Dachshund UnUn spectacle de Bennett Miller
Ils s’appellent Daisy, Médor ou Pitou. Leurs manteaux bruns, noirs ou beiges colorent l’assemblée. Le Chinois aboie, le Pakistanais grogne ou baille, l’Américain se gratte furieusement pendant que le Français lèche le Russe avec entrain. Foire d’empoigne ou joyeux bordel, l’issue de la réunion qui les rassemble est impossible à prévoir. Bienvenue au bureau de Dachshund UN, où les rôles des 47 représentants des pays qui siègent au Conseil des droits de l’homme de l’ONU sont tenus par… des teckels.
En pleine place des Festivals, l’artiste-sculpteur australien Bennett Miller reproduit à l’échelle un ancien bureau des Nations Unies de Genève. Les bêtes s’y ébattent et y débattent sous l’œil rigolard des observateurs. Et si l’étonnant spectacle du chaos canin s’avère d’abord hilarant, l’impertinent spectacle de la politique des droits de l’homme et de la justice internationale est aussi savamment savoureux. Attention, mesdames et messieurs : votre sort est entre les courtes pattes des chiens saucisses !
Né en 1980, formé en arts visuels, Bennett Miller s’adonne à la sculpture, aux installations, à la vidéo ou à la performance. À ses débuts, plusieurs de ses œuvres ont été montrées lors d’expositions de groupes dans différentes galeries d’art d’Australie. Son esthétique décapante appelle à la fois au rire et à la réflexion sur nos propres aspirations utopiques. À seulement 23 ans, il s’est fait connaitre avec Golf War, une installation audacieuse constituée de neuf parcours de mini-golf dans lesquels il reconstituait les principales étapes de la guerre en Irak.
Avec Dachshund UN, il explore encore une fois de manière ludique des enjeux politiques, choisissant les teckels en tant que représentants de l’ONU : comme les humains, ils offrent une grande variété de couleurs, de styles et de tailles au sein même de la race. Créée au Next Wave Festival de Melbourne en 2010, la performance est ensuite présentée au Musée d’art contemporain de Sydney, puis au Fierce Festival de Birmingham en 2012. D’une ville à l’autre, l’installation se transforme au gré des humeurs des 47 chiens recrutés dans chaque ville.
Bennett Miller s’intéresse particulièrement au rapport qu’entretient l’être humain avec les animaux. Ses plus récents projets comprennent Fields and Results, une installation multimédia au moyen de laquelle il explore les relations entre entraîneurs, propriétaires et lévriers, et Behavioural Ecology, réplique surréaliste d'un enclos de primates du zoo de Berlin.
Section vidéo
une vidéo disponible
Photo Tomasz Machnik
Rédaction Diane Jean
Créé pour le 2010 Next Wave Festival dans le cadre de 'Kickstart' Development Program
Création au Melbourne Museum, Next Wave Festival, le 15 mai 2010
Durée : 1h
Gratuit
PEUT ÊTRE ANNULÉ EN CAS DE PLUIE. CONSULTEZ LE SITE DU FTA UNE AVANT LA REPRÉSENTATION
Coprésentation Quartier des spectacles avec le soutien de First Choice
Place des Festivals
Quartier des spectacles
Billetterie : FTA - 514-844-3822 / 1-866-984-3822
Quartier général FTA : 300, boul. de Maisonneuve Est
par Gabrielle Brassard
Malgré le week-end pluvieux, l’installation tant attendue Dachshung a finalement été au rendez-vous dimanche, 26 mai, après avoir été annulée samedi à cause de la pluie.
Il ne faisait pas beaucoup plus beau dimanche, mais les teckels et leurs maitres se sont tout de même présentés à la Place des Festivals, devant quelques centaines de curieux, sous leurs parapluies.
Le concept? Une reconstitution de l’Organisation des Nations Unies (ONU), avec les représentants de 47 pays, personnifiés... par des chiens saucisses! De toutes les grandeurs, de toutes les couleurs, le portrait canin est plutôt amusant, et les analogies, assez ironiques à faire. C’est ainsi qu’en observant quelques instants ce spectacle improbable, on peut remarquer que le Sénégal flirte avec la Mauritanie, que l’Angleterre disparait momentanément, que la Chine nous montre son derrière, que la Bolivie monte sur son bureau, et que le Japon jappe fort. Est-ce le symbole d’une certaine réalité? Difficile à dire, mais l’image est vraiment comique. On s’étonne de la docilité relative des chiens, qui restent pour la plupart en place. On découvre, en faisait le tour de l’estrade, que les propriétaires ne sont pas loin ; ils sont en fait en dessous de leurs compagnons canins, certains les tenants en laisse ou par le corps.
Des dizaines de maîtres de teckels étaient d’ailleurs présents, répondant à l’appel lancé par l’artiste Bennett Miller et le FTA il y a quelques mois, s’alternant les places convoitées au sein de cette ONU bien particulière. Inutile de dire que la plupart des spectateurs, certains trouvant le spectacle drôle, d’autres, ridicules, tenaient tous pour la plupart à immortaliser le moment en image. MonTheatre n’y a pas fait exception!
Crédit photo : Gabrielle Brassard
