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Kalakuta Republik
FTA 2019
DANSE
Du 23 au 25 mai 2019, 20h

Kalakuta Republik, banlieue de Lagos, Nigéria, un haut lieu de liberté et de transgression. Dans l’urgence du présent, sept danseurs ahurissants affrontent le monde. Menés avec fougue par le chorégraphe burkinabè Serge Aimé Coulibaly, leurs corps enfiévrés racontent la marche des peuples d’hier et d’aujourd’hui à travers la figure mythique du musicien de génie Fela Kuti. Un hymne à la résistance dans le temple de l’afrobeat.

Attisant le feu, le monstre nigérian Fela Kuti incarne le symbole inépuisable des luttes contre le pouvoir et la corruption. Coulibaly dirige son orchestre de danseurs insurgés, instruments de la révolution. Dans une boîte de nuit caniculaire, ils mêlent jazz, funk, rythme yoruba jusqu’à l’effondrement. Les utopies se déhanchent dans une transe urbaine et envoûtante. Au milieu du chaos, le maître de la nuit livre ses sermons inquiets. Le soulèvement n’attend pas. Debout !


Un spectacle de Faso Danse Théâtre et Halles de Schaerbeek
Concept et chorégraphie Serge Aimé Coulibaly
Création et interprétation Marion Alzieu, Serge Aimé Coulibaly, Ida Faho, Antonia Naouele, Adonis Nebié, Sayouba Sigué, Ahmed Soura


Crédits supplémentaires et autres informations

Musique Yvan Talbot
Vidéo Ève Martin
Dramaturgie Sara Vanderieck
Scénographie et costumes Catherine Cosme
Lumières Hermann Coulibaly
Assistance à la chorégraphie Sayouba Sigué
Technique Sam Serruys
Contact et diffusion Frans Brood Productions
Photo Sophie Garcia

Tarif régulier 30 ans et moins*
Professionnels**
65 ans et + *
62$ / 52$ 52$ / 45$ 55$ / 49$

Tous les prix incluent les taxes de vente, les frais de service et les redevances
Tarifs de groupe disponibles

*30 ans et moins / 65 ans et + : Carte d'identité avec preuve d'âge exigé à l'achat des billets et à l'entrée des salles
** Les professionnels de la danse et du théâtre qui souhaitent acheter des billets à tarif réduit doivent se présenter à La Vitrine ou à la Place des Arts (pour les spectacles présentés à la Place des Arts) munis de leur carte de membre de l’une des associations professionnelles reconnues : AICT, APASQ, AQM, CAEA, CEAD, CQT, En piste, PWM, QDF, RQD, UDA.

Création aux Halles de Schaerbeek, Bruxelles, le 15 février 2017

Durée 1h30 incluant un entracte

Rencontre après la représentation du 24 mai

TERRAIN DE JEU

Corps décolonial

Vendredi 24 mai, 17 h, Quartier général (QG).

Entre l’Afrique, l’Europe et l’Océanie où il exerce sa pratique, le chorégraphe burkinabè Serge Aimé Coulibaly cherche une danse libre, dégagée de tout complexe. De mère anishinaabe et de père français, Émilie Monnet est attentive à la mémoire des ancêtres et à l’inconscient pour dégager une oeuvre de mémoire et de transformation. Partant de leur compréhension intime des effets du colonialisme sur les corps, le sociologue et chercheur Philippe Néméh-Nombré discute avec eux de la décolonisation.

