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Du 20 septembre au 15 octobre 2011, 20h
La nuit des roisLa Nuit des Rois ou ce que vous voudrez
Texte de Shakespeare
Traduction de Normand Chaurette
Mise en scène de Jean-Philippe Joubert
Avec Jean-Jacqui Boutet, Matthew Fournier, Denis Lamontagne, Kevin McCoy, Olivier Normand, Anne-Marie Olivier, Patrick Ouellet, Jean-Sébastien Ouellette, Lucien Ratio, Klervi Thienpont, Marjorie Vaillancourt, Réjean Vallée

Dans cette comédie romantique, une tempête provoque le naufrage d'un navire, séparant la jeune Viola de son jumeau, Sébastien. Ils échouent à deux endroits différents, chacun croyant à la mort de l'autre. La jumelle, n'étant plus sous la protection de son frère, prend plaisir à jouer de son androgynie pour devenir le page du duc Orsino, follement amoureux de la comtesse Olivia. S'enchaînera un véritable tourbillon de quiproquos, d'imbroglios sentimentaux et de rebondissements inattendus où folie, bêtises et facéties se côtoient dans un délicieux délire.


Musique : Mathieu Campagna
Scénographie : Claudia Gendreau
Costumes : Julie Morel
Éclairage : Caroline Ross

Crédit photo : Portrait inspiré de la photographie de Klervi Thienpont (crédit: Brigitte Thériault), Illustration: Gill Champagne, Reproduction photo: Stéphane Bourgeois

Une production du Trident


Théâtre du Trident
269, boul. René-Lévesque Est
Billetterie : 418-643-8131 - 1-877-643-8131

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 Critique
Critique

par Sophie Vaillancourt Léonard

C’est avec La Nuit des Rois ou Ce que vous voudrez, d’après une traduction de Normand Chaurette et une mise en scène de Jean-Philippe Joubert, que le Théâtre du Trident entamait sa saison 2011-2012, le 20 septembre dernier. Dans cette production rassemblant près de 13 comédiens et dans laquelle la musique joue un rôle prépondérant, Shakespeare traite d’illusions et de désillusions, d’apparences et de vérités dans une pièce à la fois comique, romantique et musicale.

Dès les premières minutes, nous savons d’ores et déjà que les apparences trompeuses seront au coeur de cette saga : Viola, naufragée sur les terres d’Illirie, est convaincue que son frère jumeau, Sébastien, a péri noyé. Profitant de son androgynie, elle décide de se déguiser en homme afin de servir le duc Orsino et de plaider ses faveurs auprès de celle pour qui son coeur brûle d’amour, la belle, mais éplorée Olivia. Inutile de dire qu’évidemment, s’en suivront imbroglios, délires sentimentaux et quiproquos dans lesquels Viola, devenue Cesario, sera toute aussi prise au jeu que les autres. Les personnages, aussi colorés les uns que les autres – un parent ivrogne (Jean-Jacqui Boutet), un intendant anglais et coincé (superbe Kevin McCoy), un prétendant lâche et bête (Denis Lamontagne) pour ne nommer qu’eux – évoluent dans une scénographie simple, mais évocatrice de Claudia Gendreau ; des miroirs ci et là soulignent ce que le texte de Shakespeare énonce, à savoir qu’entre ce que l’on veut voir et ce que l’on devrait voir réellement, il y a parfois tout un monde.

Il est aisé d’avoir de grandes attentes devant un tel texte ; monter une oeuvre de Shakespeare n’est pas mince affaire. Dans le cas de celui qui nous fut présenté au Trident, les forces de l’équipe de Jean-Philippe Joubert n’ont d’égales que certaines de leurs faiblesses. La présence époustouflante de certains des comédiens – notons ici celles, magistrales, d’Anne-Marie Olivier, de Kevin McCoy et d’Olivier Normand – fait malheureusement pâlir celles de certains autres qui, s’ils en demeurent pour la plupart très justes, semblent plus maladroits et moins à l’aise avec le texte qui n’a pourtant rien à voir avec certaines traductions françaises plus « ampoulées » des textes de Shakespeare. Il est à noter toutefois que ce manque de constance dans la qualité du jeu pourrait également être tributaire de ce soir de grande première et d’une nervosité plus palpable qu’à l’habitude. De plus, malgré ces quelques impairs, il faut absolument souligner le travail fabuleux de Mathieu Campagna à la musique ; non seulement bien écrite, celle-ci est interprétée avec brio tout au long du spectacle par Campagna lui-même et quatre autres musiciens.

Si cette Nuit des rois a semblé inégale à certains égards, elle en vaut définitivement le déplacement.

23-09-2011