Une incursion au cœur de vies invisibles. Le regard bienveillant sur l’humanité des Italiens Daria Deflorian et Antonio Tagliarini a marqué le Festival en 2016. Les revoici s’inspirant du mythique film d’Antonioni, Le désert rouge. Subsiste le personnage de Giuliana (sublime Monica Vitti), qui erre dans la ville comme dans sa vie, en marge du monde. Une femme à la dérive.
Cinq comédiens dépeignent délicatement cet insondable spleen, mêlé à leurs histoires personnelles. Fantômes discrets dans un paysage dépouillé, leurs âges diffèrent, mais le désert est le même. Comment se tourner vers l’autre, alors qu’en soi tout s’effrite ? Au détour d’un constat dérisoire, l’humour surgit. Entre mélancolie et folie, le mal-être s’avère d’une modernité criante, alors que l’on exige de plus en plus de productivité sans états d’âme. On s’accroche aux menues certitudes qui restent : un meuble, un souvenir. Presque rien.
Spectacle de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
Librement inspiré du film Le désert rouge de Michelangelo Antonioni
Interprétation Francesca Cuttica, Daria Deflorian, Monica Piseddu, Benno Steinegger, Antonio Tagliarini
Crédits supplémentaires et autres informations
Collaboration à la dramaturgie et assistance à la mise en scène Francesco Alberici
Collaboration au projet Francesca Cuttica, Monica Piseddu, Benno Steinegger
Conseil artistique Attilio Scarpellini
Lumières et espace Gianni Staropoli
Son Leonardo Cabiddu
Musique live WoW (Leonardo Cabiddu, Francesca Cuttica)
Costumes Metella Raboni
Traduction et surtitrage en français Federica Martucci
Direction technique Giulia Pastore
Organisation Anna Damiani
Accompagnement et diffusion internationale Francesca Corona, Giulia Galzigni – L’Officina
Photo Claudia Pajewski
Tarif régulier | 30 ans et moins* Professionnels** |
65 ans et + * |
---|---|---|
47$ | 41$ | 44$ |
Tous les prix incluent les taxes de vente, les frais de service et les redevances
Tarifs de groupe disponibles
*30 ans et moins / 65 ans et + : Carte d'identité avec preuve d'âge exigé à l'achat des billets et à l'entrée des salles
** Les professionnels de la danse et du théâtre qui souhaitent acheter des billets à tarif réduit doivent se présenter à La Vitrine ou à la Place des Arts (pour les spectacles présentés à la Place des Arts) munis de leur carte de membre de l’une des associations professionnelles reconnues : AICT, APASQ, AQM, CAEA, CEAD, CQT, En piste, PWM, QDF, RQD, UDA.
Création au Lugano Arte e Cultura, le 2 octobre 2018
Durée 1h30
Rencontre après la représentation du 24 mai
Rédaction Diane Jean
Traduction Neil Kroetsch
Tous les textes et les informations proviennent du site fta.ca
Production A.D. (Rome) + Teatro di Roma – Teatro Nazionale (Rome) + Teatro Metastasio di Prato + Emilia Romagna Teatro Fondazione (Modène)
Coproduction Théâtre Garonne – Scène européenne (Toulouse) + Romaeuropa Festival (Rome) + Festival d’Automne à Paris + Théâtre de la Bastille (Paris) + LuganoInScena – LAC (Lugano) + Théâtre de Grütli (Genève) + La Filature, Scène nationale (Mulhouse)
Avec le soutien de Institut Culturel Italien de Paris + Arboreto – Teatro Dimora de Mondaino (Modène) + Fit Festival (Lugano)
Présentation Hôtel Monville en collaboration avec Usine C + Festival du nouveau cinéma
Le duo italien Daria Deflorian et Antonio Tagliarini (Reality, Il cielo non e un fondale) revient à Montréal, pour trois soirs seulement dans le cadre du FTA, avec sa pièce Quasi Niente («Presque rien», en italien), librement inspiré du film Le désert rouge de Michelangelo Antonioni.
Difficile de résumer l’intrigue : de l’aveu même de l’un des personnages, outre le sujet de l’angoisse, il n’y a pas vraiment d’histoire. « Si au moins il y avait un fil conducteur, un vrai drame », s’exclame l’une des femmes de la troupe, faisant rire toute la salle.
On suit, pendant une heure et demie, cinq personnages (Francesca Cuttica, Daria Deflorian, Monica Piseddu, Benno Steingger et Antonio Tagliarini) de différentes générations aux prises avec leurs angoisses existentielles spécifiques. À l’image du personnage principal du film italien de 1964 (interprété par Monica Vitti), qui vit dans une angoisse permanente, les personnages errent à travers leur mal de vivre. Si le sujet peut sembler lourd, le duo de créateurs ne manque pas d’humour dans les monologues des divers personnages ; on rit malgré tout.
Quasi Niente est un spectacle d’une très grande qualité scénaristique et d’une beauté certaine.
Quasi Niente est aussi bien ficelée pour à la fois briser le quatrième mur, les personnages s’adressant directement à nous entre deux spirales d’angoisse, que pour coller au thème du film dont il s’inspire. La musique de fond (en direct de WoW - Leonardo Cabiddu et Francesca Cuttica) est un clin d’œil direct au chef-d’œuvre d’Antonioni.
Tout comme Le désert rouge, Quasi Niente s’est efforcé d’avoir une esthétique d’une grande beauté, autant dans les mouvements physiques des comédiens et comédiennes que dans le décor épuré et simple dans lequel ils évoluent. Dans la préentrevue du duo qu’on peut lire dans le programme de soirée, Deflorian et Tagliarini affirment avoir regardé plusieurs fois le film, particulièrement le jeu de Vitti. Et cela transparait dans la pièce ; gestes lents, confusion sur les visages, réflexions profondes… Le spectateur se sent près, se voit même dans les interrogations des personnages, car il les a vécues, à un moment ou à un autre de sa vie.
Quasi Niente est un spectacle d’une très grande qualité scénaristique et d’une beauté certaine. Et nous n’en attendions pas moins de ce duo, qui nous a habitués à pouvoir traiter de sujets difficiles comme le suicide (Ce ne andiamo per non darvi altre preoccupazioni en 2016, présenté aussi au FTA).