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Tous des oiseaux
FTA 2019
THÉÂTRE
22, 23 et 27 mai 2019, 19h, 25 et 26 mai 14h
En allemand, anglais, arabe et hébreu, avec surtitres français

Voilà que nous revient le souffle ardent des grandes fresques théâtrales de Wajdi Mouawad ! L’impossible destin de deux amoureux. Elle, Arabe, lui, d’origine israélienne, emportés par les bourrasques d’une guerre interminable. D’une puissance inouïe, cette tragédie se déchaîne au cœur du conflit israélo-palestinien. Les secrets ricochent, la vérité éclate. L’intime est bouleversé par la marche du monde.

Notre passé, nos origines définissent-ils notre identité ? De New York à Jérusalem en passant par Berlin, d’un coup de foudre à un attentat terroriste, des cris aux éclats de rires, l’auteur signe une vibrante enquête enchâssée dans l’inextricable chaos du Proche-Orient. Faisant cohabiter une polyphonie de langues, il rassemble une distribution internationale de haut vol, des interprètes du même sang que les personnages. Avec Tous des oiseaux, Mouawad met à jour les frontières de l’indicible, l’impossibilité douloureuse de réconcilier les frères ennemis. Et nous laisse inconsolables.


Texte et mise en scène Wajdi Mouawad
Interprétation Jalal Altawil, Jérémie Galiana, Nelly Lawson, Victor de Oliveira, Leora Rivlin, Judith Rosmair, Darya Sheizaf, Rafael Tabor, Raphael Weinstock


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Valérie Nègre
Dramaturgie Charlotte Farcet
Conseil artistique François Ismert
Conseil historique Natalie Zemon Davis
Musique originale Eleni Karaindrou
Scénographie Emmanuel Clolus
Lumières Éric Champoux
Son Michel Maurer
Costumes Emmanuelle Thomas
Maquillages et coiffures Cécile Kretschmar
Traduction Uli Menke (allemand), Linda Gaboriau (anglais), Jalal Altawil (arabe), Eli Bijaoui (hébreu)
Assistance aux costumes Isabelle Flosi
Suivi du texte Audrey Mikondo
Préparation et régie des surtitres Uli Menke
Régie Stefan McKenzie Main, Frédéric Gourdin
Régie de scène Christian Ménauge
Régie son Sylvère Caton
Régie vidéo Igor Minosa, Ludovic Rivalan
Régie lumières Gilles Thomain
Technicien lumières Olivier Mage
Machinerie Yann Leguern, Harry Toi, Franck Bozzolo
Habillage Isabelle Flosi
Accessoires Isabelle Imbert
Construction du décor atelier de La Colline – théâtre national
Photo Simon Gosselin

Tarif régulier 30 ans et moins*
Professionnels**
65 ans et + *
72 / 62$$ 57$ / 47$ 65$ / 55$

Tous les prix incluent les taxes de vente, les frais de service et les redevances
Tarifs de groupe disponibles

*30 ans et moins / 65 ans et + : Carte d'identité avec preuve d'âge exigé à l'achat des billets et à l'entrée des salles
** Les professionnels de la danse et du théâtre qui souhaitent acheter des billets à tarif réduit doivent se présenter à La Vitrine ou à la Place des Arts (pour les spectacles présentés à la Place des Arts) munis de leur carte de membre de l’une des associations professionnelles reconnues : AICT, APASQ, AQM, CAEA, CEAD, CQT, En piste, PWM, QDF, RQD, UDA.

Création à La Colline – théâtre national, Paris, le 17 novembre 2017

Durée 4 heures incluant un entracte

Rencontre après la représentation du 25 mai

Sera aussi présenté lors du Carrefour international de théâtre de Québec le 3 juin 2019, 19h

TERRAIN DE JEU

De Damas à Paris : le théâtre en exil

Mardi 28 mai, 17 h, Quartier général (QG).

Acteur, metteur en scène et pédagogue de renom, Jalal Altawil (Tous des oiseaux) est né en Syrie en 1981. Engagé dès le début de la révolution syrienne pour la défense des droits de l’homme, il est arrêté, menacé et contraint à l’exil. Au Moyen-Orient puis en France, sa pratique artistique se transforme au gré de son engagement. Rêves, cris et espoirs d’un artiste en exil.

Entretien

Animation Martin Faucher + Jessie Mill
Invité Jalal Altawil

En arabe et en français
En collaboration avec Conseil des arts et des lettres du Québec

Le texte de Tous des oiseaux est édité aux éditions Actes Sud-Papiers / Leméac.

