme ça?
Sur scène, sept chaises et sept poteaux forment un demi-cercle à l’intérieur duquel se déroule toute l’action. Elles représenteront tout autant les colonnes qui soutiennent le château que les anciennes femmes de Barbe-Bleue. Quelques heureuses surprises jaillissent de ce décor relativement simple, dont le superbe téléviseur où Anne ne voit jamais rien venir. Une brillante idée. À contrario, on peut déplorer la sous-utilisation des toiles en fond de scène qui servent avant tout de paravents. Pourtant, la brève apparition de Barbe-Bleue, couteau à la main, en ombre chinoise démontre bien toute la force qu’on aurait pu en tirer.
Pour le délicieux petit frisson, pour l’humour vif ou bon enfant, pour les couleurs qui illuminent ce conte revisité, et pour ses personnages attachants, il ne faut pas avoir peur de répondre à l’invitation du Théâtre Magasin et d’assister à cette Petite fête chez Barbe bleue.
26-11-2012
FOCUS QUÉBEC
UNE VITRINE SUR LE THÉÂTRE JEUNE PUBLIC QUÉBÉCOIS ORGANISÉE DANS LE CADRE DES COUPS DE THÉÂTRE
14-15-16 novembre 2012
La Maison Théâtre, le Festival international des arts jeune public Les Coups de Théâtre, L’ Arrière Scène – Centre dramatique pour l’enfance et la jeunesse en Montérégie et le Centre de diffusion de théâtre jeunesse Les Gros Becs s’unissent pour tenir la première édition de l’événement FOCUS Québec les 14, 15 et 16 novembre 2012, à Montréal.
Présenté dans le cadre du festival Les Coups de Théâtre, FOCUS Québec se veut une vitrine sur le théâtre jeune public québécois. Il donnera l’occasion aux programmateurs d’ici et d’ailleurs de découvrir, en 3 jours, une sélection de 6 spectacles émanant de compagnies de théâtre québécoises qui témoignent de toute la richesse de la création jeunesse au Québec. Les productions programmées ont été choisies avec soin par les directions artistiques des 4 diffuseurs partenaires de l’événement.
Grand rassemblement de la communauté théâtrale jeune public, cet événement constituera en outre une occasion de rencontres riches et conviviales entre créateurs, producteurs et diffuseurs de théâtre jeunesse du Québec et d’ailleurs.
INSCRIPTIONS ET RENSEIGNEMENTS
Pour toute information supplémentaire concernant l’événement, merci de vous adresser à Fannie Allard, coordonnatrice de FOCUS Québec, à l’adresse focusquebec@maisontheatre.com.
SPECTACLES PRÉSENTÉS
LE TEMPS DES MUFFINS
Théâtre Magasin
14 novembre à 10h
4 à 6 ans
Théâtre rouge du Conservatoire
Texte et conception Joël Da Silva
L'OCÉANTUME
Théâtre Le Clou
14 novembre à 13h
11+
Maison Théâtre
D'après le roman de Réjean Ducharme
Adaptation, mise en scène et scénographie Sylvain Scott
LA VILLE EN ROUGE
Théâtre du Gros Mécano / Théâtre Populaire d'Acadie
15 novembre à 10h
9+
Théâtre rouge du Conservatoire
Texte de Marcelle Dubois
Mise en scène Martin Genest
LA ROBE DE MA MÈRE
L'Arrière Scène
15 novembre à 15h
5 à 8 ans
La Maison Théâtre
Texte Serge Marois
Mise en scène de Sylviane Fortuny
FLOTS, TOUT CE QUI BRILLE VOIT
Théâtre des Confettis
16 novembre à 10h
18 mois à 4 ans
Théâtre rouge du Conservatoire
Conception et mise en scène Véronique Côté
DEVANT MOI, LE CIEL
DynamO Théâtre
16 novembre à 15h
10+
La Maison Théâtre
Scénario et mise en scène Yves Simard
BOUGE DE LÀ
L’atelier / The Studio | Québec
Âge 4+
Maison de la culture Ahuntsic
Vendredi 16 novembre 19h00
Maison de la culture Frontenac
Dimanche 18 novembre 14h00
DANSE
55 minutes
Fondée en 2000, sous la direction artistique d’Hélène Langevin, Bouge de là est l’une des rares compagnies de danse professionnelle au Québec se destinant exclusivement au jeune public. La compagnie propose des spectacles de danse contemporaine qui intègrent différentes disciplines artistiques : vidéo, théâtre, ombres chinoises, etc.
