Étoile montante de la scène montréalaise, Manuel Roque sonde la mémoire collective dans Data. Vibrant jusqu’à la pointe des cheveux, il livre une performance aussi époustouflante qu’émouvante au son du Requiem de Fauré.
Seul sur une île déserte dominée par un rocher métallique aux allures de totem, un homme s’aventure dans une exploration profonde des territoires du corps. Sa boussole pointe sur le vivant qui pulse. La moindre articulation, la plus petite parcelle de peau s’animent d’une vie propre. Et à mesure qu’il progresse, sa chair devient matière malléable. Il remonte aux origines du monde et raconte l’histoire de l’humanité. Des animaux mythiques surgissent du corps qui se cabre, cherche son équilibre, étire ses limites. Des suppliciés défilent entre un visage qui se déforme, des poignets qui se brisent et des membres trop lourds. Et la joie irradie de ce torse qui s’ouvre quand les astres s’alignent pour une communion avec le grand Tout. Magistral.
Virtuosité, sensibilité et profondeur
Français d’origine, Manuel Roque a 18 ans quand il débarque à Montréal pour parfaire sa formation d’artiste circassien. On est en 1998 et son goût pour les chorégraphies liant deux numéros laisse présager d’une passion à venir. Très vite, il saute la clôture pour se former en danse classique, moderne et contemporaine, il goûte l’approche somatique du continuum movement et se frotte aux signatures diversifiées de Paul-André Fortier, Dominique Porte, Hélène Langevin, Sylvain Émard ou encore, Marie Chouinard pour laquelle il dansera trois ans. Naturellement doué pour le mouvement, il s’affirme comme un danseur d’exception tout en faisant, dès 2003, ses premiers pas de chorégraphe. C’est avec le solo RAW-me qu’il s’inscrit comme un créateur à surveiller en raflant la plupart des prix du Festival Vue sur la Relève en 2011. Sa quête identitaire chorégraphique, sa sensibilité et sa physicalité exacerbée s’y expriment déjà avec force et éloquence. Poursuivant sa carrière d’interprète, il chorégraphie plusieurs spectacles de cirque et quatre œuvres in situ, dont la danse virtuose et méditative de Projet in situ, qui, par ses pulsions, ses ondulations et désarticulations, ses déséquilibres et son intensité, préfigure Data. Dans cette dernière, créée à l’Usine C en septembre 2014, il incorpore la théâtralité déjantée du duo Ne meurs pas tout de suite, on nous regarde et en épure au maximum la scénographie.
Section vidéo
Conseil artistique et direction des répétitions Ginelle Chagnon + Indiana Escach + Lucie Vigneault
Scénographie et costumes Marilène Bastien
Lumières François Marceau
Direction de production, assistance technique et conseil artistique Judith Allen
Rédaction Fabienne Cabado
Crédit phot Marilène Bastien
Création à l'Usine C, Montréal, le 4 septembre 2014
Durée : 55 minutes
Tarif régulier :
34$
30 ans et moins :
28$
65 ans et plus : 31$
Taxes et frais de services inclus
En parallèle
Rencontre avec les artistes en salle après la représentation du 1er juin
Présentation en collaboration avec Théâtre Prospero
Théâtre Prospero
1371, rue Ontario est
Billetterie : FTA - 514-844-3822 / 1-866-984-3822
Quartier général FTA : 300, boul. de Maisonneuve Est