Un spectacle de DLD-Daniel Léveillé Danse
Direction artistique, concept et interprétation Frédérick Gravel

Crédit photos : Nans Bortuzzo

Fear and Greed nous plonge dans l’univers intime du célèbre chorégraphe Frédérick Gravel. Pris d’angoisses et d’un stress insurmontable, il affirme tout bonnement que « le problème, c’est qu’il y a beaucoup trop de problèmes ».

Cette angoisse s’exprime tout au long du spectacle, sous différentes formes. La pièce débute par un long silence, où l’interprète demeure immobile. Puis le corps s’active, dans une maladresse clownesque, alors que le protagoniste tente d’atteindre d’inaccessibles objets. S’ensuit un dialogue, avec un ami imaginé, dans lequel Gravel révèle qu’il ne sait pas comment l’art va nous sauver. Le spectacle se transforme alors en véritable concert rock, alors que les rideaux du fond de scène s’ouvrent pour dévoiler le groupe qui joue la musique en direct. Les chorégraphies du danseur sont énergiques et nous plongent dans une sorte de transe. Puis, Gravel nous joue une douce mélodie à la guitare. Les moments de tensions alternent habilement avec les moments plus intimes, laissant au spectateur, et assurément au danseur, le temps de reprendre son souffle. Le chorégraphe joue avec l’angoisse qui nous fait perdre l’équilibre, celle, intérieure, qui nous ronge et celle, au contraire, qui donne envie d’exploser.

Il y a des spectacles qui se racontent, d’autres qu’il faut vivre. Fear and Greed fait partie de cette dernière catégorie.

Les éclairages d’Alexandre Pilon-Guay habillent véritablement l’espace, nous transportant carrément dans différents lieux. Des lumières en fond de scène et des teintes de rouges créent une atmosphère de concert rock, alors qu’un projecteur, monté sur roulettes, donne une impression de lampadaire qui nous transporte alors au fond d’une ruelle. Les éclairages de côté donnent un effet de contrejour et viennent découper chaque mouvement de l’interprète. Lors d’une chanson qui parle des étoiles, la lumière reproduit même subtilement un ciel étoilé.

Il y a des spectacles qui se racontent, d’autres qu’il faut vivre. Fear and Greed fait partie de cette dernière catégorie. C’est une succession d’états d’âme et de sentiments bruts, portés avec brio par un Frédérick Gravel à la fois sensible et très en contrôle de ses moindres mouvements.