Rédaction Diane Jean
Traduction Neil Kroetsch
Tous les textes et les informations proviennent du site fta.ca

Un spectacle de La Colline – théâtre national


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Critique disponible
            
Critique

Eitan aime Wahida, qui l’aime en retour. L’un est chercheur, l’autre poursuit sa thèse sur une figure oubliée de l’histoire. Ils se sont rencontrés dans une bibliothèque universitaire de New York par une série de hasards extraordinaires… ou par coïncidence. Ce pourrait être une simple histoire d’amour entre un homme et une femme, mais il est juif et elle est arabe. Leur amour doit affronter une tornade de vents contraires semés par des siècles de conflits.




Crédit photos : Simon Gosselin

Le metteur en scène et auteur Wajdi Mouawad poursuit avec Tous des oiseaux son exploration du thème de l’identité et des origines. Qu’est-ce, au fond, qui fait qu’on est juif ou arabe, qu’on appartient à cette famille plutôt qu’à une autre, qu’on se tient d’un bord du mur et non de l’autre? Après tout, on est tous formés des 46 mêmes chromosomes…

Le texte de Tous des oiseaux est un rouleau compresseur implacable qui fait constamment monter la pression.

Le texte de Tous des oiseaux est un rouleau compresseur implacable qui fait constamment monter la pression. Avec ses personnages, les jeunes amoureux, mais aussi les parents et grands-parents d’Eitan, Mouawad questionne cette quête identitaire permanente et les façons dont l’Histoire, avec ses conflits, peut marquer les individus jusqu’au cœur de leur être sur plusieurs générations. Il faut dire que la culpabilité du survivant et le poids de la souffrance des ancêtres pèsent lourd dans l’identité juive. Qu’Eitan et Wahida le veuillent ou non, leur identité est en partie (mais quelle partie?) définie par le chemin parcouru par eux et par ceux qui les ont précédés, comme ils seront forcés de s’en rendre compte.

La mise en scène de Mouawad laisse respirer le texte et les personnages en les plaçant dans un lieu dégagé de presque tout mobilier (une scénographie épurée signée Emmanuel Clolus) et que la lumière vient découper. De grands panneaux rappellent les murs séparant les peuples israélien et palestinien, et malheureusement beaucoup d’autres dans le monde. Massifs, ces murs agrandissent pourtant l’espace plutôt qu’ils ne l’écrasent, reconfigurant le plateau au gré de leurs déplacements, sans entraver le rythme de l’intrigue. Des projections et une ambiance sonore tantôt discrète, tantôt assourdissante, s’assurent de situer les lieux où se déroulent les événements.

Jonglant avec une partition précise, qui se présente en plusieurs langues (anglais, arabe, allemand et hébreu), la distribution polyglotte porte en elle les malheurs, les chagrins et les mensonges des personnages avec une intériorité qui glisse peu à peu vers le débordement… jusqu’à l’éclatement. La force contenue avec laquelle les interprètes entament la pièce se déploie à mesure que les couches de mensonges, à soi et aux autres, se dispersent. Les jeunes Jérémie Galiana (Eitan) et Nelly Lawson (Wahida) brandissent l’amour de leurs personnages comme un étendard qui les protégerait de l’Histoire. Ils sont nos guides dans la tourmente qui les emporte et font de ces plus de 3h30 de spectacle un véritable feuilleton, malgré le rythme posé et les longs silences de la mise en scène. L’interprétation, d’abord pétaradante de l’énergie propre à la jeunesse, puis de plus en plus à vif de Galiana, offre quelques-uns des moments les plus touchants de la pièce. Dans le rôle de la grand-mère haïssable, mais irrésistible, Leora Rivlin permet de relâcher un peu de tension par le rire.

Loin du spectacle à grand déploiement, Tous des oiseaux s’inscrit à la fois dans l’intimité d’une famille qui se définit par son héritage juif et dans les intrications politiques, sociales et historiques d’un conflit complexe qui perdure. Fidèle à son style, Mouawad aborde des enjeux troublants, dont les frontières entre bien, mal, bons et méchants sont difficiles à cerner. Il le fait en nous ramenant à l’essentiel : l’humain. Au travers des épreuves traversées par Eitan et Wahida, l’auteur laisse habilement les spectateurs juger des actions, décisions et propos des personnages sans lui-même porter de jugement. Un texte d’une grande portée qui pose des questions essentielles sur les notions d’héritage, de pardon et de filiation.

23-05-2019

FTAThéâtre Jean-Duceppe
Place des Arts
Billetterie : En ligne : fta.ca
Par téléphone 514 844 3822 / 1 866 984 3822
En personne :
La Vitrine, billetterie officielle du FTA* - 2, rue Sainte-Catherine Est (métro Saint-Laurent)
*En personne, les billets pour les spectacles présentés à la Place des Arts et au Monument-National sont exclusivement en vente à la PDA ou au Monument-National.