Iris est une petite fille de sept ans, deux mois et onze jours. Depuis qu’elle a reçu en cadeau d’anniversaire un service à thé et un dictionnaire, elle tient salon tous les jours avec des amis imaginaires. Curieuse, Iris cherche à comprendre l’enfance…
Texte Dominick Parenteau-Lebeuf
Mise en scène Violeta Sarmiento
Avec Violeta Sarmiento
Crédits supplémentaires et autres informations
Musicien Carlos Cuevas
Conception des éclairages Patricia Gutiérrez
Conception des costumes Mariana Gandía
Conception de la scénographie Collective
Conception et réalisation des accessoires Michel Cuvellier
Musique Carlos Cuevas, Violeta Sarmiento, Expresso Doble
Coiffure Maricela Estrada
Conception des images Santiago Ulloa et Sergio Carreón
Conseillers en voix Muriel Ricard et Tiki Bermejo
Assistance à la production Ana Paola Loaiza
Durée 50 minutes
BILLETS
MOINS DE 18 ANS + 65 ANS ET PLUS + ÉTUDIANTS
(Une pièce d’identité pourrait être exigée sur les lieux de la représentation.)
17 $
(incluant les taxes et frais de service)
ADULTES
22 $
(incluant les taxes et frais de service)
Achat en ligne
Une heure avant chaque représentation, il sera possible d’acheter des billets à la table du Festival.
Achats en argent comptant seulement.
Billets mis en vente selon la disponibilité des sièges.
514 499-2929
info@coupsdetheatre.com
Notez que les billets ne sont ni échangeables ni remboursables.
Production Berenice Ramos / Compañía Nacional de Teatro (Mexique)
La présente édition des Coups de Théâtre permet des rencontres entre des artistes du Québec et des troupes d’ailleurs. Pour Iris tient salon (Iris hace sala), Dominick Parenteau-Lebœuf voit son œuvre scénique prendre vie avec un brillant éclat par la Compañía Nacional de Teatro du Mexique.
Auparavant, la dramaturge s’était illustrée en solo (Dévoilement devant notaire) et dans des collectifs (Les Cagoules rouges dans l’édition 2011 des Contes urbains et L’amour maternel dans Je ne suis jamais en retard). Son Iris a connu une première existence dans le spectacle Grandir ou variations pour un lapin en 2007 à Périgueux en France. La version présentée ces jours-ci se déroule en français par l’actrice Violeta Sarmiento, également conceptrice et metteure en scène.
Pendant environ 50 minutes, nous suivons les aventures d’Iris, une attachante petite fille âgée de sept ans, deux mois et onze jours. Depuis qu’elle a reçu pour son septième anniversaire un service à thé et un dictionnaire, la protagoniste tient un salon (expression découverte en feuilletant son ouvrage de référence et en buvant du thé au citron) comme les gens distingués des siècles précédents. Elle reçoit des amis imaginaires qui l'aident à comprendre les soubresauts du monde de l’enfance et le sens de la vie. Elle se questionne, entre autres, sur la mort et sur l’amour (« Maman m’aime d’un amour gigantesque. Et j’aime maman d’un amour éléphantesque… Si Maman me fait grandir avec son amour, comment moi je peux faire grandir les autres avec mon amour. »).
Avant le début de l’action, des bruits qui ressemblent à ceux d’insectes se font entendre. Sur le plateau recouvert d’une surface verte, comme du gazon, se trouvent notamment divers lutrins entourés de verdure, des dictionnaires éparpillés et un minuscule tabouret. Dès son apparition, la gamine évoque l’Alice de Lewis Carroll par son sens de la répartie et ses sempiternelles interrogations (« Maman dit que j’aime tellement me poser des questions qu’elle croit que je suis née en posant une question. »). Elle fait songer également à la célèbre héroïne lorsqu’elle lit dans ses livres grand format ou encore lorsqu’elle remplace son premier service de thé (qu’elle juge trop minuscule) pour un second de dimension plutôt imposante (la théière ressemble alors à un arrosoir).
La présence en direct du musicien Carlos Cuevas apporte beaucoup de vivacité à l’expérience théâtrale. Ce dernier joue de divers instruments dont du clavier et de l’accordéon; l’une des séquences rappelle la magie et la mélancolie des compositions de Yann Tiersen pour le film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. La comédienne pousse de son côté la chansonnette en s’accompagnant d’une petite guitare sur une note sympathique. Soulignons le traitement scénographique ingénieux par ses multiples objets aux grandeurs variées.
En plus des nombreuses références à d’autres univers, la production démontre aussi une grande originalité par son écriture sensible, ainsi qu’un magnifique équilibre entre la fantaisie de certaines répliques et la gravité des sujets abordés. L’interprète amuse beaucoup lorsqu’elle incarne sa mère. Elle monte sur un amoncellement de bouquins et nous tourne le dos en prenant une pose raffinée, le bras droit en l’air. Le passage le plus pertinent demeure celui où Iris ose des affirmations sur le langage comme un enjeu de pouvoir. Par ailleurs, celle-ci réussit à explorer les enjeux de l’identité avec discernement et poésie. Le prénom de sa mère, Dominick, est écrit de manière « masculine » (comme pour la dramaturge), une réalité qui préoccupe les compagnies de cartes de crédit (Iris mime les conversations délirantes avec ses mains).
Ainsi, Iris tient son salon avec une ferveur et une virtuosité redoutable.
Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal
465 Avenue du Mont-Royal E