Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Le petit avare
Dès 10 ans
Nouvelle création
Théâtre d'acteurs
Dates grand public : 24 janvier 2020, 19h30, 26 janvier 15h
Scolaire : du 21 au 28 janvier 2020

Riche, veuf et grincheux ayant des idées rétrogrades, Grapillon n’accorde de valeur qu’à l’argent. Il l’adule et l’adore ! Tant et si bien qu’il refuse de dépenser le moindre sou pour l’éducation de son fils Octave. Après tout, les enfants coûtent si cher… Alors pour se débarrasser du sien, Grapillon tente de le convaincre d’épouser une dame très âgée, mais fort riche. Une excellente affaire ! Grapillon, quant à lui, planifie d’épouser la belle Marianne, une jeune fille sans fortune vivant avec sa mère. Et que Marianne soit consentante ou non à cette union lui importe peu. Car après tout, l’argent ne peut-il pas tout acheter, même le consentement des jeunes filles ?

UNE VERSION RÉINVENTÉE DU CLASSIQUE DE MOLIÈRE

Ce texte original d’Anne Bernard-Lenoir, librement inspiré du légendaire Avare, est bien ancré dans la réalité et les mœurs d’aujourd’hui. Avec ses textes en alexandrins et son ton empreint d’humour, cette pièce pose un regard grinçant, mais très actuel sur nos travers. Si ce classique indémodable constitue une belle initiation à l’univers de Molière, il permet également de faire le parallèle avec la force et l’indépendance des jeunes d’aujourd’hui.


Texte Anne Bernard-Lenoir
Mise en scène et direction artistique Carol Cassistat
Interprétation Bertrand Alain, Mary-Lee Picknell et Maxime Robin


Crédits supplémentaires et autres informations

Décor, costumes et accessoires Sonia Pagé
Assistance à la mise en scène Jocelyn Paré

Rencontre avec les artistes le 26 janvier

Durée : 60 minutes

Tarif : 21$
Forfaits disponibles à l'achat de 3 billets et +
Un rabais est offert aux membres de plusieurs organismes partenaires.

Production Théâtre du Gros Mécano


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

Pour sa première incursion au théâtre, l’autrice Anne Bernard-Lenoir propose sa version réactualisée de L’Avare de Molière. Le texte, simplifié et épuré, conserve tout de même l’essence du message de l’homme de théâtre français, tout en consolidant certains passages ou sous-entendus qui font encore écho dans notre société moderne.




Crédit photos : Stéphane Bourgeois

Harpagon, qui prend ici le nom de Grapillon (en plus de bien sonner, cela lui va plutôt bien), est un homme radin, chiche. Alors qu’il cache un véritable trésor dans son jardin, il rechigne et se plaint continuellement du coût de toute chose, particulièrement les études (qu’il ne paie même pas) de son fils Octave. Ce dernier est tout le contraire de son paternel : chérissant la connaissance, il n’a cure des richesses matérielles. De toute façon, son cœur ne bat que pour Marianne. Mais celle-ci est aussi tombée dans l’œil de Grapillon : elle qui est sans le sou, comment pourra-elle lui refuser sa main ?

Le texte, écrit (étonnamment) en vers – alors que celui de Molière était en prose, un choix à l'époque que l’on pouvait qualifier d’avant-gardiste –, sans donner l'impression d'un retour en arrière, octroie à l'ensemble une belle musicalité et permet quelques tournures humoristiques fort sympathiques.

Alors qu’il y a tant de magnifiques créations originales qui tournent présentement, pourquoi proposer un classique, réécrit ou non, au jeune public ? La question se pose. Et la production du Théâtre du Gros Mécano y répond - quoi qu'à moitié -, grâce à une œuvre sans prétention autre que celle d’amuser, tout en faisant (parfois) réfléchir.

Car quelques thèmes bien modernes transparaissent ici et là, dont le féminisme, l’indépendance, le matérialisme, l’avarice et le pouvoir de l’argent, surtout grâce au personnage de Marianne qui s’exprime haut et fort. Le texte, écrit (étonnamment) en vers – alors que celui de Molière était en prose, un choix à l'époque que l’on pouvait qualifier d’avant-gardiste –, sans donner l'impression d'un retour en arrière, octroie à l'ensemble une belle musicalité et permet quelques tournures humoristiques fort sympathiques. Par contre, l'adaptation reste bien sage, malgré les nombreuses possibilités et anachronismes que pourrait permettre une telle pièce.

Bertrand Alain s’amuse follement en Grapillon, un rôle à sa mesure. Maxime Robin, sans sa mythique barbe blonde, joue le charmant jouvenceau avec une certaine naïveté adorable. Jeanne Gionet-Lavigne, qui remplaçait, au moment où nous avons vu la pièce, Mary-Lee Picknell, retenue sur les planches du Trident pour Les Plouffe, revêt avec brio plusieurs habits, dont ceux de deux serviteurs bien différents et de la jolie Marianne.

La mise en scène de Carol Cassistat sied bien à l’ensemble, laissant même place à quelques moments de cabotinage, de décrochages (lors de sorties en fond de scène) ou de bris de convention (dont celui du 4e mur) pour faire rire la galerie. Le décor, constitué de trois pans de mur vides d’une maison, fixés sur un axe rotatif, est davantage plus esthétique que réellement utile, même s'il donne un certain mouvement à l’ensemble lorsqu’on le fait tourner.

Le tout est accompagné de quelques mélodies joués au clavecin ; loin d’être actuelles, mais fort agréables à l’oreille, elles rappelent les origines baroques de la pièce.

Sans être la plus mémorable des créations du Théâtre du Gros Mécano, Le Petit Avare s’avère, dans son ensemble, très divertissant.
25-01-2020

Théâtre jeunesse Les Gros Becs
1143, rue Saint-Jean
Billetterie : 418-522-7880 poste 1

Facebook  Facebook Instagram Youtube