Avec sa plus récente création L’atelier, Bouge de là nous convie à une flamboyante rencontre entre les arts plastiques et la danse. Dans un atelier d’artiste renfermant mille surprises, quatre jeunes s’amusent avec tout ce qui leur tombe sous la main, tissus, cadres et accessoires divers. Ici, le corps devient pinceau et le mouvement, capté par une caméra, s’imprime en direct sur un écran placé sur scène, créant ainsi une sorte de tableau animé. Proposant des compositions chorégraphiques et scéniques inspirées des courants artistiques du 20e siècle, L’atelier est un spectacle ludique, une grande fête de la couleur, véritable invitation à la création sous toutes ses formes.
Direction et conception chorégraphique Hélène Langevin avec la collaboration des interprètes
Interprètes Audrey Bergeron, Nicolas Labelle, Jean-François Légaré et Jessica Serli
Aide à la chorégraphie Sophie Michaud
Dramaturgie Mélanie Dumont
Vidéo Pierre-Marc Beaudoin
Décor, accessoires et costumes Véronique Bertrand
Éclairages Lucie Bazzo
Musique Bernard Falaise
LA LIBRAIRIE
Théâtre du Gros Mécano | Québec
Âge 8+
Mercredi 21 novembre 10 h et 13 h
Jeudi 22 novembre 10 h et 19 h
Dimanche 25 novembre 13 h
MUSIQUE
55 minutes
La Maison Théâtre
Le texte en français est publié aux éditions de L’instant même 2007.
Un univers fantastique habité par les livres, l’amour…
Et un personnage mystérieux.
C’est jour de grande ouverture !
Jeanne est officiellement propriétaire de la vieille librairie du coin !
Avec bonheur, elle s’installe dans son nouveau domaine tout en reluquant timidement Samuel, son voisin chocolatier.
Mais pendant la nuit, un étrange personnage surgit du passé à la recherche d’un livre égaré il y a plus de 70 ans…
De Marie-Josée Bastien
Mise en scène Frédéric Dubois
Direction artistique Carol Cassistat
Traduction anglaise Maureen Labonté
Traduction espagnole Diego Aramburo
Traduction japonaise Kyoko Hasegawa
Interprètes Carol Cassistat, Marie-France Desranleau, Nicolas Létourneau et Marie-Claude Giroux
Décor et accessoires Élise Dubé
Costumes Isabelle Saint-Louis
Éclairages Félix Bernier Guimond
Musique Pascal Robitaille
Traduction du français à l’ukrainien Sasha Samar
Monitrice de langue ukrainienne Loulia Kokliaguina.
LA VILLE EN ROUGE, Un road movie pour l’enfance
Une coproduction du Théâtre du Gros Mécano (Québec) et du Théâtre populaire d’Acadie (Nouveau-Brunswick) en collaboration avec le Théâtre Pupulus Mordicus (Québec).
Âge 9+
20 et 21 novembre 10 h et 13 h 45
THÉÂTRE
60 minutes
Théâtre du Vieux-Terrebonne -
866, rue Saint-Pierre, Terrebonne -
Rollande Vachon, coordonnatrice artistique
450-492-5514 poste 223
Un texte inspiré de l’expression : Peindre la ville en rouge. Ce qui veut dire sortir, s’éclater, faire la fête.
Un été où l’on dirait que tout a rapetissé et que l’air est devenu irrespirable, Flé se sent prisonnière de son quotidien et de ses rêves. Elle convaincra Léo, son grand frère, Paty et Minus, ses voisins, de révolutionner leur vie trop tranquille et de quitter leurs champs boueux de Sainte-Inertie-de-l’Énergie pour se rendre, par leurs propres moyens, jusqu’à la mythique et lointaine Ville en rouge. Avec l’espoir de devenir les plus grands, d’écrire leur histoire et de réécrire celle de leur région éloignée. Ils se baptisent « les enfants de la révolution » et poussent l’aventure là où même leurs parents ne sont jamais allés.
Sur leur chemin, il y aura Galy, le beau, le grand, celui qui fera briller les yeux de Flé.
De Marcelle Dubois
Mise en scène Martin Genest
Interprètes Israël Gamache, Annik Landry, Joanie Lehoux, André Robillard et Sylvain Ward
Marionnettes et maquettes Pierre Robitaille assisté de Vano Hotton
Scénographie et éclairages Christian Fontaine
Musique originale et environnement sonore Jean-François Mallet
Costumes Sébastien Dionne
Conception vidéo Daniel Faubert assisté de Pierre Robitaille et Louis Tremblay
Assistance à la mise en scène Katia Talbot
LE GRAND MÉCHANT LOUP
DynamO Théâtre | Québec
Âge 6+
Samedi 17 novembre 14h
THÉÂTRE
55 minutes
Maison de la Culture Frontenac - 514-274-7644
De façon à la fois surprenante, absurde et touchante, trois cancres font un exposé oral sur le rôle du grand méchant loup dans les contes classiques pour enfants. Tout au long de ce récit débridé, Madame La Noire, Madame La Blonde et Monsieur Le Châtain nous parlent de ce fascinant personnage tout en recréant les histoires du Petit chaperon rouge, du Loup et les sept chevreaux et des Trois petits cochons. Mais comment procéder quand on a égaré en partie le texte et qu’on ne se rappelle que très vaguement qui devait faire quoi ? Nos trois protagonistes, qui ne s’entendent ni sur leur rôle ni sur le déroulement de l’exposé, s’emballent, dérapent, s’empêtrent et repartent. À travers cet enchaînement loufoque, ils mettent à nu leurs vulnérabilités et nous font comprendre que c’est en affrontant nos difficultés que l’on devient plus fort. Un défi auquel sont confrontés tous les enfants.
