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26 mai 2017, 18h30, 27 et 28 mai 9h15, 10h45 et 16h
Matinées scolaires : 25-26 mai
eauxEaux
Dès 6 mois
Mise en scène et dramaturgie Audrey Marchand et Laurence P Lafaille
Interprétation et chorégraphie Josiane Bernier

Une danseuse, un contrebassiste et une installation cinétique se rencontrent dans un univers théâtral qui rappelle un aquarium. EAUX est un véritable voyage sensoriel, enveloppant les tout-petits dans l’univers aquatique et toute la poésie qu’il suggère. Jouant avec la lumière, le son et le mouvement, Les Incomplètes proposent une redécouverte de l’eau, cette matière vitale et inspirante que nous portons tous au creux de nous. La petite enfance représente pour elles un public privilégié qui, par sa liberté, remet en question les codes théâtraux et ouvre les portes d’une narrativité fondée sur l’image et le sensoriel. Soyez de la fête avec vos bébés!

Dès leur création en 2011, Les Incomplètes se sont démarquées par leur engagement créatif en direction des tout-petits. Depuis Édredon, qui fut un coup de cœur spontané, la compagnie ne cesse de créer des rencontres improbables, mais toujours sensibles et pertinentes.


Contrebasse : Symon Marcoux
Environnement sonore : Simon Elmaleh
Espace et costumes : Dominic Thibault
Lumière et mécaniques scéniques : Philippe Lessard Drolet
Photo : Nicola-Frank Vachon

Durée environ 25 minutes

Production Les Incomplètes


Section vidéo


Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

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Dates antérieures (entre autres)

Du 5 au 13 octobre 2013, Gros Becs

 
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Critique

Le théâtre Les Gros Becs termine sa saison avec un appel à l’été, au large, grâce à Eaux, de la compagnie Les Incomplètes (Édredon).

Eaux, qui s’adresse aux tout-petits (6 mois à 3 ans), se veut un court voyage – à peine 25 minutes – qui fait appel aux sens, empreint de mouvements, de lumière et de sons. Les bambins et leurs accompagnateurs(trices) prennent place de chaque côté d’une petite scène, conçue par Dominic Thibault. Au-dessus de celle-ci, comme pour abriter les protagonistes, une toile trouée, rappelant celles que l’on retrouve au bord de la mer qui servent à sécher les algues. Le musicien Symon Marcoux sera le seul à prononcer quelques mots au cours de la représentation. Assis en indien, il accueille les enfants ainsi : « Me voilà. Je suis le bleu de la mer (…) Ici, c’est chez moi. (…) Là c’est chez toi. » C’est avec poésie que les conceptrices Audrey Marchand et Laurence P Lafaille indiquent aux petits spectateurs la règle première de la représentation : le respect de l’espace de jeu.


Crédit photo : Nicola-Frank Vachon

Soulevant sa lourde contrebasse, Symon Marcoux fait alors retentir plusieurs notes, une musique d’ambiance qui accompagne la trame sonore de bord de mer (Simon Elmaleh) : vagues, oiseaux, ressac. Avec ses notes basses et le frottement des cordes, la musique a un petit quelque chose d’effrayant, surtout lorsqu’on est près des haut-parleurs, assez forts. Les enfants ne semblent pas partager la sensation du journaliste assis avec eux, davantage fascinés par la création d’images (l’eau ruisselante ou éclaboussant) grâce aux sons de l'instrument.

Une jeune femme, coiffée à la garçonne, se pointe sur un minuscule ponton, ressemblant à un tremplin. Elle s’amuse avec l’eau, farfouille la vase, découvre un caillou lumineux et une bouteille de cristal. Après l’avoir ouvert, elle sombre dans le monde sous-marin, découvrant des créatures aux allures de méduses rouges, à l’intérieur de petites boules translucides. Elle tombe sous le charme, s’endort presque, pour finalement se ressaisir et sortir de l’eau pour retourner à la terre ferme.

Si Eaux est une invitation à la (re)découverte des univers aquatiques, le spectacle se veut aussi une superbe initiation à la danse, grâce aux chorégraphies et à l’interprétation de Josiane Bernier. En parfait contrôle de son corps, la danseuse et comédienne incarne cette jeune fille avec douceur et espièglerie ; elle est curieuse, joueuse. Ses mouvements épatent les petits et les font même rire, alors que la danseuse tente d’entrer en contact avec l’une des créatures. Puis, couchée par terre, elle semble flotter dans l’eau, ondulant doucement. Malgré la bâche, les éclairages de Philippe Lessard Drolet sont précis, arrivant à créer une certaine chaleur d’été ou isolant le personnage de la jeune fille grâce à des jets de lumière et des zones d'ombre, lorsqu’elle est submergée.

Eaux s’avère une jolie réussite, où poésie visuelle, musique et art cinétique se côtoient allègrement créant un écosystème unique pour le plaisir des yeux et des oreilles des petits bouts de chou.

25-05-2017