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Coups de théâtre 2018
Cardamone
Théâtre
10 ans et +
23 mai 2018, 13h, 24 mai, 10h et 19h

Cardamone dessine et vend ses BD pour survivre. Un jour, sur la route de l’exil, elle trouve une « petite sans nom » avec qui elle affronte le froid, la glace et le dénuement. Curcuma, un autre jeune marcheur sans terre, drôle et inventif, la guide et lui montre « les pieds-de-vent ». Mais Cardamone rencontre la Guerre, se bat avec elle et lui blesse un œil avec son crayon à dessin.


Texte Daniel Danis
Mise en scène Véronique Bellegarde
Avec Julie Pilod et Julien Masson


Crédits supplémentaires et autres informations

Lumière Philippe Sazerat
Paysage sonore et composition musicale Philippe Thibault
Création plastique (poupées, masques, objets…) Valérie Lesort
Photographie (light painting coloré) Michel Séméniako
Réalisation visuelle Olivier Garouste
Photo Philippe Delacroix

Durée 60 minutes

BILLETS
MOINS DE 18 ANS + 65 ANS ET PLUS + ÉTUDIANTS
(Une pièce d’identité pourrait être exigée sur les lieux de la représentation.)
17 $
(incluant les taxes et frais de service)

ADULTES
22 $
(incluant les taxes et frais de service)
Achat en ligne
Une heure avant chaque représentation, il sera possible d’acheter des billets à la table du Festival.
Achats en argent comptant seulement.
Billets mis en vente selon la disponibilité des sièges.
514 499-2929
info@coupsdetheatre.com
Notez que les billets ne sont ni échangeables ni remboursables.

Production Le Zéphyr / Véronique Bellegarde (France), en collaboration avec la Compagnie Daniel Danis-Arts/Sciences (Montréal)


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Critique disponible
            
Critique

Petite fille aux idées bien dessinées, Cardamone n’a pas une vie facile avec sa « fausse-mère », dans un pays qu’on devine grugé par la guerre. Elle s’accommode pourtant bien de cette vie en volant des bonbons et des fleurs qu’elle revend dans la cour d’école, ou en vendant ses dessins. Du moins, jusqu’au jour où la guerre en marche la jette sur la route de l’exil.


Crédit photo : Philippe Delacroix

C’est avec sa belle langue poétique que l’auteur Daniel Danis se penche sur le sujet délicat des enfants et de la guerre dans Cardamone. Un thème de prédilection pour l’auteur québécois, qui l’avait déjà abordé dans une précédente pièce, Le pont de pierres et la peau d’images. Dans cette toute nouvelle création, la fillette dure et sincère qu’il a imaginée est aussi une battante capable d’affronter la Guerre en personne et de l’aveugler avec ses crayons à dessin. Julie Pilod, qui prête à Cardamone son physique longiligne (et une sacrée tignasse), souffle au personnage une énergie nerveuse et combative qui séduit dès les premiers instants.

En compagnie de l’adolescente, on part volontiers sur la route, l’accompagnant dans sa recherche d’un lieu plus sûr, où les mots réparent et où la musique fait taire les bombes. Quand  elle croise un jeune homme nommé Curcuma (drôle et charmeur Julien Masson), on s’en réjouit. Les deux interprètes, soutenus par la musique de Philippe Thibault, font leur la langue musicale de Danis, jouent avec les sonorités et les mots, car c’est la langue qui sert d’armes aux personnages pour continuer malgré les difficultés et trouver un peu de lumière.

Inspirée par la poésie de Danis, la mise en scène de Véronique Bellegarde évoque la guerre, le désespoir et le dénuement de Cardamone plus qu’elle ne le montre. Deux grandes feuilles de papier à l’arrière-scène font défiler les paysages traversés par la jeune fille, auxquels celle-ci s’empresse toujours d’ajouter ses couleurs (avec une discrète utilisation du light painting) et qu’on tranche chaque fois, comme le fil de son enfance.

Un peu longuet même pour des ados, le spectacle offre cependant plusieurs jolies trouvailles, comme l’arbre musical qui a beaucoup plu au jeune public, et la poupée que Cardamone trimballe avec elle, miroir d’elle-même et seule parcelle d’enfance qu’il lui reste. C’est sur cette poupée, qui se transforme au cours du spectacle, que Cardamone se défoule. Une riche idée qui permet de transposer sur scène la violence à laquelle la petite est confrontée.

La production de la compagnie Le Zéphyr fait tristement écho à l’actualité, avec les millions d’enfants partout dans le monde affectés par la guerre et les milliers d’entre eux qui prennent la route de l’exil dans l’espoir de trouver une terre de paix où grandir. Avec Cardamone, ses dessins et ses expressions imagées, on marche un instant à leurs côtés.

27-05-2018
 

Maison de la culture Frontenac
2550 Rue Ontario E