Le spectacle est terminé. Le public a quitté. C’est dimanche et les comédiens démontent le décor. Une marionnette refuse d’entrer dans sa caisse, les accessoires se multiplient et les personnages veulent la peau des acteurs! Vie et théâtre se confondent. Les comédiens échangent sur leur métier, se prennent le bec et flirtent naturellement avec l’absurde. Perdus dans l’illusion théâtrale, pourront-ils poursuivre cette tournée?
Une pièce qui s’anime d’une irrésistible énergie comique
Coup de cœur pour l'humour plein d'esprit du texte et le charme du jeu des comédiens Joël Da Silva et Esther Beauchemin. Avec un plaisir décalé, Et voilà encore un beau dimanche de passé! parle du métier d’acteur, de passions et de cette quête, si humaine, du sens de nos vies.
Texte Philippe Dorin
Mise en scène Martin Boisjoly
Avec Esther Beauchemin, Joël da Silva et Colin St-Cyr Duhamel
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène, costumes et régie : Marianne Thériault
Scénographie : Loïc Lacroix Hoy
Éclairages : Nancy Bussières
Musique originale : Louise Beaudoin
Environnement sonore : Michel Robidoux
Chorégraphie : Joël da Silva
Fabrication de la marionnette : Colin St-Cyr Duhamel et Sandra Turgeon
Direction de production: Lindsay Tremblay
Durée : 60 minutes
*Rencontre avec les artistes
La pièce sera aussi présentée à la Maison Théâtre (Montréal) du 8 au 19 novembre 2017
Saison 2017-2018 | Avant le 30 juin 2017 | Après le 30 juin 2017 | |
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À la carte | 20$ | ||
Abonnement 3 à 20 billets | 14$ | 16$ | |
Abonnement 21 billets et + | 12$ | 16$ |
Les taxes sont incluses dans les prix affichés
Une production Théâtre Magasin et Théâtre de la Vieille 17
critique publiée lors des Coups de théâtre 2016
En ce mardi matin légèrement nuageux, le jeune public est venu à la rencontre des artistes d’Et voilà encore un beau dimanche de passé!, pièce présenté en première montréalaise au Théâtre Rouge du Conservatoire. La coproduction du Théâtre Magasin de Montréal et de La Vieille 17 d’Ottawa se révèle, malgré quelques imperfections, tout à fait charmante.
Dans un texte de Philippe Dorin et une mise en scène de Martin Boisjoly, la pièce débute curieusement au moment de la fin d’une représentation, alors que les lumières s’éteignent et que le public retourne chez lui. La scène est d’abord vide, à l’exception du bruit d’un vent fougueux et des flocons de neige tombant sur le sol, laissant présager une tempête hivernale. Deux drôles de créatures surgissent des coulisses toutes de blanc vêtues, Esther Beauchemin et Joël da Silva. La première a une tuque de fourrure sur la tête et son nez de clown rouge; le second porte un costume d’ours polaire au bassin protubérant. Des bruits de conversations et des applaudissements enregistrés se font entendre; les deux interprètes exécutent leur salut coutumier. Mais Esther commence à éprouver une certaine lassitude à toujours répéter la même phrase, celle du titre. Or, elle déteste profondément ce jour de fin de semaine avec «ces émissions de télévision nulles» et ces heures trop longues pour sa personnalité énergique. Et peu à peu, ce sont tous les artifices du métier qui s’effacent peu à peu de l’espace, avec l’aide précieuse d’un régisseur dévoué, Colin St-Cyr Duhamel. Mais, une mignonne petite marionnette aux cheveux rouges refuse de se glisser dans l’une de ces boîtes noires très utiles pour les longues tournées.
Pendant environ une heure, le trio s’amuse beaucoup, notamment à se déhancher au son d’une salsa ou encore à exécuter un pas de deux et des pas de claquettes sur un air jazzé. Certaines répliques font mouche, comme lorsque Joël et Esther rangent leur matériel dans les valises en répétant les mots «ça» et «là». D’autres passages entraînent à la fois le rire et l’émotion, entre autres, lorsqu’Esther parle au téléphone à sa fille tandis que son partenaire de jeu prend des nouvelles de sa mère à la santé fragile. À s’occuper ainsi du bien-être de leurs proches entre deux prestations, les deux acolytes s’interrogent à savoir qui prennent soin d’eux, les créateurs. «Le conseil des arts», répondent-ils d’un seul souffle. Avec leur technicien, les échanges sont aussi animés sur les hauts et les bas de la production artistique. Quand le petit groupe dégage du sol les faux flocons, une simple scène de «nettoyage» se transforme, pendant quelques secondes, en un ballet élégant.
La ferveur des comédiens contribue grandement à l’intérêt de ce Et voilà encore un beau dimanche de passé!, tout autant que ses réflexions légitimes sur l’arrière du décor au théâtre. La seule réserve concerne le dernier quart d’heure qui s’étire un peu trop dans son propos. Fort heureusement, la finale, avec sa musique atmosphérique, son magnifique éclairage et une fumée blanche sortant d’une machine, nous laisse avec une poésie empreinte de douceur et de tendresse.
15-11-2016
Dates antérieures (entre autres)
15-16-17 novembre 2016 - Coups de théâtre
Du 8 au 19 novembre 2017 - Maison Théâtre