Quelque part au Moyen-Orient, là où une guerre sans nom fait rage, vivent les jumeaux Amed et Aziz. Ils auraient pu vivre une vie paisible à l'ombre de l'orangeraie familiale, mais une bombe explose et tue leurs grands-parents. Débarque alors Soulayed, le guerrier, qui propose à leur père de répondre au sang par le sang. Il sait que les jumeaux connaissent le chemin pour traverser la montagne remplie de mines anti personnelles.
Le père se trouve alors devant un choix improbable puisqu'un seul de ses fils aura l'honneur de porter la ceinture d'explosifs. Mais comment choisir? Lequel de ses jumeaux doit-il sacrifier? Qu'en dira leur mère? Quel est le pacte entre Amed et Aziz? Quelle vie aura celui qui ne sera pas choisi?
L'orangeraie, le chef d'oeuvre contemporain de Larry Tremblay, mise en scène par Claude Poissant, vous poussera dans nos derniers retranchements par sa poésie et sa force brute.
Section vidéo
Scénographie : Michel Gauthier
Costumes : Sébastien Dionne
Éclairages : Erwann Bernard
Musique : Philippe Brault
Maquillages : Florence Cornet
Vidéo : Janicke Morissette
Assistance à la mise en scène : Jean Gaudreau
Crédit photo :
Mardi et mercredi 19h30
Jeudi au samedi 20 h
Les samedis de la première et deuxième semaines : 20h.
Les samedis de la troisième et quatrième semaines : 16h.
Le dimanche entre la deuxième et la troisième semaine : 15h ;
À noter qu'il n'y a pas de représentation le mardi de la quatrième semaine.
Coût : entre 30$ et 55$ selon les jours et les forfaits
La pièce sera aussi jouée à Montréal au Théâtre Denise-Pelletier, du 23 mars au 16 avril 2016
L'orangeraie est publié aux Éditions Alto.
Horaire
Cinq ateliers différents seront présentés à deux reprises par production pendant la saison théâtrale 15/16 du Trident. Ces ateliers ont lieu durant une représentation d’après-midi de la pièce à l’affiche. Les dates des prochains ateliers Les Étincelles sont les suivantes :
Plus d’informations et inscriptions
418 643-6389
www.letrident.com
Tarif
Le coût de l'atelier est de 10 $ par enfant. Les places sont limitées.
Les adultes bénéficient d'un rabais de 15 % sur l'achat de leurs billets de spectacle à l'unité. Une formule d'abonnement est également disponible.
Coproduction le Trident et le Théâtre Denise-Pelletier
Dans un pays du Moyen-Orient jamais nommé, mais où la mort peut tomber du ciel à tout moment, un homme se voit proposer par un combattant de venger la mort de ses parents, fauchés par un obus, en envoyant l’un de ses jumeaux de 9 ans se faire exploser en territoire ennemi.
La précédente pièce de Larry Tremblay, Cantate de guerre, nous laissait sur l’ordre presque suppliant qu’un soldat adresse à un enfant de 7 ans : « Dis-moi pourquoi je ne te tuerais pas ». La question continue de résonner dans L’orangeraie, adaptée à la scène par son auteur. Dans cette histoire, Amed, le jumeau survivant réfugié au Québec, voit son passé ressurgir lors d’une répétition pour une pièce de théâtre.
L’orangeraie nous parle avant tout de l’enfance brisée par la guerre, celle qui efface les frontières entre une certaine innocence, nécessaire pour grandir serein, et la cruauté du monde adulte, ses sacrifices au nom de la vengeance, ses mensonges et sa haine. Le texte de Tremblay pose aussi la question de la transmission de la haine de l’autre, comme un lourd héritage, quand une bombe fauche une maison, des proches, et qu’il devient vital de venger leur mémoire, leurs âmes qui ne connaîtront pas la paix. Ce texte de Tremblay s’inscrit parfaitement dans l’ouverture sur le monde que connaît la scène québécoise ces dernières années, une ouverture sur des histoires d’ailleurs, des croyances différentes et des paysages étrangers, mais avant tout sur des êtres humains dont les histoires, les doutes, les peurs, l’amour nous sont avant tout familiers.
Un auteur talentueux, une œuvre qui a déjà séduit de nombreux lecteurs dans plusieurs pays, des thèmes forts, un metteur en scène habitué aux textes critiques et aux prises de parole politiques, l’adaptation à la scène de L’orangeraie pouvait-elle être autre chose qu’une réussite? Si la scénographie, sobre et efficace, nous amène d’emblée dans l’environnement chaud, mais tendu, de cette orangeraie familiale, petite oasis menacée par les bombes et la guerre, puis dans une salle de répétition nichée au cœur de l’hiver québécois, il semble toutefois manquer une âme à la production. Il y en a pourtant une brillante, double et complexe, au cœur même du récit, celle d’Amed au jumeau perdu, mais aussi des hommes, frères ennemis par delà la montagne qui les sépare, et d’une mère, à qui on demande le plus douloureux des sacrifices. Mais ce cœur battant semble figé pendant la majorité du spectacle dans le carcan imposé par la mise en scène de Claude Poissant.
Avec des thèmes tels que la famille, l’enfance brisée, la guerre et l’horreur, le tout dans un style très lyrique, la comparaison avec l’univers de Wajdi Mouawad est inévitable. Pourtant, là où des œuvres comme Incendies ou Littoral remuent profondément, cette coproduction du Théâtre Denise-Pelletier et du Théâtre du Trident nous laisse étrangement froids. La langue des personnages, quoique magnifique, et les nombreuses images évocatrices et poétiques ne suffisent pas à chasser cette impression de froideur et de distance entre les personnages et la salle. Cette distance ne s’efface qu’en deuxième partie, alors que le passé rejoint brutalement Amed et que celui-ci parvient enfin à mettre des mots sur sa douleur, à dire la vérité, à reprendre son véritable nom, lui qui vivait dans le mensonge sous celui de son jumeau. Le jeune Gabriel Cloutier-Tremblay est d’ailleurs celui par qui la production trouve enfin le chemin du cœur. Le reste de la distribution semble peiner à trouver le ton juste dans une mise en scène très posée et rigide. Dommage pour un sujet aussi porteur et si cruellement d’actualité.