Tout en exploitant les jeux d’ombres, le jeu clownesque, la danse et le chant, Le grand méchant loup met en lumière les failles, les fragilités et les petites ou grandes humiliations de l’être humain à travers les rires des spectateurs.
Compagnie de théâtre montréalaise d’envergure internationale, DynamO Théâtre se spécialise dans la recherche, la création et la diffusion de spectacles de théâtre de mouvement et de jeu clownesque dédiés au jeune public.
Texte et mise en scène Jacqueline Gosselin
Avec la collaboration de Maryève Alary, Marilyn Perreault, Yves Simard
Conseils dramaturgiques Sarah Berthiaume
Assistance à la mise en scène Clémence Doray
Scénographie, costumes et accessoires Pierre-Étienne Locas
Voix et environnement sonore Chad Vincent
Lumière Luc Prairie
Maquillages Suzanne Trépanier
DEVANT MOI, LE CIEL
DynamO Théâtre | Québec
Âge 10+
Mardi 20 novembre à 10h et 13h30
Mercredi 21 novembre à 10h
THÉÂTRE
55 minutes
Centre culturel de Joliette - info : 514-274-7644
Un banc, devant le ciel. Une femme portée par la tempête y trouve refuge. Exilée, elle fait partie de ces gens qui doivent fuir, tout quitter et qui rêvent d’une vie meilleure. Étrangère, elle se tourne vers le ciel, qui devient son seul repère. Assise sur ce banc au milieu d’un parc, l’exilée se rappelle son passé. Elle cherche à entrer en contact avec les gens qui y passent dans l’espoir de retrouver des traces de ce qu’elle a perdu. Son regard croisera celui d’une jeune fille qui fuit elle aussi.
Spectacle sur l’exil, Devant moi, le ciel porte sur l’espoir que laissent tous ceux qui nous quittent, sur les fantômes qui nous habitent et sur l’ouverture à l’autre. Il porte aussi sur la résilience, capacité inexplicable qui nous permet d’avancer. Il parle de la vie qui continue.
Devant moi, le ciel est un spectacle sans texte qui nous invite à entrer dans un monde de mouvements, d’images, de musique et à prendre place, là où la poésie se mêle du réel.
Scénario et mise en scène Yves Simard
Conseils dramaturgiques David Paquet
Assistance à la mise en scène Josée Fontaine-Rubi
Décor (idéation) Yves Simard
Scénographie, costumes et accessoires Pierre-Étienne Locas
Musique Christian Légaré, J. S. Bach
Vidéo Michel-Antoine Castonguay
Lumière Sylvain Letendre
Maquillages Suzanne Trépanier
CORBEAU
Théâtre de l’oeil | Québec
Âge 5+
Samedi 17 novembre 2012 à 20 h
THÉÂTRE
55 minutes
Maison de la Culture Ahuntsic-Cartierville - info : 514-278-9188
Petite, Saskia allait camper dans les bois avec ses cousins. Leur grand-mère, Nukum, racontait les histoires du corbeau. Nukum le fréquentait depuis longtemps. L’oiseau lui avait déjà volé des frites, puis des poissons, mais en échange, lui aussi racontait des histoires… Étaient-elles bien réelles ou s’agissait-il de légendes ?