Discussion

Animation Philippe Néméh-Nombré
Invités Serge Aimé Coulibaly + Émilie Monnet
En français

Rédaction Jessie Mill
Traduction Neil Kroetsch
Tous les textes et les informations proviennent du site fta.ca

Un spectacle de Faso Danse Théâtre + Halles de Schaerbeek

Coproduction Maison de la Danse (Lyon) + Torinodanza (Turin) + Le Manège – Scène nationale de Maubeuge + Le Tarmac – La scène internationale francophone (Paris) + Les Théâtres de la ville de Luxembourg + Ankata (Bobo-Dioulasso) + Les Récréâtrales (Ouagadougou) + Festival Africologne (Cologne) + De Grote Post (Ostende)
Avec le soutien de Musée des Confluences (Lyon) + Fédération Wallonie-Bruxelles, service de la danse

Présentation Havas en collaboration avec Monument-National avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International 


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Critique disponible
            
Critique



Crédit photos : (1) Doune Photo ; (2) AFP ; (3) Sophie Garcia

C’est par envie de rendre hommage aux artistes qui risquent leur vie pour défendre leurs convictions que le chorégraphe burkinabé Serge Aimé Coulibaly a créé son nouveau spectacle électrisant Kalakuta Republik.

Inspiré par ces artistes qui ont eu le courage de leurs convictions pendant l’insurrection populaire au Burkina Faso en 2014, Coulibaly a construit son spectacle autour du corps porteur de soulèvements et du souffle qu’il transporte au cœur d’une révolution.

La chorégraphie de Coulibaly se nourrit de mouvements de danse traditionnelle africaine et de danse urbaine dans un mélange qui les fait dialoguer plutôt qu’il ne les oppose. En première partie, les danseurs semblent pris dans un carcan imposé par la figure du créateur lui-même, Coulibaly, vêtu d’un simple veston dévoilant son torse nu. Le groove des cuivres s’installe progressivement et gagne d’abord les épaules des artistes puis s’étend tranquillement au reste de leur corps. Mais leurs pieds demeurent enracinés un bon moment, les empêchant de revendiquer le territoire à leur disposition. Alors que la musique s’amplifie, les corps se libèrent, les hanches s’agitent, les poings se dressent. Les couleurs vives dont sont parés les visages des danseurs coulent sous l’effet de la sueur; elles se répandent sur les vêtements et la peau, y laissant de larges taches. La révolution est lancée.

Alors que la musique s’amplifie, les corps se libèrent, les hanches s’agitent, les poings se dressent.

Bruyante, très présente, la musique recouvre tout en précipitant les danseurs dans le mouvement, mais s’interrompt brusquement à quelques occasions pour laisser parler les corps dans leurs multiples chutes, claquements et essoufflements. C’est dans ces moments qu’on sent le mieux la portée de Kalakuta Republik dans ce qu’elle a de brut, de vrai et d’incontrôlable.

À ce titre, la deuxième partie se révèle encore plus intéressante. Affranchis de ce qui les faisait s’agiter en pantin, les corps se déchaînent, secoués par une énergie intérieure qui déborde, parfois en grands crachats d’alcool vers le ciel. Les danseurs s’emparent des chaises éparpillées dans l’espace pour en parer l’un des leurs, lui construisant un bouclier dont il se servira pour charger, tel un animal en furie ou blessé et défendant sa vie.

La danse devient plus désordonnée ; le discours rugissant que livre Coulibaly au micro se mêle au bruit ambiant dans un chaos savamment mis en scène. Dans ce déferlement de gestes, les projections sur les courtepointes de draps tendues en fond de scène passent pratiquement inaperçues, quel dommage (dommage aussi que quelques pépins techniques lors de la première en aient gâché une partie).

Dans Kalakuta Republik, la passion et l’intensité des émotions que les danseurs tendent à travers leurs corps parlent le plus fort. Et c’est dans le plus grand respect que le silence les accompagne lorsqu’ils abandonnent la scène pour s’enfoncer dans la foule, seul vrai vecteur de transformation sociale.

24-05-2019

FTASalle Ludger-Duvernay du Monument-National
1182, boulevard Saint-Laurent
Billetterie : En ligne : fta.ca
Par téléphone 514 844 3822 / 1 866 984 3822
En personne :
La Vitrine, billetterie officielle du FTA* - 2, rue Sainte-Catherine Est (métro Saint-Laurent)
*En personne, les billets pour les spectacles présentés à la Place des Arts et au Monument-National sont exclusivement en vente à la PDA ou au Monument-National.