En tournée
Québec : du 2 au 6 avril 2008
10 ans et +
Pour ceux qui croient que la terre est ronde
Texte : Jean-Rock Gaudreault
Mise en scène : Jacinthe Potvin
Interprètes : (en alternance) Guillaume Champoux et Alexandre Dubois, Gabriel Sabourin et Denis Lamontagne
Échoués en 1502 sur les côtes de la Jamaïque alors qu’ils cherchaient toujours un passage vers les Indes, le vieil amiral Christophe Colomb et son fils de treize ans, Hernando, ont pour la première fois de leur vie l’occasion de se découvrir mutuellement. Que savait Colomb de toute cette fougue, cette témérité et cet idéalisme que la jeunesse porte en elle ? Comment Hernando peut-il rester admiratif en apprenant que l’histoire de son père n’a pas toujours été glorieuse ? Les deux héros réaliseront alors que plus d’un océan les sépare et que, pourtant, il existe toujours un passage.
Une histoire exceptionnelle qui parle de notre histoire, à chacun, parent de notre présent, enfant de notre passé et créateurs de nos avenirs… Qui s’adresse tout particulièrement aux jeunes spectateurs de 10 à 13 ans. Sur une plage du Nouveau Monde, un fils reçoit de son père le lourd héritage d’une Amérique à peine née, mais pourtant si semblable à la nôtre.
Scénographie : Stéphane Roy
Musique originale et environnement sonore : Catherine Gadouas
Costumes et accessoires : Ginette Grenier
Éclairages : André Rioux
Assistance à la mise en scène: Isabelle Lapointe
Une production Mathieu, François et les autres...
En tournée :
Maison des Arts de Laval - 9 au 13 décembre
Ste-Thérèse - 22 et 23 janvier
Théâtre de Baie Comeau - 18 mars
Maison de la culture Montréal-Nord - 26 et 27 mars
Shawinigan - 30 et 31 mars
Les Gros Becs-Québec - 2 au 6 avril
Maison culture de Lachine - 9 avril
Maison culture Ahuntsic-Cartierville - 11 avril
Cégep Maisonneuve - 16 avril
Maison culture Frontenac - 29 avril
Les Gros Becs (du 2 au 6 avril 2008)
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1
par Magali Paquin
La pièce a vue le jour en 2005, mais son auteur voulait attendre 2008, l’année du 400e anniversaire de la Ville de Québec, pour la présenter dans la Capitale. «Pour ceux qui croient que la terre est ronde», du dramaturge Jean-Rock Gaudreault, entraîne ses spectateurs dans un périple encore plus ancien que celui de Samuel de Champlain : celui de la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb.
Lors de son quatrième voyage visant à découvrir un nouveau passage vers le continent indien, l’Amiral Colomb s’échoue sur les plages jamaïcaines. Son fils Hernando, 13 ans, est à ses côtés. Inspiré par ce fait historique, Gaudreault dessine la relation d’un père et d’un fils qui, pendant huit mois passés à espérer des secours, n’auront d’autre choix que de se découvrir l’un l’autre. Hernando (Alexandre Dubois), qui voue une grande admiration à son père explorateur (Denis Lamontagne), découvrira les imperfections de celui-ci et le confrontera sur ses actions passées. Entre l’adulte prisonnier de ses vieilles croyances et l’enfant des Lumières ouvert au monde, s’établit une tension intergénérationnelle qui culmine littéralement en orage. De complicité en frictions, de colère en réconciliation, là se trouve la véritable grande traversée des deux personnages.
Alors que s’impose la fiction mettant en scène le père et le fils, les faits historiques ne sont pas délaissés pour autant. Récits de voyage, science et philosophie suggèrent l’esprit de l’époque et apportent une dimension fort instructive à la pièce. Les amateurs d’histoire et les curieux y trouveront certainement satisfaction. Les tensions intergénérationnelles risquent cependant de ne pas susciter le même intérêt. Alors qu’une telle situation pourrait interpeller plusieurs adolescents, l’identification aux personnages reste difficile, ne serait-ce que parce que Hernando fait preuve d’une candeur trop grande pour ses treize ans.
Le texte de Gaudreault est beau et sensible, mais le temps peut s’étirer pour ceux qui n’accrochent ni à l’aspect historique, ni à la relation entre le père et l’enfant. La pièce demeure centrée sur les dialogues, que dynamise quelque peu la mise en scène de Jacinthe Potvin. Les personnages évoluent entre de grands mâts de bois et des cordages, hissant une voile ou actionnant une poulie entre deux échanges. Des cartes géographiques ou des armoiries apparaissent sur la voilure et l’on joue un brin avec les ombres chinoises. Mais somme toute, le rythme est lent et l’action, uniforme. Rien d’ennuyant, cependant, pour qui s’intéresse au récit. Car les mots captivent le spectateur qui se laisse porter par la vague.
04-04-2008
par Geneviève Germain (2005, lors du Festival mondial des arts pour la jeunesse)
Marquant le coup d’envoi du festival Mondial des arts pour la jeunesse, Pour ceux qui croient que la Terre est ronde, une création de la compagnie Mathieu, François et les autres, est une pièce qui raconte une période méconnue de la vie de Christophe Colomb, avec douceur et franchise.
On se retrouve en 1502, lors du dernier voyage de ce grand explorateur. Il est alors accompagné de son plus jeune fils, Hernando. Tous deux, ainsi que l’équipage du bateau, ont échoué sur les côtes de la Jamaïque, où ils resteront toute une année en attendant qu’on vienne les secourir. Père et fils se retrouvent et apprennent à se connaître, suscitant plusieurs découvertes et confrontations.
Le texte de Jean-Rock Gaudreault est vibrant d’émotion, tout en finesse dans les propos. Lorsque Christophe Colomb affirme que « L’espoir, mon fils, peu importe s’il nous effraye. Il nous reste l’espoir. », on ne peut que demeurer muet devant des mots si bien choisis.
La mise en scène de Jacinthe Potvin aide à soutenir l’histoire et à mettre les sentiments des personnages en avant-plan, offrant un rythme lent mais régulier. Gabriel Sabourin incarne avec aisance ce rôle de père fort et faible à la fois, empli de fierté et parfois, d’amertume. Louis-Martin Despa (Hernando), lui offre des répliques bien senties, quoique parfois un tantinet agaçantes par un trop plein de naïveté. Il n’en demeure pas moins que les interactions sont captivantes : on ne veut que connaître la suite.
Le décor évolue tout au long de la pièce, au gré des modifications faites par les personnages, lesquelles sont très bien intégrées à l’action. Les mats en bois, le système de cordes et les toiles, issus de l’imaginaire de Stéphane Roy, apportent un support sobre, mais fort joli et efficace à la présentation.
Il ne reste plus qu’à découvrir quelle sera la réception des enfants envers cette pièce, lesquels étaient peu nombreux à assister à cette première présentation. Mais comme disait une jeune fille près de moi : « C’était long au début, mais après j’ai aimé ça », le début étant les nombreuses allocutions de messieurs et mesdames les collaborateurs du festival, incluant deux ministres des gouvernements québecois et canadien.
Somme toute, Pour ceux qui croient que la Terre est ronde offre une histoire bien racontée et fort prometteuse.
21-09-2005