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Du 23 avril au 18 mai 2013, du mardi au samedi 20h*
RhinocérosLes Enrobantes - cabaret décolleté pour psychanalyste plongeant
Texte Marie-Christine Lê-Huu
Mise en scène Bertrand Alain
Avec Martien Bélanger, Valérie Laroche, Frédéric Lebrasseur, Véronika Makdissi-Warren, Patrick Ouellet, Pierre Robitaille

Vienne, les années 1930. On y retrouve le grand Sigmund Freud face à ses obsessions et à ses fantasmes. Il rencontre Lola, une mystérieuse chanteuse de cabaret. Réalité et fiction se confondent dans cette histoire complètement déjantée qui nous est racontée par des humains, des musiciens et des marionnettes. Les années folles sont finies, les mouvements artistiques et sociaux sont en effervescence et on entend gronder la Deuxième Guerre mondiale.

Lors de sa création en 1999, la production fut couronnée Meilleure production Québec au Gala des Masques.


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Scénographie : Vano Hotton
Costumes : Sylvie Courbron
Éclairages : Laurent Routhier
Musique : Martien Bélanger et Frédéric Lebrasseur
Marionnettes : Pierre Robitaille
Crédit photo : Hélène Bouffard et Stéphane Bourgeois, design diese.ca

* Mardi au samedi – 20 h
Dimanche 5 mai – 15 h
Samedis 11 et 18 mai – 16 h

Coût : entre 29$ et 46$ (taxes et frais inclus)

Production Le Trident, collaboration Théâtre Pupulus Mordicus


Théâtre du Trident
269, boul. René-Lévesque Est
Billetterie : 418-643-8131 - 1-877-643-8131

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Dates antérieures (entre autres)

Théâtre Périscope - 1998
Salle Fred-Barry - février 2000

 
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 Critique
Critique

par Geneviève Décarie


Crédit photo : Vincent Champoux

Les enrobantes - cabaret décolleté pour psychanalyste plongeant du Théâtre Pupulus Mordicus est repris au Trident, après une absence d’une dizaine d’années, dans une mise en scène de Bertrand Alain. La pièce nous fait  rencontrer les fantasmes de Sigmund Freud dans le Vienne des années 1930. Jouant entre une fiction et une réalité décousue, Les Enrobantes ne nous envoûte malheureusement pas du début à la fin.

Entre les rencontres frivoles de Freud et le bourdonnement de la Seconde guerre mondiale en trame de fond, les duos de marionnettes se succèdent sur scène de façon loufoque et cabotine. L’apparition de la chanteuse de cabaret Lola est magnifique et la voix de Valérie Laroche est d’une puissance  et d’une justesse à donner des frissons – rappelant ses exploits du précédent Cabaret Gainsbourg.  Les marionnettes sont également maniées avec fluidité et précision – le manipulateur est totalement intégré au jeu, qui réagit avec la marionnette ou les autres marionnettistes ; nous sommes dans un cabaret après tout! - et réussissent à s’imposer dans le décor qui, tout en étant majestueux, semble par moment trop grand pour leur petite taille. On doit cependant avouer que le wagon de train, qui se transforme à la fois en chambre, en bureau et en cabaret avec jeux d'éclairage et grands rideaux rouges, est d’une admirable conception.

Les musiciens (Martien Bélanger et Frédéric Lebrasseur) offrent eux aussi une performance ahurissante. Placés côté cour, ils accompagnent l’histoire par une trame sonore saisissante et sans aucune fausse note. Les pièces où la musique est jouée directement sur scène ne sont pas très nombreuses, mais, ici, offre une plus value à l’ambiance visuelle. Par moments, le spectateur ne sait plus s’il doit regarder les marionnettes évoluer ou regarder les musiciens jouer avec une adresse qui semble presque chorégraphiée.


Crédit photo : Vincent Champoux

Malgré ces bons côtés, la pièce ne réussit pas à trouver le juste milieu entre le loufoque et l’histoire que l’auteure Marie-Christine Lê-Huu a voulu raconter avec ce sacré Freud. Certes, à quelques moments, les rires se font entendre dans la salle, mais au bout du compte on perd une plus grande partie du spectacle à vouloir comprendre où l’histoire nous mène et on ne s’attarde pas aux détails qui sont parfois plus intéressants. Par exemple, les références nombreuses à la vie et à la pensée caractéristique du psychanalyste ne sont pas toujours assez exploitées. On retrouve aussi les personnages de Jung et de Mélanie Klein qui on fait partie de sa vie, les reléguant à de simples conspirateurs pour anéantir la réputation du psychanalyste, mais au-delà de ces bribes on n’arrive pas toujours à cerner l’essence de ce que le texte voudrait réellement insuffler aux spectateurs – à moins que ce ne soit que pur divertissement sur fond d’Histoire fantasmée. La pièce est par moment presque chaotique avec ses récits entremêlés qui ne semble pas toujours avoir de suite logique entre elles.

Les Enrobantes gagneront un certain public, mais ne toucheront probablement pas le cœur de tous.  Malgré une bonne volonté et un texte riche en sous-entendus, très souvent lubriques, la mise en scène aurait mérité d’être resserrée et d’avoir une suite logique plus flagrante, car chercher à comprendre le sens de certaines scènes pendant 1h45 peut faire paraître un spectacle beaucoup plus long que ce qu’il est en réalité.

05-05-2013