Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Phantom Stills & Vibrations
FTA 2018
EXPOSITION - PERFORMANCE
Du 23 mai au 7 juin 2018, dès 12h *
Autres représentations : 10 mai au 10 juin, du mardi au samedi, de midi à 18 h

Des histoires cachées remontent à la surface. Un génocide culturel qui se poursuit. Une œuvre de mémoire essentielle pour la suite du monde.

Des lieux, des corps, trahis, profanés. Des histoires cachées, invisibles, remontent à la surface dans Phantom Stills & Vibrations, une expérience immersive rendant hommage aux victimes de l’ancien pensionnat autochtone Pelican Falls, à Sioux Lookout, en Ontario. Un génocide culturel qui se poursuit, laisse des traces, des cicatrices ouvertes. Inspirée par son retour sur la terre de ses ancêtres, la chorégraphe Lara Kramer imagine une exposition-performance, en collaboration avec Stefan Petersen, rappelant les répercussions de traumatismes transmis de génération en génération.

Une photographie de l’ancien pensionnat reconverti en école secondaire, des sons nordiques et, par moments, une performance minimaliste. Kramer témoigne de l’accablante réalité d’une jeunesse abusée et remet en question les possibilités d’avancer. Comment reconstruire alors que le cycle de la violence se perpétue ? L’exposition éveille, bouscule, invite à méditer. Une œuvre de mémoire pénétrante et essentielle.


Conception et chorégraphie Lara Kramer
Création et interprétation Lara Kramer et Stefan Petersen


Crédits supplémentaires et autres informations

Enregistrement sonore et mixage Lara Kramer
Montage sonore Marc Meriläinen
Regard extérieur Ida Baptiste
Coproduction et résidence de création Fonderie Darling
Avec le soutien de Trent University Ashley Fellowship
Rédaction Elsa Pépin
Traduction Neil Kroetsch
Photo Stefan Petersen

* 24 mai + 7 juin à 19 h + 2 juin à 15 h : perfomances

Création au MAI, Montréal, le 10 mai 2018

TERRAIN DE JEU

Film

Rhymes for Young Ghouls

12 mai, Cinémathèque québécoise.

Dans la réserve micmac Red Crow, en 1976, un décret du gouvernement oblige tous les enfants amérindiens de moins de 16 ans à intégrer un pensionnat. Aila, 15 ans, vend de la drogue pour payer une taxe qui la tient hors du pensionnat, mais son équilibre précaire est subitement détruit.

Canada, Jeff Barnaby, 2013, 1 h 26 min, V.O. ANG. S.-T. FR.

________________

Activité

La création autochtone : l’ancestral contemporain

1 juin, QG du Festival.

Traditions et savoirs des Premiers Peuples ont le potentiel d’irriguer les langages de la danse et du théâtre d’aujourd’hui. Comment le traditionnel se manifeste-t-il dans le contemporain ? À quel art rêvent les artistes autochtones ? Au terme d’une semaine de Rencontres de créateurs autochtones organisées par l’événement Scène contemporaine
autochtone, quatre artistes du Canada et de l’Australie partagent leurs visions du futur de la création.

Animation Émilie Monnet
Invités Victoria Hunt (Sydney) + Lara Kramer + Nimikii Couchie (Nissiping)

En collaboration avec les Rencontres de créateurs autochtones

En français et en anglais

Une exposition de Lara Kramer Danse
Diffusion MAI
Présentation en collaboration avec Festival TransAmériques


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

La présence sensible et forte de l’artiste multidisciplinaire Lara Kramer est partout dans l’installation Phantom Stills and Vibrations, qui prend place au MAI jusqu’au 10 juin 2018, à l’occasion (aussi) du Festival TransAmériques.

La silhouette de l’artiste d’origine métissée ojie-crie et menonnite est la seule qui habite physiquement les lieux alors qu’elle apparaît vêtue d’un grand drap blanc dans une série de polaroïds pris devant l’ancien pensionnat autochtone de Pelican Falls, en Ontario. Derrière elle, la façade beige du bâtiment, froide et sans identité particulière, semble faire bloc face aux vibrations de l’artiste.

Les traumatismes et les fractures au sein de la communauté de la région de Thunder Bay se répercutent dans le silence qui règne sur les différentes stations formant l’installation de Kramer. Disposées dans l’espace, ces stations renvoient à une absence, à une culture réduite à s’exprimer en catimini, dans l’intimité, et à une société fragmentée par les politiques colonialistes ou capitalistes. Car tantôt c’est le territoire qui souffre, les cultures de riz sauvage noyées par dessein industriel, tantôt c’est le cœur battant de la communauté, emmurée par des plaques de tôles, glaciales en hiver.

Phantom Stills and Vibrations parle aussi de la distance entre la réalité quotidienne des communautés et le reste de la société canadienne. Une barrière qui prend la forme d’une pellicule plastique séparant le public et l’espace central de l’installation, où une embarcation cassée en deux pointe vers le ciel. Entre quatre piliers de béton, Lara Kramer et Stefan Petersen se meuvent avec lenteur. La silhouette de Kramer se découpe sous un drap blanc, sorte de linceul dans lequel elle s’enveloppe et contre lequel elle se débat parfois dans un élan rapidement contenu. Le drap blanc fait écho aux couvertures du pensionnat, sagement pliées et alignées sur des bancs d’école contre l’un des murs de la salle d’exposition. De l’autre côté de l’espace de performance, Petersen lime des fusains de couleur sur un drap, traçant des formes abstraites que l’on peut imaginer village ou paysage et que Kramer vient balayer d’un seul mouvement en roulant dessus.

Pour toute ambiance sonore, l’artiste fait d’abord résonner des bruits de la nature, bourdonnements d’insectes et chants d’oiseaux, créant un environnement paisible, avant de graduellement saturer l’air d’une vibration persistante (moteur? vrombissement électrique?) qui trouble et angoisse avant de replonger dans le silence.

Avec Phantom Stills and Vibrations, Lara Kramer nous fait vivre l’espace d’un instant la charge émotive et même physique de ces fantômes hérités d’un passé colonialiste et d’une société qui a longtemps tenté d’exclure tout un pan de sa collectivité : la culture et les communautés des Premières Nations. Il faut aller entendre sa parole.

14-05-2018
 
FTAMAI
3680, rue Jeanne-Mance
ENTRÉE LIBRE
Billetterie : En ligne : fta.ca
Par téléphone 514 844 3822 / 1 866 984 3822
En personne :
La Vitrine, billetterie officielle du FTA* - 2, rue Sainte-Catherine Est (métro Saint-Laurent)
*En personne, les billets pour les spectacles présentés à la Place des Arts et au Monument-National sont exclusivement en vente à la PDA ou au Monument-National.