Une puissante ode à la vie. Betroffenheit suit le combat intérieur d’un grand traumatisé dans une visite aux Enfers sous haute tension.
Dévastatrice, puissante, ambitieuse. Betroffenheit suit le combat intérieur d’un grand traumatisé. Une visite aux Enfers sous haute tension. Cauchemardesque et grimaçante. Chaos. Consternation. Un homme terrassé par un terrible accident. Comment le corps et l’âme encaissent-ils le choc ? L’acteur et dramaturge Jonathon Young et l’électrisante chorégraphe Crystal Pite cosignent ce spectacle sous haute tension, une plongée dans la spirale infernale d’un personnage hanté par la perte, écho de tous les survivants. Un chef-d’œuvre percutant.
Coup de fouet émotif et artistique, Betroffenheit, mot allemand qu’on peut traduire par stupeur paralysante, nous catapulte dans la quête obsédante et cauchemardesque d’un être atteint du syndrome post-traumatique. Théâtre et danse se répondent en un jeu brillant, convulsif, qui s’ouvre sur un monde hallucinatoire. Voyage hypnotique dans les zones extrêmes d’un sauvetage douloureux porté par une gestuelle virtuose et une puissante interprétation, la pièce prend les airs d’un cabaret expressionniste peuplé de clowns macabres et de danseurs de carnaval. Empreinte d’ironie, de gravité et d’humour noir, Betroffenheit envoûte et secoue.
Création Crystal Pite et Jonathon Young
Textes Jonathon Young
Chorégraphie et mise en scène Crystal Pite
Interprétation Christopher Hernandez, David Raymond, Cindy Salgado, Jermaine Spivey, Tiffany Tregarthen, Jonathon Young
Crédits supplémentaires et autres informations
Scénographie Jay Gower Taylor
Musique Owen Belton, Alessandro Juliani, Meg Roe
Costumes Nancy Bryant
Lumières Tom Visser
Direction des répétitions Eric Beauchesne
Chorégraphies additionnelles Bryan Arias, Cindy Salgado, David Raymond
Musique créée avec le soutien de la Charles and Joan Gross Family Foundation
Maquillage de scène offert par M.A.C. Cosmetics
Photo Michael Slobodian
Durée 2h incluant un entracte
Rencontre après la représentation du 6 juin
Création à PANAMANIA, Jeux panaméricains et parapanaméricains, Toronto, le 23 juillet 2015
All That Jazz
20 mai, Cinémathèque québécoise.
Chorégraphe et metteur en scène célèbre, accro aux amphétamines et fumeur invétéré, Joe Gideon veut faire de son prochain spectacle le couronnement de sa carrière. Or, Joe est victime d’un infarctus. Dialoguant avec la mort, il est hanté par des visions funèbres, d’extraordinaires numéros de comédie musicale inspirés par sa propre vie.
États-Unis, Bob Fosse, 1979, 2 h 03 min, V.O. ANG.
Un spectacle de Kidd Pivot, Electric Company Theatre
Coproduction PANAMANIA – Jeux panaméricains et parapanaméricains de Toronto 2015, Sadler’s Wells (Londres), The Banff Centre dans le cadre du 2015 Performing Arts Residency Program grâce au soutien de The Stollery Family & Andrea Brussa, On the Boards & Seattle Theatre Group grâce au soutien de Glenn Kawasaki, Centre national des Arts (Ottawa), Fond de création CanDanse, Canadian Stage (Toronto), Agora de la danse (Montréal), Brian Webb Dance Company (Edmonton), Dance Victoria
Financement / province de la Colombie-Britannique, British Columbia Arts Council, Ville de Vancouver, The Vancouver Foundation
Remerciements aux nombreux donateurs d’affaire et individuels
Présentation Havas
Bien connus du FTA grâce à leur collaboration pour Tear the Curtain !, No Exit et Studies in Motion, spectacle programmé au festival en 2009, les artistes Jonathon Young et Crystal Pite reviennent, cette année, avec Betroffenheit, une création illustrant le tourment intérieur vécu par un individu à la suite d'un accident. Inspiré d’une expérience post-traumatique de Young, le projet se veut un portrait des plus sensibles de l’état dans lequel un tel événement peut plonger l’individu qui en est victime. Tandis que le texte de Young résonne dans la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau à Montréal, les cinq danseurs qui l’accompagnent se chargent d’en mettre plein la vue aux spectateurs. À en croire les applaudissements de la foule à la tombée du rideau, cette alliance entre théâtre et danse semble avoir conquis le cœur de plusieurs.
Dès les premiers instants, il semble évident que cette création sera loin d’un drame autobiographique. Alors que des fils électriques paraissent danser sur le rythme inquiétant de la musique du trio Owen Belton, Alessandro Juliani et Meg Roe, le traumatisé est soudainement éclairé par les projecteurs. Les lumières conçues par Tom Visser paraissent « s’affoler » par la suite avant de laisser place à un curieux échange verbal entre l’homme et un haut-parleur. Contrastant avec la couleur assez terne des murs qui délimitent l’espace scénographié par Jay Gower Taylor, chaque élément visible sur scène semble prendre vie. Cela permet d’introduire magnifiquement bien l’allure fantaisiste donnée aux danseurs. Portant des costumes d’une originalité assez distincte, ceux-ci peuvent remercier Nancy Bryant, conceptrice des costumes, de leur avoir fourni des vêtements avec suffisamment de paillettes pour étinceler dans l’univers tordu et sombre du dramaturge. Les talents clownesques des interprètes ont bien fait rire l’auditoire ; si la répétition fréquente des mêmes propos pouvait s’avérer un peu lourde pour certains, cette petite touche d’humour semblait tout à fait opportune pour rééquilibrer le tout. Bonne initiative très appréciée!
Tout au long de la représentation, les chorégraphies de Pite sont particulièrement impressionnantes grâce au professionnalisme des performeurs ; il importe également de souligner l’utilisation d’un drap durant certains numéros rendant l’enchaînement de mouvements encore plus sublime. Parfaitement synchronisé avec la musique, chaque geste effectué sur scène paraît encore plus vivant. Réside ici un point fort du spectacle : là où la parole ne peut servir l’intention, la danse y arrive de manière magistrale.
Bien que le sens de certains passages semble toujours énigmatique, même après un temps de réflexion, il est clair que le talent des artisans derrière Betroffenheit laisse stupéfait. À la fois drôle et bouleversante, la pièce se présente comme une belle réussite où chacun y a mis du sien. Aussi sombre soit le sujet, Young et Pite peuvent être fiers du portrait touchant qu’ils en ont fait. Reste à espérer que, pour ce duo, ce ne sera pas la fin et qu’ils reviendront dans un avenir pas trop lointain.