PEKKA est une toute petite tortue qui, comme à tous les soirs, attend son histoire.
Et si ce soir-là, la lune avait décidé de ne pas se montrer ?
Et si la vieille Jacynta, celle qui conte si bien les histoires, avait besoin de la lune pour inventer ses histoires ?
Et si PEKKA décidait de partir à la recherche de la Mamzelle Lune?
Parce que tout le monde aime Mamzelle Lune… Les étoiles aiment sa compagnie, la mer
suit ses mouvements, et dès qu’on a du temps, on rêve d’être dedans....
Mais où se cache-t-elle, cette Mamzelle lune, et pourquoi ne veut-elle plus briller ?
Pekka est le premier spectacle du Théâtre des Petites Âmes. C’est tout doux et ça se laisse raconter comme une belle histoire avant d’aller dormir.
Section vidéo
Oeil extérieur Mélanie Charest
Photo Isabelle Payant
Durée environ 30 minutes
Production Théâtre des Petites Âmes (Montréal)
Dates antérieures (entre autres)
Plusieurs endroits depuis sa création en 2008
Qu’il est (toujours) plaisant d’assister à un spectacle d’Isabelle Payant, cofondatrice du Théâtre des Petites Âmes ! Accueillante, sensible, à l’écoute, elle prépare avec attention et doigté les tout-petits au spectacle qui leur sera présenté, bien assis par terre, devant elle, yeux et oreilles grands ouverts. Aux Gros Becs, on leur propose ces jours-ci la toute première petite créature du monde des Petites Âmes, Pekka. Pekka est une minuscule tortue qui sort tout juste de son bain, prête à entendre l’histoire de Jacynta, une vieille femme du désert. Mais Jacynta ne peut commencer son récit tant et aussi longtemps que la lune n’a pas remplacé le soleil dans le ciel. Qu’à cela ne tienne, Pekka part à la recherche de Mamzelle Lune, disparue des cieux.
Conte tout simple, mais infiniment agréable à regarder et à écouter, Pekka est la première création de la compagnie (qui en compte quatre autres depuis, dont Ogo, Pomme, Bam et Hima), et tourne depuis 2008. Grâce à sa tortue, qui rencontrera sur son chemin un soleil à l’accent espagnol, une amie sauterelle qui veut s’amuser, une fouine, des dragons marins et un poisson fou, Isabelle Payant aborde les thèmes de la patience, du courage et de la persévérance, mais aussi celui de la peur. Peur de ce qui est étrange ou étranger : alors que tout le monde craint l’autre (la fouine les dragons, les dragons le poisson fou), Pekka découvre plutôt des créatures bien plus gentilles qu’elles n’y paraissent. Et peur de l’inconnu : la nouvelle lune se cache, loin au fond de la mer, craignant le ciel noir et immense. Heureusement, Pekka pourra la rassurer et lui faire comprendre son rôle lumineux.
Tout se joue dans un minuscule espace d’à peine 3 mètres sur 3 mètres. La comédienne-conceptrice s’installe, bien assise, « sur » son décor, qui devient alors son aire de jeu. Quelques pans de tissus de son costume, noir d’un côté, bleu de l’autre, permettent à la conteuse quelques changements de lieux, passant des montagnes à l'océan. Ses marionnettes, quant à elles, se cachent dans des poches dissimulées et sous ses jambes. Pour donner un certain rythme et varier les personnages, les techniques de manipulation sont diversifiées : à main, à tige (permettant à la sauterelle d’être… sautillante, et au poisson fou de nager avec une certaine aisance), masque ouvert pour le soleil et masque plein manipulé pour Jacynta. Isabelle Payant est en parfait contrôle de son espace et de ses accessoires, et la magie opère rapidement, même bien avant qu’elle demande aux spectateurs et spectatrices de souffler, au compte de trois, pour que les lumières du théâtre s’éteignent.
Si les aventures de Pekka sont essentiellement jouées, elles se terminent en mode conte, ramenant les enfants, attentifs depuis le tout début, vers une fin classique d’histoire d’avant-dodo, un dodo bien mérité pour Pekka, d’ailleurs, qui s’endort doucement sur les genoux de Jacynta en lui racontant ses péripéties. Une petite tortue – et une comédienne – qui charme encore et toujours.