Le Théâtre de l’Œil amorce sa 40e saison avec une nouvelle création. Compagnie phare dans l’univers de la marionnette au Québec, elle s’est construite une solide réputation ici et ailleurs. Le directeur artistique André Laliberté, vous convie à un rendez-vous avec celui qui fait briller le soleil…
Texte Jean-Frédéric Messier
Mise en scène André Laliberté
Interprètes Nicolas Germain-Marchand, Anne Lalancette, Estelle Richard, Dominic L. St-Louis
Scénographie et marionnettes Richard Lacroix
Musique Libert Subirana
Éclairages Gilles Perron
Collaboration à la mise en scène Stéphane Heine
SUR 3 PATTES
Théâtre de l’oeil | Québec
Âge 5+
Mercredi 14 novembre 2012 à 9h30 et 13h
MARIONNETTES
55 minutes
Salle Pauline-Julien
15 615, boul. Gouin Ouest
Sainte-Geneviève
Info : 514-278-9188
Dans la forêt, un dépotoir comme un cimetière d’objets débordant de vie. Dans les détritus, un écureuil trouve une caméra sur son trépied. Un papillon se pose dans le boîtier et la caméra s’anime. Cyclope à trois pattes, microscope et télescope, Caméra découvre de son œil neuf un environnement en mouvement. Sur 3 pattes est une réflexion poétique et sans paroles sur la vie qui toujours renaît.
Compagnie phare dans l’univers de la marionnette au Québec, le Théâtre de l’Oeil s’est construit une solide réputation ici et ailleurs depuis 1973. Le directeur artistique André Laliberté, vous invite à voir son spectacle sans paroles Sur 3 pattes.
Scénario Simon Boudreault et Richard Lacroix
Mise en scène Simon Boudreault
Avec Jean Cummings, Stéphane Heine, Myriame Larose, Graham Soul
Scénographie et marionnettes Richard Lacroix
Conseils artistiques André Laliberté
Conception sonore Michel F.Côté
Conception d’éclairages Gilles Perron
TÊTE DE VIOLON! / FIDDLEHEAD!
Le Moulin à Musique | Québec
Âge 3+
Vendredi 16 novembre 2012 16 h 15
Samedi 17 novembre 2012 13 h 15
MUSIQUE
40 minutes
Maison des Jeunesses musicales du Canada
305, avenue du Mont-Royal est
Info : 514-527-7726
Elle a une tête, deux bras, deux jambes et… un violon. C’est son âme de bois qu’elle porte à l’épaule. Tête de violon rêve la venue des oiseaux et vibre sur toutes ses cordes, tantôt soleil, tantôt ombre, parfois frisson, mais toujours jeu.
Un personnage énigmatique et son violon complice. Une performance alliant mouvement, musique et fantaisie. Une suite de moments de vie, de bruits curieux, de sensations et d’intuitions qui disent tout!
Auteur et metteur en scène Joël da Silva
Joueuse d’idée et interprète Marie-Hélène da Silva
Technicienne-musicienne Frédérique Lapointe
Accessoiriste Nancy Bussières
Programmeur Benoît Brodeur
Costumières Laurence Binette et Madeleine Leduc
Réalisation des décors Christian Hamel
LES FABLES DE LA PATÈRE
Sacré Tympan | Québec
Âge 5+
Vendredi 23 novembre 9h30 et 13h30 (scolaires)
Samedi 24 novembre 15h (tout public)
THÉÂTRE-MUSIQUE sans paroles
50 minutes
Théâtre Mirella et Lino Saputo (St-Léonard)
8350, boulevard Lacordaire
Info : 514 797-9513
Une suite de scènes drôles et poétiques.
On y rencontre, entre autres, un surprenant petit chaperon rouge, un ogre absolument rocambolesque, les très «étonnants et clownesques» frères Sarrau et leur brancardée, un pêcheur et… son lac ainsi que les tic-tacs d’un homme-cadran.
Jazz, musique actuelle et musique de cirque, théâtre d’objets et d’images, Les Fables de la Patère est un spectacle tout à fait singulier, éclaté, à l’imagination débridée.
À la mise en jeu, les «musiciens-orchestre et spécialistes de l’hybride», Pierre Labbé au jeu et vents, Nicolas Letarte au jeu et percussions et Alexis Dumais au piano et synthétiseur.
Sacré Tympan cherche à aiguiser l’ouïe et le regard pour saisir le sens musical de notre époque. Chez Sacré Tympan, la scène est un espace de rencontre autour de moments artistiques atypiques entre le public, jeune comme adulte et la musique.
Scénario Pierre Labbé et Paul Livernois
Musique et mise en scène Pierre Labbé
Interprètes Pierre Labbé, Alexis Dumais et Nicolas Letarte
Éclairage Éric Poulin
Conseiller au jeu Francis Monty
Conseillère aux costumes Julie Vallée-Léger
Aux Écuries
7285 rue Chabot
Métro Fabre ou Jean-Talon
Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec
4750, av. Henri-Julien
Métro Mont-Royal ou Laurier
Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville
10300 Rue Lajeunesse
Métro Henri-Bourassa
Maison de la Culture Maisonneuve
4200, rue Ontario Est
Métro Pie IX
Maison de la culture Plateau-Mont-Royal
465, av. du Mont-Royal Est
Métro Mont-Royal
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
Métro Outremont
Usine C
1345, avenue Lalonde
Métro Beaudry