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Du 1er au 26 mars 2011
La Locandiera
Texte de Carlo Goldoni
Mise en scène de Jacques Leblanc (assisté de Jessica Ruel-Thériault).
Avec : Serge Bonin, Krystel Descary, Philippe Durocher, Jonathan Gagnon, Marie-Hélène Gendreau, Jean-Michel Girouard, Marie-Hélène Lalande, Jack Robitaille

Mirandoline, une aubergiste séduisante et prospère, est courtisée par tous les clients qui fréquentent sa locanda! Seul un chevalier aux manières rustres jure qu’elle ne lui inspire rien, pas plus que toutes les autres femmes. Qu’à cela ne tienne! Elle entreprend de faire de ce lion un agneau. Mais le chevalier devient rapidement si empressé qu’elle ne sait plus comment s’en débarrasser.

Comédie du grand Goldoni, La Locandiera ravira, par sa peinture caustique de l’Italie du XVIIIe siècle, autant l’œil que l’esprit. La mécanique du rire huilée sur mesure par Jacques Leblanc.

Concepteurs : Jessica Ruel-Thériault, Michel Gauthier, Sébastien Dionne, Hubert Gagnon, Marc Vallée

Théâtre de la Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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 Critique
Critique
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par Sophie Vaillancourt Léonard

C’est jusqu’au 26 mars que le théâtre de la Bordée présente La Locandiera de Goldoni. Connu pour son oeuvre prolifique (pensons entre autres à Arlequin serviteur de deux maîtres), celui que l’on appelle le Molière italien est ici mis en scène par le talentueux Jacques Leblanc, qui y revient après l’avoir déjà monté il y a presque vingt-cinq ans.  Avec un duo comme celui-ci, le public ne peut s’attendre qu’à des étincelles; reconnu pour ses moqueries face aux convenances de son époque et son art du « gros », Goldoni a ici trouvé un maître d’oeuvre pour le mettre en scène, car c’est dans la démesure que Leblanc a dirigé la production.

Mirandolina, aubergiste dont le charme fait des ravages, se met au défi de séduire le seul et unique voyageur à ne pas lui avoir succombé, un chevalier aux limites de la misogynie. Prise à son propre jeu, Mirandolina se verra bientôt contrainte de trouver une façon de se débarrasser de lui une fois qu’il aura, comme les autres, qu’une seule idée en tête: l’épouser.

Jacques Leblanc a su donner encore plus de couleur à un texte loin d’en être dépourvu ; Goldoni est ici présenté dans toute sa splendeur. De plus, Jacques Leblanc est d’abord un acteur et sa direction, par sa justesse et son art de ne jamais franchir la fine ligne entre parodie et grotesque, le prouve. Alors que le rideau s’ouvre sur une musique rappelant celle d’une comptine pour enfant, l’entrée flamboyante du comte d’Albafiorita (Jack Robitaille) et du marquis de Forlipopoli (Jonathan Gagnon) ouvre le spectacle avec force. Il est inconcevable de ne pas lever son chapeau aux deux comédiens : Jack Robitaille, impeccable en comte libidineux et Jonathan Gagnon, absolument délicieux en marquis maniéré, sont sans aucun doute les points forts de la soirée. Si les deux rôles-titres, Serge Bonin en chevalier et Marie-Hélène Lalande en Mirandolina, sont également justes, l’éclat des deux précédents leur fait parfois ombrage. Mais le charisme et la beauté de Mirandolina font leur oeuvre ; même le spectateur a parfois de la difficulté à détourner le regard. Petite ombre au tableau, les effets sonores : ponctuer les apartés est parfois dérangeant.

La Locandiera fait du bien. Si elle fait rire par sa légèreté et son propos, elle est surtout efficace par la rigueur de ses interprètes et de leur metteur en scène.

05-03-2011

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