Créée à Londres en 2012, cette pièce unique en son genre a été présentée partout à travers le monde remportant plusieurs distinctions pour l’originalité du texte. Imaginez le principe de la physique quantique appliqué à l'écriture d’un texte théâtral !
En partant de l’hypothèse qu’un même événement est susceptible de connaître plusieurs dénouements dans des univers parallèlles, Constellations explore sept issues différentes d’une même rencontre : celle de Philippe et Marianne.
Ce qui pourrait paraître un exercice de style se révèle plutôt comme une histoire qui nous ravit le cœur et l’esprit, avec un ton intelligent, léger, drôle et émouvant. Constellations éveille notre imaginaire en créant une forme de suspense original et stimule notre esprit en questionnant de grands thèmes comme l’amour, l’infidélité, le temps, la maladie, la mort, le libre arbitre…
Une production brillante qui vous habitera longtemps.
Scénographie Claudia Geandreau
Costumes Julie Morel
Éclairages Sonoyo Nishikawa
Musique Mathieu Campagna
Assistance à la mise en scène Caroline Martin
Photo Stéphane Bourgeois & Hélène Bouffard
Mardi et mercredi 19h30
Jeudi et vendredi 20 h
Les samedis de la première et deuxième semaines : 20h.
Les samedis de la troisième et quatrième semaines : 16h.
Le dimanche entre la deuxième et la troisième semaine : 15h ;
À noter qu'il n'y a pas de représentation le mardi de la quatrième semaine.
Coût : entre 25$ et 60$ selon les jours, la pièce et les forfaits
Une production Le Trident
Présentée pour la première fois dans la ville de Québec, la pièce Constellations du jeune auteur anglais Nick Payne, créée à Londres en 2012, propose une histoire qui nous interroge sur ce qu’aurait pu être notre réalité si les choix que nous avions faits étaient différents. Une production du Théâtre du Trident qui réunit trois finissants de la même cohorte étudiante, soit celle de 2001 du Conservatoire d’art dramatique de Québec.
La prémisse est bien simple et c’est d’ailleurs ce qui fait tout le génie de la chose. À partir d’un petit événement anodin, c’est-à-dire la rencontre de Philippe, apiculteur, et Marianne, physicienne spécialiste en physique quantique, au barbecue d’un ami commun, l’auteur crée une multitude de possibilités de scénarios qui auraient pu se produire dépendamment des choix qu’auraient pris les deux protagonistes au départ ainsi qu’au cours de leur relation. Il invente ainsi pas moins de 45 univers parallèles se chevauchant sur 8 épisodes marquants de la vie de Philippe et Marianne. L’idée est basée sur un principe de la mécanique quantique qui tend à démontrer que les choix que l’on fait lorsqu’on interagit avec la réalité devant nous créent un univers de possibles sans pour autant que les autres éventualités ou réalités parallèles ne cessent d’exister. On appelle cette théorie «la théorie des multivers» ; notre univers ne serait en fait qu’une infime possibilité parmi beaucoup d’autres et celles-ci existeraient simultanément et interagiraient entre elles en s’influençant par la même occasion.
Le défi était de taille pour le metteur en scène Jean-Philippe Joubert. Mettre en scène une pièce où les dialogues et les scènes se répètent incessamment sans pour autant que le spectateur ait l’impression de revoir plus d’une fois la même scène était un véritable tour de force. La mise en place et les intentions se devaient d’être réinventées à chaque fois qu’il était question d’un nouvel univers parallèle, question de bien pouvoir différencier chacune des histoires ainsi que l’impact qu’on eut les décisions prises sur l’état d’âme des personnages dans ces réalités alternatives. Chaque mouvement est calibré au quart de tour et on sent bien les difficultés techniques présentes pour les comédiens qui se doivent non seulement de nuancer extrêmement bien chacune des différentes scènes, mais aussi être parfaitement précis dans leurs déplacements sur cette scène complètement vide de tout décor ou accessoire. Valérie Laroche et Christian Michaud s’en tirent très bien et, bien qu’on ait pu sentir à quelques moments le stress de la première médiatique, le résultat mérite d’être salué. La subtilité et la finesse dont ils font preuve nécessitent une rigueur hors pair. Seul bémol, on a du mal à croire au sentiment amoureux entre les deux et, une fois de plus, on constate que l’intimité est dure à recréer dans une salle d’un peu plus de 500 places comme la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec.
Mélanger les principes de la physique quantique au théâtre est une chose, mais en faire une pièce intéressante en est une autre. On comprend pourquoi le jeune auteur Nick Payne qui, bien qu’il en était à ses balbutiements théâtraux lorsqu’il a écrit cette pièce, s’est vu encensé par la critique et récompensé du prestigieux Harold Pinter Award pour Constellations.
Le théâtre du Trident offre une fois de plus cette année une production de qualité. Une partition hors du commun jouée avec brio par le duo Laroche-Michaud.