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Du 28 mars au 1er avril 2017, 19h30
La cantate intérieure
Texte Sébastien Harrisson
Mise en scène  Alice Ronfard
Avec Dorothée Berryman, Marie Bernier, Roger La Rue

Un homme, une femme et, entre eux deux, une voix venue d’un autre temps. Un messager de la compagnie UPS visite semaine après semaine l’installation in situ créée par Zoé, une jeune artiste en art contemporain. Alors que la créatrice décide de venir à la rencontre du mystérieux visiteur, un face à face inusité s’engage. Dans un chassé-croisé d’images numériques et de voix off, La cantate intérieure nous entraîne dans cette curieuse mécanique qui est celle de l’art et de ses illusions, mécanique qui berne tantôt celui qui regarde l’œuvre, tantôt celui-là même qui l’a créée.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène  : Jérémie Boucher
Décor : Gabriel Tsampalieros
Costumes : Sarah Lachance
Lumières : Caroline Ross
Musique : Michel Smith
Vidéo : Éric Gagnon
Maquillages et coiffures : Sylvie Rolland Provost

Tarif non-abonné : régulier : 38 $ ; 60 ans et plus : 33 $ ; 30 ans et moins : 28 $
Abonné : Régulier : 27$, aînés et jeunes 24$

TOURNÉE 2017
Du 14 au 18 mars 2017 - Aux Écuries (Montréal)
Du 28 mars au 1er avril 2017 - La Bordée (Québec)
5 avril 2017 - Centre des Arts (Baie Comeau)
6 avril 2017 - Salle Jean-Marc Dion (Sept-Îles)
27 et 28 avril 2017 - Théâtre de la Ville, salle Jean-Louis-Millette (Longueuil)

Soiréee bordéliques
Dans le but d’appuyer les compagnies de théâtre émergentes de Québec, La Bordée organisera, pour une deuxième saison, des soirées de financement qui leur seront dédiées : les Soirées Bordéliques. Tous les profits de ces soirées seront remis aux compagnies théâtrales et contribueront au financement de l’un de leurs spectacles qui aura lieu au cours de l’année.
 Samedi 24 septembre 2016 – Théâtre Kata (Olivier Arteau-Gauthier)
 Samedi 5 novembre 2016 – Le chien sourd (Gabriel Fournier)
 Vendredi 13 janvier 2017 – La brute qui pleure (David Bouchard)
 Samedi 25 février 2017 – Les Gorgones (Marie-Ève Chabot Lortie)
 Samedi 15 avril 2017 – La Camerata de Bardy (Nicolas Jobin), en association avec la compagnie La Mauderne

Une coproduction de la compagnie Les Deux Mondes et de la salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles


Théâtre de la Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : 418-694-9721

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Dates antérieures (entre autres)

Du 31 août au 11 septembre 2015 au Théâtre de Quat'sous

 
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Critique

critique publiée en 2015

L'intérieur spirituel


Crédit photo : Marlène Gélineau Payette

Sébastien Harrisson et Alice Ronfard s'unissent pour créer sur les planches du Quat'sous La cantate intérieure, une oeuvre tout aussi étrange que mystérieuse.

Plongés dans un éclairage de projections vidéo de visages et de mots, nous atterrissons dans une installation artistique multidisciplinaire. C'est dans cette pièce « in situ » que se déroulera un huis clos entre l'artiste de l'œuvre multimédia (Marie Bernier), et le plus grand admirateur de sa création, un courrier de UPS qui ne connait rien à l'art.

C'est la voix envoûtante de ladite installation qui attire le mystérieux homme (émouvant Stéphane Jacques) à venir chaque jour l'entendre, à travers un casque d'écoute. Convaincu d'avoir déjà vu et entendu la femme qui lui parle, il tentera d'obtenir de l'artiste des informations sur la source de cette voix (Dorothée Berryman, aux apparitions sporadiques).

Lors de la première, les échanges entre les comédiens manquaient un peu de fluidité ; on peut espérer que ce léger problème disparaîtra après quelques représentations. Le jeu des acteurs est juste, bien que l’on ne les sente pas tout à fait à l’aise avec le texte, le ton et les échanges, probablement attribuable au soir de la première. Les comédiens alternent entre un langage familier et normatif, ce qui donne une certaine étrangeté au tout, mais l’oreille finit par s’habituer.

La scénographie présente deux endroits distincts, celui de l’installation in situ et son extérieur, illustré par un pan de mur vide et une lumière rouge au-dessus de la porte d’entrée vers la salle d’exposition. Les deux décors sont très épurés ; murs beiges, chaise de bureau dans le milieu de la pièce où se trouve l’oeuvre, un casque d’écoute au mur. Des projections de visages et de mots créent un bel effet avec cette scène tournante, qui s’arrête en début de pièce pour reprendre son tour en épilogue.

Fidèle au style de son auteur, La cantate intérieure pose d’intéressantes questions sur le rapport à la technologie, à l'espace-temps, aux hasards et aux connexions possibles entre les humains qui traversent nos vies. On y perçoit également une réflexion passionnante sur l'art ; ceux qui le font, ceux qui le consomment, son interprétation de part et d'autre ; le processus créatif, les sources d'inspirations, ce qu'il transmet à son spectateur, les sentiments qu'il suscite, les illusions qu'il crée.

Par contre, la finale, qui s’avère inutilement bruyante et qui impose une trop grande différence avec le ton et le rythme du reste de la représentation, pourrait échapper à la compréhension de certains spectateurs.

La cantate intérieure est une oeuvre introspective et certainement « intérieure », par son texte et sa mise en scène intimiste tout en étant épurée, et par les questions qu'elles soulèvent par rapport à nos liens avec le passé et les « déjà-vus » qui nous semblent parfois irréels. Le spectateur en ressort avec plus de questions que de réponses, et avec un sentiment d’échapper aux mystères de l’univers et de la technologie. On sent la force du texte, mais la mise en scène fait qu’il est difficile d’en saisir toutes les nuances.

19-09-2015